Autres articles
-
Avec un gâteau de 121 mètres, la France récupère le record du plus grand fraisier du monde
-
Une ONG américaine recommande d'interdire les compagnons IA aux mineurs
-
Un teckel retrouvé après une fugue de 529 jours en Australie
-
Des pistes intéressantes contre la résistance aux antibiotiques
-
Plus de deux milliards de personnes risquent de basculer dans la pauvreté

L’avocat, comme les autres fruits, doit son existence par la dissémination de ses graines. Les vents, l’eau ou les animaux permettent sa dispersion à l’échelle planétaire. Mais le cas de l’avocat est particulier : ce fruit est censé ne plus être présent sur Terre. En effet, l’avocat est un fruit d’un autre temps. Un véritable mystère écologique. Comme le montre un article publié sur le blog Smithsonian, la plante a été repérée pour la première fois durant l’ère Cénozoïque (débutée il y a 66 millions d’années). A cette époque l’avocat était particulièrement désiré par la mégafaune (à savoir l’ensemble des espèces animales de grandes tailles). Ainsi, les mammouths, les paresseux géants et autres mammifères d’importance raffolaient de ce fruit.
Habitués à parcourir de longues distances, ces animaux ont donc favorisé l’implantation de l’avocat sur tout le continent américain. En effet, en déféquant ces animaux semaient un peu partout des graines et permettaient la naissance d’autres avocatiers. Mais les grands mammifères de cette époque ont disparu il y a 13.000 ans. Plus précisément, à cette époque, 68% de la mégafaune d’Amérique du Nord et 80% de celle d’Amérique du Sud succombaient aux changements climatiques, note Connie Barlow dans son livre The Ghosts of Evolution. Mais même avec ce changement majeur de population, l’avocat nécessite toujours la même méthode de dispersion des graines. Sa présence actuelle constitue donc un anachronisme évolutif.
“Sans les grands mammifères comme le paresseux pour transporter les graines sur de longues distances, les graines d’avocat auraient dû pourrir là où elles étaient tombées“, confirme Connie Barlow. Car si un fruit avec de petites graines comme la baie peu être consommé en entier et donc dispersé par des petits mammifères (ce qui rend les chances de fructification dans un nouveau lieu plus élevées), ce n’est pas le cas de l’avocat. Mais quels animaux ont donc permis à l’avocat de perdurer ? Entre jaguar, souris, écureuils... plusieurs hypothèses sont avancées par Connie Barlow dans son étude.
Le fait que l’avocat existe encore dans la nature est donc un grand mystère. Mais depuis que l’homme s’est mis à le cultiver, le fruit a eu la chance de prospérer à nouveau. Mais l’écologiste et biologiste Dan Janzen a mené, dans les années 1970, un certain nombre de recherches sur cette question. Il a prouvé que l’avocat n’est pas le seul fruit “anachroniques“. Ses travaux, essentiellement basés sur le continent américain, montrent que la papaye, l’anone, la sapote et autres fruits charnus de ce genre sont dans le même cas.