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Plaidoyer du Secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des sciences et techniques

Pour une participation plus active des femmes aux activités scientifiques


Mouhcine Abou Nada
Lundi 9 Février 2009

Plaidoyer du Secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des sciences et techniques
Le Secrétaire perpétuel de l'Académie Hassan II des sciences et techniques, Omar Fassi-Fehri a plaidé pour une large mobilisation des compétences et une participation plus active des femmes dans le domaine des activités scientifiques et technologiques. « Il est certain que l'implication de la femme dans les sciences et la recherche apportera non seulement un surcroît de compétence, mais également une approche et une sensibilité spécifiques capables de mieux répondre aux questions majeures de l'éducation, la santé, l'alimentation ou l'environnement », a-t-il Souligné lors d'un atelier de formation internationale à Ifrane sur « Sciences et technologie pour le renforcement des capacités des femmes dans la gestion intégrée des ressources en eau en Afrique et éducation des populations au développement durable ».
Selon lui, il est urgent de procéder à une véritable prise de conscience sur la nécessité pour le monde scientifique de réviser quelque peu son comportement, « afin que nos systèmes acceptent l'implication des compétences et talents scientifiques des femmes ». Fassi-Fehri a mis l'accent, à cet égard, sur le rôle des universités et des institutions scientifiques dans la réalisation de ces changements, du fait qu'elles sont situées au croisement de la formation, de la recherche et de l'innovation et détiennent une position-clé dans le devenir scientifique et technologique des sociétés. Et d'ajouter que ces établissements doivent non seulement garantir le principe de l'égalité des chances et l'égale capacité naturelle des femmes et des hommes au savoir et au savoir-faire, mais ne pas hésiter à procéder à des encouragements spécifiques visant à promouvoir la situation de la femme.
Le secrétaire perpétuel de l'Académie a déploré, chiffres à l'appui, la faiblesse de la présence de la femme marocaine dans le monde de la recherche et du développement technologique.
Citant des chiffres publiés en 2006, il a fait savoir que malgré que le taux actuel des étudiantes inscrites dans les universités est de 45,11 %, ce pourcentage n'est que de 15,41 % pour les filières scientifiques et technologiques, ajoutant que sur les 62.041 diplômés chaque année, seulement 5.418 femmes proviennent des filières scientifiques et technologiques. Le quota des femmes par rapport au personnel total de recherche et développement représentait, en 2006, 7203 sur un total de 30.332, soit un pourcentage de 24%, a-t-il dit, précisant que ce faible pourcentage des femmes actives dans le domaine des sciences et de la technologie serait dû à des causes multiples et complexes.
Dans ce domaine, les femmes de sciences publient moins que leurs collègues masculins, voyagent moins et participent à moins de séminaires que leurs collègues hommes.
   En plus, elles accèdent plus rarement à des fonctions de responsabilité, se trouvent plus rarement dans les organisations internationales ou dans les prestigieuses académies des sciences et sont moins souvent couronnées (44 Prix Nobel scientifiques sur 441 leur ont été attribués).   Tout en insistant sur la nécessité d'ouvrir les portes de la science devant la femme et de lui permettre d'y accéder et d'innover, il a appelé les femmes et hommes de science à contribuer à la préparation de la société africaine à accéder au savoir et à la connaissance.
Il a également insisté sur la nécessité de la mise en place d'une véritable stratégie de développement des sciences dans le continent africain, ainsi qu'une politique de promotion de la culture scientifique et technique visant à rendre l'univers scientifique accessible au plus grand nombre de citoyens.
Pour Mme Sonia Bari, chef de section pour la coopération internationale à l'UNESCO, la gestion de l'eau revêt une importance particulière dans le continent africain, qui fait face à des défis relatifs notamment à la pression des changements climatiques, de la croissance démographique et de l'urbanisation sur l'approvisionnement en eau, en "accentuant les pénuries et augmentant les risques d'instabilité ou de conflit". Elle a précisé que le principal défi en matière de gestion ou de suivi consiste en le renforcement des capacités humaines et institutionnelles aux niveaux local, national et régional.  Selon cette experte onusienne, "renforcer les capacités des femmes par  l'éducation et la sensibilisation est un passage obligé pour lever les obstacles d'ordre social, culturel, politique et économique qui entravent l'optimisation de leurs contributions à faire face aux défis liés à l'eau et à l'assainissement". De son côté, la secrétaire générale de la Commission nationale marocaine pour l'éducation, la culture et les sciences, Mme Mina El Mdaghri a rappelé que le Maroc entretient avec l'eau une histoire millénaire, en faisant de sa politique hydraulique un champ de partenariat fructueux avec de nombreux pays. Elle a, par ailleurs, relevé que la coopération Sud-Sud est reconnue comme un outil efficace de coopération pour renforcer les efforts pour la mobilisation et l'optimisation de l'utilisation des ressources en eau. Le président de l'Université Al Akhawayn, Driss Ouaouicha a rappelé, quant à lui, que son établissement a créé un nombre d'entités qui oeuvrent pour la promotion de la situation des femmes, notamment le Centre d'Azrou pour le développement local et communautaire, l'Association Hand in Hand, le Centre Hillary Clinton pour l'empowerment des femmes et la chaire UNESCO "Eau, Femmes et Pouvoir de décisions". Il a précisé que l'université avait procédé, dans ce cadre, à la création du laboratoire d'analyse et de purification de l'eau et initié le projet de recherche pluridisciplinaire "adaptation aux changements climatiques et gestion de la demande en eau au nouveau bassin de Saïs". Initié par la Chaire UNESCO "Eau, Femmes et Pouvoir de décisions" de l'Université Al Akhawayn en partenariat avec l'UNESCO et l'Office national de l'eau potable (ONEP), cette formation est marquée par la participation d'une vingtaine d'experts en provenance d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, de Mauritanie, du Bénin et du Togo, en plus d'experts scientifiques internationaux.


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