Plus d'un quart des enfants sud-africains de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique


Libé
Mardi 10 Juin 2025

Plus d'un quart des enfants sud-africains de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, l'Afrique du Sud affichant l'un taux de retard de croissance chez les enfants obstinément élevé, révèle une nouvelle étude publiée mardi par une Université.

Les 15.000 enfants hospitalisés chaque année pour malnutrition aiguë sévère manquent de protéines provenant d'aliments comme le poisson et les lentilles, d'énergie provenant de glucides comme la bouillie, et de minéraux et vitamines essentiels, souligne l’étude de l’Institut des enfants relevant de l’Université du Cap.

Le ministre de la Santé, Aaron Motsoaledi, a confirmé devant le Parlement que plus de 600 enfants sont décédés de malnutrition dans le pays, dans le courant de l’année 2024.

Interrogé lors d’une session au Parlement, M. Motsoaledi a révélé que les décès dus à l'insuffisance alimentaire ont été particulièrement fréquents dans la province orientale du KwaZulu-Natal, suivie par les provinces de Limpopo, du Cap-Oriental et de Gauteng.

Les enfants souffrant de malnutrition chronique reçoivent souvent suffisamment d'énergie, mais pas assez de protéines et de micronutriments pour que leur corps et leur cerveau se développent de manière optimale, expliquent des nutritionnistes. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles la proportion d'enfants de moins de cinq ans en insuffisance pondérale est de 7,7 %, tandis que le retard de croissance, souvent lié à un retard de développement cérébral, est près de quatre fois plus élevé, précise-t-on.

L’étude relève que l'organisme peut convertir les glucides excédentaires en acides aminés, éléments constitutifs des protéines, mais il est incapable de produire neuf acides aminés essentiels à une croissance normale. L'obésité infantile chez les enfants les plus pauvres est souvent liée à un manque de protéines, les parents à court d'argent achetant des aliments transformés et des féculents moins chers, note-t-elle, relevant que c'est pourquoi nous constatons une augmentation du pourcentage d'enfants en surpoids et présentant un retard de croissance.

Selon une enquête du Cap-Occidental, les bébés nés avec un poids de naissance inférieur à 2.500 g ont trois fois plus de risques de présenter un retard de croissance entre six et 24 mois. Le meilleur moyen de réduire la proportion de nouveaux cas d'insuffisance pondérale à la naissance est d'assurer des soins de santé et une nutrition de qualité aux femmes enceintes, notamment en fournissant aux futures mères, qui sont à risque, de l'argent ou de la nourriture, souligne-t-on.

L’étude souligne qu’une bonne nutrition est si essentielle au progrès socio-économique qu’il faudrait envisager la mise en place d’une «autorité de la nutrition» dotée de suffisamment de pouvoir pour mener un programme national solide qui pourrait réinitialiser la trajectoire de développement du pays au cours de la prochaine décennie.


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