«On ne peut pas ne pas en tenir compte, cela aura des implications dangereuses pour l’avenir de la mission de Kofi Annan», a dit le chef de la Ligue arabe dans un communiqué.
Tout en condamnant vigoureusement cet attentat qui a fait une cinquantaine de morts, M. Al-Arabi a estimé que les auteurs de ces actes veulent faire échouer la mission des observateurs internationaux et précipiter la Syrie dans un tourbillon de violence et de sang.
Il a également condamné avec vigueur l’attentat à l’explosif qui a ciblé mercredi le convoi des observateurs onusiens près de la ville de Deraa, et qui a coûté la vie à des soldats syriens qui accompagnaient le convoi.
Selon le ministère syrien de l’Intérieur, le bilan des deux attentats «terroristes» survenus jeudi matin à Damas s’élève à 55 morts et plus de 372 blessés.
L’envoyé spécial de l’Onu et de la Ligue arabe, Kofi Annan, tente de faire respecter le plan de paix en six points, accepté par le régime syrien, qui prévoit notamment une cessation des hostilités et l’acheminement d’une aide humanitaire dans toutes les zones touchées par les combats.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), organisme basé à Londres, a déclaré jeudi que 849 personnes, dont 628 civils, avaient été tuées depuis le début de la trêve, le 12 avril, des chiffres qui n’incluent pas les morts des attentats de jeudi.
«Le cyclone de la guerre civile est en train d’emporter la Syrie, sous les yeux d’une communauté internationale qui n’assume pas ses responsabilités», affirme Khattar Abou Diab, politologue et professeur à l’Université Paris-Sud.
Le plan de sortie de crise de l’émissaire Kofi Annan, déjà mal en point, a subi jeudi un nouveau coup avec le double attentat de Damas, le plus meurtrier depuis le début du soulèvement contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011.