
Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, devenu mardi à 33 ans le plus jeune souverain du Golfe, devait définir dans un discours hier les grandes lignes de sa politique, qui s'inscrit dans la continuité de celle de son père, et annoncer le remaniement de son gouvernement.
Selon des sources concordantes, le puissant Premier ministre, qui occupe également le poste de ministre des Affaires étrangères et joue un rôle pivot dans le soutien aux soulèvements arabes, serait remplacé par le ministre d'Etat aux Affaires intérieures, cheikh Abdallah Ben Nasser Al-Thani, membre de la famille régnante.
Des changements sont attendus aux ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères, des Finances et du Commerce notamment, selon ces sources. L'adjoint de cheikh Hamad Ben Jassem, Khaled al-Attiyah, devrait être nommé ministre des Affaires étrangères.
En revanche, le ministre de l'Energie et du Pétrole, Mohamed al-Sada, devrait être reconduit.
Cheikh Tamim succède à son père, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, qui a abdiqué à 61 ans pour, a-t-il dit, "confier les responsabilités à la nouvelle génération" et lui a légué l'un des pays les plus riches au monde, devenu un acteur incontournable dans les crises régionales.
Cette démarche rare dans l'histoire récente du monde arabe où les souverains vieillissants se maintiennent au pouvoir a été largement saluée au Qatar: "Une première et sans précédent", répétait à l'envi la presse locale.
Ce changement à la tête de l'Etat ne devrait néanmoins pas avoir d'incidence sur la politique générale du Qatar, proche allié des Etats-Unis, mais qui soutient également les islamistes parvenus au pouvoir à la faveur du Printemps arabe.
Le départ annoncé de cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, connu pour sa franchise parfois vexante à la tête de la diplomatie du Qatar qu'il dirige depuis 1982, "se traduira certainement par un changement de style mais pas de fond", a estimé M. Charqieh, directeur adjoint de Brookings Doha Center.