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Quand les grandes surfaces sont prises d’assaut à tort

Lundi 16 Mars 2020

Une scène d’hystérie, de panique injustifiée et de comportement irrationnel s'est produite vendredi au sein notamment des grandes surfaces marocaines, dont les rayons des denrées alimentaires de base ont été pris d'assaut par des citoyens cherchant à anticiper une éventuelle pénurie à cause de la pandémie du coronavirus.
Pourtant, le ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, avait assuré, jeudi lors du Conseil de gouvernement, que «les chaînes d'approvisionnement industrielles ne prévoient pas de perturbations à grande échelle à court terme, des voies alternatives étant assurées par les acteurs concernés» et que son département agit pour rassurer les citoyens quant à la situation de l'approvisionnement national qui ne doit prêter à aucune inquiétude.
Cependant, les consommateurs marocains, frappés d'une terreur nourrie par des rumeurs et fake news interminables qui se propagent comme un feu de brousse, n'ont ménagé aucun effort pour faire le plein de réserves et s'approvisionner en quantités faramineuses de divers produits.
Rien ne leur échappe. Bouteilles d'eau de différentes tailles, lait, yaourt, fromage, sucre, thé, pain, lentilles, farine et même d'autres produits comme le papier essuie-tout, le savon, les lingettes et les gels hydro-alcooliques.
Portant des montagnes de produits éparpillés un peu partout, les caddies pouvaient à peine être poussés par ces consommateurs, dont certains optent pour des stratagèmes spéciaux pour essayer d'acheter le maximum de quantités tout en minimisant le temps de l'errance dans les rayons.
Approché par la MAP, Said B., qui avait l'air pressé et d'ailleurs tel était le cas pour la majorité si ce n'est la totalité des acheteurs, a affirmé qu'après avoir vu des photos de longues files d'attente aux caisses de supermarchés circulant sur les réseaux sociaux, il s'est rué avec sa petite famille vers une grande surface à Casablanca pour s'approvisionner en produits et ce, par peur d'une pénurie.
«Nous avons décidé, ma femme, mon fils et moi, de se séparer, chacun avec son caddie, pour s'assurer que les produits seront toujours disponibles dans les rayons à notre arrivée, ainsi que pour gagner du temps en vue de passer aisément à la caisse», nous confie ce quinquagénaire, père d'un jeune homme de 21 ans.
De son côté, Nadia L. s'est dite inquiète de cette situation qui, selon elle, «risque de s'aggraver si le coronavirus poursuit sa propagation au Maroc et dans les autres pays du monde, en particulier ceux qui sont proches du Royaume».
«Dans mes achats, j'ai ciblé les produits de première nécessité et surtout ceux qui ont une longue date de péremption», a-t-elle dit.
Dès lors, il est clair qu'une partie considérable des consommateurs ayant opté pour ce comportement sont surtout influencés par le phénomène de «la preuve sociale» qui consiste à ce qu'une personne hésitant à trancher dans un sujet, finit par s'inspirer et suivre l'autrui dans ses choix et ses décisions. Un tel comportement devient inutile après la diffusion d'un communiqué du ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique où il a assuré que l'offre des produits transformés les plus consommés couvre largement les besoins des ménages, y compris les produits qui enregistrent une forte augmentation de la consommation au cours du mois sacré de Ramadan.
En effet, le ministère, qui suit l'état de l'approvisionnement du marché national en ces produits afin de palier tous dysfonctionnements éventuels liés au coronavirus, effectue via ses services des enquêtes quotidiennes au niveau du marché local, ainsi que des sondages auprès des producteurs et des importateurs des produits transformés les plus consommés (sucre, thé, lait, huile alimentaire, beurre etc.) pour s'assurer de l'abondance de ces produits.
Une chose est sûre, c’est que si cette forte affluence se poursuit, elle pourrait avoir un effet négatif sur le marché comme la hausse des prix et l'apparition d'une concurrence déloyale.
Sur ce volet, le ministère a appelé les commerçants à veiller à la garantie de la stabilité de l'approvisionnement sur le marché national en respectant les lois en vigueur.
Il a également mis à la disposition des consommateurs le portail «www.khidmat-almostahlik.ma», pour recevoir et traiter toute plainte en lien avec l'approvisionnement des marchés et la qualité des produits mis en vente.


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