Pour une detaxation de tous les soins médicaux


* Dr Moulay Ahmed Idrissi
Lundi 9 Mars 2009

Pour une detaxation de tous les soins médicaux
Ces derniers mois, on a vu fleurir bien des printemps de patients, excipant les maladies graves pour défendre ceux qui en sont électivement les porteurs. Des maladies qui coûtent trop cher à être supportées et trop cher à être traiter. Ce n'est pas le malade qui décide du cours de ses jours ni de celui des drogues qui le tiennent en vie ! La recherche en chimie pharmaceutique coûte cher aux laboratoires industriels qui investissent dans les médicaments ! Par delà le travail scientifique, de sensibilisation et d'entraide des honorables Ligues, nous en appelons à l'action de l'OMS. Nous en appelons à l'endroit de tous les Laboratoires Internationaux connus. Nous les adjurons d'abaisser le prix de leurs médicaments, à ce à titre humanitaire ! Parallèlement, les médias invités par ces ONG à encadrer leurs manifestations, adhèrent à ces thèses et justes causes. Les médias stimulent la société et les décideurs, qui font montre de compassion, et découvrent leur sensibilité spécifique à l'endroit des malades chroniques et graves. Nous avons remarqué que certains appels sollicitent pour eux l'exonération de la TVA. Sans plus et stricto sensu ! Seulement, cette sensibilité univoque, mais hélas unilatérale et bridée par les « avocats des malades chroniques », cette compassion compartimentée, provoque un glissement évacuateur des maladies dites «légères ». Ces affections sont littéralement minorées, au profit des seules maladies dramatiques, reconnues comme étant très « graves ». Ce point de vue logique ou logistique est indiscutable, si ce n'est que la logique des maladies défie les attentes des gestionnaires ! Et chaque personne qui souffre mérite notre émotion, nos soins et une réforme morale et humanitaire pour alléger son cas ! IL Y A UN DONC HIC ! Ne sachant pas jusqu'où elle va le mener, chaque malade est «hypothéqué » par sa propre maladie. Et cela, quelle que soit la gravité objective de celle-ci ! Le porteur de maladie, tient par nature, à être respecté pour celle-ci, quelles que soient sa pathologie sa sanction thérapeutique, et surtout à ne pas être évacué du minimum de compassion et de compréhension auxquelles il a droit !Ainsi, cette disposition de détaxe sur les sexuels maladies gravissimes, louable à première lecture, émanent des défenseurs des maladies graves, relègue le sort des maladies moins graves à subir tous les tords dont on veut libérer les maladies les plus graves ! Les pathologies légères devront,-elles seules, expier leur sort sous le fardeau de l'iniquité ! Cela en termes de militance et de justice est synonyme de renonciation à un droit plus "général", en vue d'obtenir un privilège "particulier "! Les malades ne demandent pas la charité de l’Etat, mais seulement sa Justice ! Celle de ne pas voir le fisc, aveuglé et inconscient de l’immoralité des imputations, profiter des faiblesses des malades et exploiter leurs calvaires. Cette posture particulière, équivaut donc à s'accommoder des exactions envers certaines pathologies, quitte à les minorer. Juste pour sauver les porteurs de maladies graves et leur extirper cette épine du pied qu'est la TVA ! Expédient unilatéral précautionneux, qui met en dérive et solde notre besoin de Réforme Générale des soins et des taxes. Grâce sollicitée de SM le ROI et requise sur TOUTES les formes de maladies ! Sur tous les intrants des soins qui cumulent en moyenne 24% des coûts sur toutes les étapes de l’accès à la santé !Loin de nous de polémiquer avec les ONG médicales, bien en place et que nous épaulons ! Seulement de notre côté, le pragmatisme démocratique, qui nous astreint à l'écoute des malades, nous pousse à vouloir apporter au Législateur des précisions. Notre point de vue, notre requête est faite d'humeurs contrites face aux réglementations fiscales sur les maladies. Nous ne voudrions pas que les actions citoyennes, sollicitées des plus hautes instances régaliennes du pays, soient conçues comme des privilèges, valables pour certains et pas d’autres, mais une conduite morale, éthique et magnanime ! Nous ne voudrions pas non plus que ces« bénéfices particuliers », requis à l'endroit de certaines classes de pathologies, privilégiées pour leur malheur, donnent leurs créances aux lois qui exploitent les douleurs et assignent au servage. Ces lois qui pénaliseront d'autres couches de malades, celles qui font le moins peur, et qui n'ont pas d'avocats haut placés pour dire leurs droits, sinon leurs souffrances ! NOTRE CREDO, NOTRE RÉQUISITOIRE En matière de santé nous dénonçons l'usage de la Taxe de Douane et l'application de la TVA comme des résurgences passéistes de la dîme et de la gabelle. Nous les décrions et réclamons leur exonération totale et générale, à l'avantage de tous les malades. Nous les accusons comme autant de fiscalisations prédatrices des précarités qu'il faut abolir! Nous les indexons comme autant de forfaits à abjurer et de taxes sournoises à reléguer. Nous les sentons en tant que malades et prescripteurs, comme des exactions, insensibles et inconscientes : des réglementations infâmes sur les débilités, spécifiques des afflictions! Nous sollicitons une grâce Royale. Nous demandons l'exonération des médicaments et des soins. Nous réclamons la défiscalisation des douleurs et des fièvres. Une détaxe sur toutes les affections, sur toutes les fièvres, une grâce sans exceptions sur toutes les maladies ! Quelles que soient les causes des malheurs de santé et quelles que soient leurs issues ! Tels les instituteurs, nous nous répétons par pédagogie, sans lassitude, pour nous assurer que notre requête respectueuse, soit claire et que nos appels soient entendus en haut par Sa Majesté ! Beaucoup de pays instituent la taxe de Douane et de TVA sur les intrants des médicaments, le matériel et les réactifs nécessaires aux soins.
Pas seulement le Maroc ! Cependant, quand tout le monde est sécurisé social, cela passe inaperçu : le malade est remboursé de toutes façon ! Quand le pays produit des médicaments (Je ne parle pas de mise en boîte), ces impôts indirects passent encore ! Mais quand c'est le contraire qui a lieu, c'est là où le bas blesse et que les taxes deviennent un fléau ! Cela signifie pour le pays qui ne crée ni molécules ni matériel de pointe, que l'on fiscalise les douleurs et les fièvres. Et qu'on n'exploite que les seuls malades ! Une arnaque à l’endroit des seules personnes qui souffrent.
Les seuls en fait qui paient finalement ces taxes indirectes. Ce qui se traduit, disions-nous, par 24 % de plus value et d'entraves sur le cursus et les étapes des soins ! Notre appel veut faire noter aux responsables de l'INDH que ces impôts indirects sur la maladie n'affectent point les non-malades. Les personnes riches de leur bonne santé et qui disposent d'une santé florissante, sont dispensées de taxes sur leur état ! Cette façon devoir, montre clairement qu'on ne pénalise que ceux qui sont malades ! Où est alors l'équité entre les gens ? Où est la Justice ?

Graves ou ambulatoires, sus aux taxes scélérates sur les maladies

Ignorer ce dol antipopulaire, le garder constant, c’est avaliser des réglementations surannées et scélérates ! Le résultat de cet effacement complaisant reviendrait à encourager les règlementations qui légitiment l'exploitation des souffrances et des gens. Cette posture n'est ni socialiste, ni musulmane, encore moins libérale ! Elle est le contraire de l’INDH ! Car la santé est la base de toute production et de tout progrès humain ! Ces lois, nous les dénonçons avec vigueur. Nous ne renoncerons pas à notre militance et à notre engament qui expliquent respectueusement au Gouvernement le non-sens de ces prélèvements ponctionnés sur le dos des malades.
Chroniques ou aigus ! Nous réclamons l'exonération des médicaments et des soins, la «défiscalisation des douleurs et des fièvres » ! Quelles que soient leurs causes ! Notre requête implique de généraliser la Réforme Fiscale sollicitée des Hauts Lieux, à toutes les maladies, à toutes les tranches de la population, au matériel, aux réactifs, aux laboratoires, afin de produire un impact efficient sur tout le circuit des soins… Et favoriser par là l'INDH, comme la modernisation des hôpitaux et l’acquisition de leurs réactifs et autres produits de maintenance ! Un poids de moins pour les départements de Santé Publique et pour les Caisses mutuelles et de Sécurité Sociale. TOUCHE PAS A MES DOULEURS ! Attention à la discrimination négative en ce qui concerne l'exonération des taxes indirectes sur les soins ! Messieurs les professeurs et parrains des associations de malades de Casablanca et vous les universitaires et gentes dames des Ligues de Rabat, vous commettriez un impair en minimisant les maladies ambulatoires et leurs désastreuses conséquences, quand elles sont sous estimées, négligées et leurs porteurs marginalisés, pour devoir à eux seuls supporter des taxes, dont vous voudriez qu'on dispense les seuls porteurs des maladies de longues durées.

Des valeurs citoyennes

Ce sont toutes les Taxes de Douane 17 % et de TVA 7%, en général, que nous stigmatisons, pour leur principe même et que nous ne cessons de décrier depuis sept ans ! Ce sont des formes d'exploitations des faiblesses et des incapacités, que nous accusons ! Ce sont des entraves sur les soins, sur le matériel, les réactifs et pas seulement sur les médicaments. Un carcan et un boulet qui entravent chaque malade ! La dîme et la gabelle moyenâgeuse en pleine démocratie, enterre d'islam ! Des Impôts indirects pernicieux et pervers dans tous les secteurs de soins ! C'est un blocage des diagnostics, de la santé, de la vie et du développement des patients, alors que SM le Roi ne cesse de baliser le terrain des pauvres et des handicapés par Sa grâce ! Le Gouvernement doit suivre les pas prometteurs et les actes magnanimes de SM le Roi dans cet autre chantier de l'INDH, qu'est la santé ! Car il ne saurait y avoir de développement humain sans la santé ! Toute la santé, sans exclusive et sans privilèges des maladies graves sur les plus aiguës, sans prérogatives des plus longues sur les plus cruciales ! La santé est une notion entière qu'on ne doit pas voir sur le prisme déformant des plus tragiques des maladies, en oubliant volontairement ou par contournement tacticien, celles qui demeurent les plus nombreuses, les plus fréquentes ! Ces poisons de tous les jours, qui pour certains patients, ne sont pas des formes de rentes ni des expressions de bonheur taxables ou punissables par des impôts, qui resteront demain collés sur leurs ordonnances ! Ces pathologies dites ambulatoires, restent dramatiques et coûteuses, pour leurs bilans qu'il faut dégrever des taxes! Maladies que les Caisses devraient faire entrer dans leurs obligations de couverture, au lieu de les dénigrer et de les laisser se compliquer, en débarrassant et du malade et de son remboursement ! ÉQUATION ET INÉGALITÉS C'est le début de la médecine, son b, a, ba, que de penser à l'hygiène et aux vaccins ! C'est un non-sens tactique que de saper les bases de la médecine et du combat commun et de vouloir s'accrocher aux seules affections les plus terribles et sacrifier le sort des plus nombreuses ou des plus légères à la curée fiscale ! C'est une erreur de prévention, une discourtoisie envers tous ceux qui souffrent, de les marginaliser et de leur refuser les bénéfices escomptés de nos engagements ! Faute d'inspirer l'appui et la force des grands cœurs, de leur logique élargie, faut-il demander au fisc d'appliquer une politique perverse à l'endroit des affections les plus courantes, les plus fréquentes, les plus bénignes ? On ne doit éluder ces maladies et exciper au Réformateur sollicité, les seules affections graves ! On ne doit pas laisser face à la rigidité sadique des Caisses, face aux us du fisc les porteurs des afflictions les moins funestes ! Si par exaltation passionnelle, par spécificité professionnelle, par isolement dans le combat civique, on ne statue que sur la seule défense monolithique des patients chroniques, c'est que l'on veut permettre à l'Etat d'exploiter les autres souffrances et de fiscaliser les autres peines! Si l'on est emporté par l'intérêt des seules tranches de malades les plus affectées, c'est une schizophrénie que d'oublier de rendre leurs droits aux autres. Et cette forme d'engagement partielle, devient partiale. Elle se réconforte en promotionnant, pour ses seules fins, l'injustice et l'iniquité. En cherchant l'adhésion des politiques, on ne doit pas minimiser le sort ni les droits de ceux qui portent des maladies ambulatoires.
regarder l'avenir tant avec la raison des cadres que le coeur des malades
La Réforme demandée doit toucher globalement tous les secteurs de santé, civils, militaires, publics et privés. La grâce royale sollicitée directement à SM, le Roi Sidi Mohammed, que Dieu le garde ou indirectement par l'intermédiaire des Conseillers et des Ministres, doit toucher autant l'enfant porteur d'affections turbulentes, qui affolent les parents, que les vieillards, porteurs de nombreuses maladies inter-pénétrantes, subintrantes, toutes finalement coûteuses ! Pour être efficace et pertinent, le dégrèvement fiscal des taxes de Douane et de TVA, doit être fait et réalisé d'un seul tenant, sur tout ce qui touche les malades et leur santé ! C'est là notre souhait et notre sens de la grâce royale et de l'efficience ! Pour être opérante, la défiscalisation doit être envisagée sur tous les médicaments, d'une part et d'autre part, (c'est notre thèse depuis sept ans), sur les examens de laboratoire et de radiologie.
Le calcul, l'impact économique, la liberté d'accès aux soins sont à ce prix ! Quand on sait le coût des intrants qui composent les médicaments grevés, quand on sait le prix des analyses, dont les réactifs et les robots sont si onéreux, quand on sait leur cruciale nécessité pour asseoir des diagnostics rigoureux, on ne peut que requérir et supplier le Roi et son Gouvernement pour une Réforme complète !Loyalement, il faut faire face et en rang, toutes associations et ligues comprises, contre toutes les exploitations de la Douane et de TVA, pour immuniser contre l'exploitation, toutes les douleurs, toutes les fièvres, légères ou graves, sans aucune ségrégation ! Cette myopie qui délaisse les très nombreuses autres maladies leur permet objectivement de s'aggraver, au su et au vu des médecins, par négligence, par ignorance et par culture chez les '' Caisses de remboursement'' du laisser aller ! Du laisser se compliquer les affections pour devenir plus chères ! Ne cédons pas au crime d'ignorance ou à l'arnaque passive, qu'est la fiscalisation des maladies ! Défiscalisons, toutes les maladies, sans frustrations ni dénie ! C'est pour toutes les maladies et envers toutes les maladies que ces taxes, sont des exploitations abjectes et illégitimes. Sus donc, aux taxes scélérates, et que vivent les impôts« civiques », transparents et citoyens ! Notre requête implique de généraliser la Réforme Fiscale sollicitée des Hauts Lieux, à toutes les maladies, à toutes les tranches de la population, du matériel et des réactifs aux laboratoires, afin de produire un impact efficace sur tout le circuit des soins. Une dispense capable de représenter une réelle économie et un encouragement à aller se faire soigner !

* Président de l’Association des amis des myasthéniques du Maroc



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