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Libé: La Semaine économique de la Méditerranée de Marseille se déroule chaque année depuis 2007. Quel bilan faites-vous de cette période ?
Pierre Massis: Le bilan peut être évalué de différentes façons. Les financeurs, les collectivités locales et le ministère des Affaires étrangères reconduisent l’exercice d’une part et d’autre part, nous avons aussi la chance, chaque année, d’avoir de nouveaux partenariats, comme le Conseil départemental des Bouches du Rhône et l’Union pour la Méditerranée qui a confirmé son partenariat également. C’est l’ancrage et la volonté politique de vouloir faire prolonger cette Semaine économique. Par ailleurs, ce qui est révélateur, l’Union pour la Méditerranée est aussi partenaire de la Semaine de l’économie à Barcelone. Quelque part, ce partenariat avec l’UPM, c’est une notoriété pour la Semaine économique de Marseille. On va essayer de travailler de sorte que les deux semaines soient complémentaires. Elles se tiennent en même temps. On va essayer de réfléchir pour voir comment dépasser une fois pour toutes cette concurrence et cette rivalité et comment valoriser cette complémentarité. Il faudrait déjà se mettre d’accord sur le calendrier, une année à Marseille et l’autre à Barcelone, ou organiser une semaine au printemps à Marseille et l’autre à l’automne à Barcelone.
Les thématiques choisies pour la Semaine parlent d’elles-mêmes. L’année dernière, le thème était le tourisme, en 2013 c’était la culture et en 2012 la jeunesse. A chaque fois, la thématique choisie pose question, soit au niveau des participants, soit au niveau d’intervenants ou de financeurs. Le fait d’avoir un public de plus en plus nombreux prouve qu’on a de plus en plus de demandes d’événements. C’est pour nous aussi un gage de réussite.
La Semaine économique de Marseille a organisé des rencontres hors de Marseille, comme à Casablanca au début du mois d’octobre. Quel est le but de ce genre de rencontre ?
Le but de ces rencontres hors de Marseille, c’est d’accentuer l’objectif méditerranéen de l’exercice. Aujourd’hui, est-ce que les financeurs veulent être méditerranéens, avec des partenaires de la rive Sud et évidemment de la rive Nord et Est de la Méditerranée? Pour les projets et les événements présentés, c’est une opportunité pour nos partenaires du Sud et de l’Est d’exprimer et de montrer comment cette thématique est présentée chez eux. Par exemple, en ouverture de la Semaine cette année, il y aura la présentation du projet de Bouregreg par les responsables de l’aménagement de la Vallée du Bouregreg à Rabat. Il y aura aussi la réunion annuelle des aménageurs des villes de la Méditerranée au cours de cette semaine. Ce sera l’occasion de présenter l’état d’avancement des projets de la région comme celui de Bouregreg.
Pourquoi avoir organisé votre dernière rencontre à Casablanca?
Cela est dû au fait que tous les médias marocains sont positionnés à Casablanca. Notre vision, c’est que le partenaire soit présent et entendu et il y aura des témoignages sur les projets marocains à la Semaine économique à Marseille, soit par des représentants du projet de la Vallée de Bouregreg , soit par la technopole de Casablanca.
Ils vont parler à Marseille de leur expérience et de leur projet qui peuvent s’exporter dans d’autres villes marocaines. Cela montre le rôle de ces projets pour attirer d’autres activités pour la ville et l’intérêt d’attirer les banques dans les métropoles pour créer de l’activité.
Cette année vous avez choisi comme thème pour la Semaine économique «Ville et territoire, leviers de développement économique en Méditerranée». Pourquoi ce choix ?
Nous souhaitons connaître les réflexions et les champs d’actions sur les villes méditerranéennes. Les problèmes que nous pouvons rencontrer en tant que villes, à Marseille, Avignon ou Cannes peuvent être identiques à ceux que nous pouvons rencontrer à Rabat, Marrakech, Casablanca, Tunis ou à Sousse. Le but c’est que les experts qui sont réunis pendant la Semaine discutent des problèmes, des questions comme par exemple les questions de l’habitat, de l’eau, des problématiques du transport et de l’innovation au service des citoyens. Quel que soit l’endroit, les citoyens sont confrontés aux mêmes difficultés. Parfois il faut valoriser les solutions qui sont trouvées à un endroit. Cela permet aux élus présents de réfléchir sur certaines problématiques.
Au cours de cette Semaine économique de Marseille, la situation politique dans les pays du Sud, à part le Maroc qui est un pays stable dans la région, sera abordée. On sait que tous les pays du Sud sont confrontés à l’instabilité politique. On en a déjà vu les conséquences négatives sur le tourisme, qui a touché toute la région
L’aspect économique ne prétend pas résoudre tous les problèmes. L’année dernière, notre thème était justement le tourisme. La situation de la sécurité en Méditerranée, le transfert des ressources du Nord vers le Sud, les touristes qui ont l’habitude d’aller vers le Sud mais plus frileux maintenant, ont été évoqués avec la problématique de l’instabilité et du développement dans les pays du Sud de la Méditerranée.
La Semaine de la Méditerranée est porteuse de quelque chose, et d’une signification. Nous, ce que nous cherchons et nous sommes mandatés pour cela, c’est d’inclure et d’intégrer le plus grand nombre de nos partenaires méditerranéens à l’ensemble des réflexions qui sont traitées dans la Semaine.
La Semaine ne résoudra pas tous les problèmes, mais c’est un petit pas parmi d’autres. Ce sont autant de points de focalisation sur ce qui se passe au Sud et à l’Est de la région. En plus, il n’y a pas que les problèmes de sécurité dans la région, il y a aussi des projets innovants et de coopération entre les pays de la région qui apportent de la richesse. La Méditerranée c’est aussi cela.
Le Bassin de la Méditerranée est aujourd’hui un bassin de développement et un pôle de croissance et d’échanges de savoirs et de compétences où il y a des idées et de la richesse qui se créent quel que soit le secteur. Il y a aussi des jeunes qui essayent de faire avancer les choses en montrant tous ces projets. C’est aussi important.
Notre objectif, c’est que, quand il y a des besoins, ils s’expriment. Des solutions existent soit à l’Est, au Nord ou au Sud de la Méditerranée.
Comment se passe la coopération avec les villes de la Méditerranée qui participent à votre Semaine, par exemple avec Casablanca et Rabat? Est-ce que c’est vous qui cherchez les villes pour participer ou ce sont elles qui frappent à votre porte ?
C’est variable. Les villes, dans le cadre de l’UPM, ont des accords d’échanges et de relations.
Il y a par exemple un accord entre Marseille et Alexandrie. Quand il y a ce genre d’accord, il y a des missions et des visites de projets qui permettent aux acteurs économiques dans les deux villes de travailler ensemble. Après, soit les responsables de telle ou telle ville demandent des choses qu’ils ont vu marcher dans notre ville, soit on leur propose d’autres projets où chacun est gagnant. C’est ce que nous voulons dupliquer lors de cette Semaine.
Nous avons des perspectives régionales et méditerranéennes dans lesquelles nous nous inscrivons avec la volonté ferme de nos principaux bailleurs.
Quels participants recevez-vous durant la Semaine économique ? Des entrepreneurs, des élus, des acteurs associatifs, des experts ? J’y ai participé l’année dernière et j’ai remarqué que c’était plutôt un lieu de rencontre entre différents acteurs de la région méditerranéenne ?
Vous voyez comme c’est intéressant. On n’est pas dans un dispositif commercial mais institutionnel. Chacun trouve son compte et chacun est intéressé par ce qui va être présenté, l’argent ne coule pas à flots. On n’a pas d’annonceurs qui vont acheter je ne sais pas quoi, je trouve que c’est génial. On n‘est vraiment au cœur de la réflexion; c’est pour cela que les thématiques sont très importantes. Là, on a une thématique sociétale, urbaine et économique et on développe la totalité des sujets. La Semaine est alors une plus-value.
Est-ce que l’OCEMO assure le suivi des projets qui sont nés durant la Semaine économique de Marseille ?
Dans la mesure où l’OCEMO est partie prenante dans l’organisation d’un évènement, nous avons un programme IDIL qui est suivi conjointement par l’OCEMO et Anima qui est une structure marseillaise très connue et on suit le projet ensemble. C’est la concrétisation du travail de plusieurs acteurs.
Marseille et Marrakech sont jumelées. La Société des eaux de Marseille travaille la main dans la main avec la ville de Marrakech. Chaque fois qu’il y a un accord de coopération, il y a du travail derrière et un échange de compétence. La Semaine économique de Marseille rassemble des gens de terrain.
Quels sont vos projets avec l’Union pour la Méditerranée ?
C’est un dispositif diplomatique qui rassemble 43 pays. Nous avons réussi à labelliser deux projets avec l’UPM. C’est vraiment le dialogue Sud-Sud, ce label est un soutien au projet et une promotion. Il permet un accompagnement pour financer le projet qui sera examiné par les 43 pays de l’UPM. Le secrétaire général de l’UPM, Fathallah Sijilmassi, est bienveillant; c’est un vrai Méditerranéen.
Pierre Massis: Le bilan peut être évalué de différentes façons. Les financeurs, les collectivités locales et le ministère des Affaires étrangères reconduisent l’exercice d’une part et d’autre part, nous avons aussi la chance, chaque année, d’avoir de nouveaux partenariats, comme le Conseil départemental des Bouches du Rhône et l’Union pour la Méditerranée qui a confirmé son partenariat également. C’est l’ancrage et la volonté politique de vouloir faire prolonger cette Semaine économique. Par ailleurs, ce qui est révélateur, l’Union pour la Méditerranée est aussi partenaire de la Semaine de l’économie à Barcelone. Quelque part, ce partenariat avec l’UPM, c’est une notoriété pour la Semaine économique de Marseille. On va essayer de travailler de sorte que les deux semaines soient complémentaires. Elles se tiennent en même temps. On va essayer de réfléchir pour voir comment dépasser une fois pour toutes cette concurrence et cette rivalité et comment valoriser cette complémentarité. Il faudrait déjà se mettre d’accord sur le calendrier, une année à Marseille et l’autre à Barcelone, ou organiser une semaine au printemps à Marseille et l’autre à l’automne à Barcelone.
Les thématiques choisies pour la Semaine parlent d’elles-mêmes. L’année dernière, le thème était le tourisme, en 2013 c’était la culture et en 2012 la jeunesse. A chaque fois, la thématique choisie pose question, soit au niveau des participants, soit au niveau d’intervenants ou de financeurs. Le fait d’avoir un public de plus en plus nombreux prouve qu’on a de plus en plus de demandes d’événements. C’est pour nous aussi un gage de réussite.
La Semaine économique de Marseille a organisé des rencontres hors de Marseille, comme à Casablanca au début du mois d’octobre. Quel est le but de ce genre de rencontre ?
Le but de ces rencontres hors de Marseille, c’est d’accentuer l’objectif méditerranéen de l’exercice. Aujourd’hui, est-ce que les financeurs veulent être méditerranéens, avec des partenaires de la rive Sud et évidemment de la rive Nord et Est de la Méditerranée? Pour les projets et les événements présentés, c’est une opportunité pour nos partenaires du Sud et de l’Est d’exprimer et de montrer comment cette thématique est présentée chez eux. Par exemple, en ouverture de la Semaine cette année, il y aura la présentation du projet de Bouregreg par les responsables de l’aménagement de la Vallée du Bouregreg à Rabat. Il y aura aussi la réunion annuelle des aménageurs des villes de la Méditerranée au cours de cette semaine. Ce sera l’occasion de présenter l’état d’avancement des projets de la région comme celui de Bouregreg.
Pourquoi avoir organisé votre dernière rencontre à Casablanca?
Cela est dû au fait que tous les médias marocains sont positionnés à Casablanca. Notre vision, c’est que le partenaire soit présent et entendu et il y aura des témoignages sur les projets marocains à la Semaine économique à Marseille, soit par des représentants du projet de la Vallée de Bouregreg , soit par la technopole de Casablanca.
Ils vont parler à Marseille de leur expérience et de leur projet qui peuvent s’exporter dans d’autres villes marocaines. Cela montre le rôle de ces projets pour attirer d’autres activités pour la ville et l’intérêt d’attirer les banques dans les métropoles pour créer de l’activité.
Cette année vous avez choisi comme thème pour la Semaine économique «Ville et territoire, leviers de développement économique en Méditerranée». Pourquoi ce choix ?
Nous souhaitons connaître les réflexions et les champs d’actions sur les villes méditerranéennes. Les problèmes que nous pouvons rencontrer en tant que villes, à Marseille, Avignon ou Cannes peuvent être identiques à ceux que nous pouvons rencontrer à Rabat, Marrakech, Casablanca, Tunis ou à Sousse. Le but c’est que les experts qui sont réunis pendant la Semaine discutent des problèmes, des questions comme par exemple les questions de l’habitat, de l’eau, des problématiques du transport et de l’innovation au service des citoyens. Quel que soit l’endroit, les citoyens sont confrontés aux mêmes difficultés. Parfois il faut valoriser les solutions qui sont trouvées à un endroit. Cela permet aux élus présents de réfléchir sur certaines problématiques.
Au cours de cette Semaine économique de Marseille, la situation politique dans les pays du Sud, à part le Maroc qui est un pays stable dans la région, sera abordée. On sait que tous les pays du Sud sont confrontés à l’instabilité politique. On en a déjà vu les conséquences négatives sur le tourisme, qui a touché toute la région
L’aspect économique ne prétend pas résoudre tous les problèmes. L’année dernière, notre thème était justement le tourisme. La situation de la sécurité en Méditerranée, le transfert des ressources du Nord vers le Sud, les touristes qui ont l’habitude d’aller vers le Sud mais plus frileux maintenant, ont été évoqués avec la problématique de l’instabilité et du développement dans les pays du Sud de la Méditerranée.
La Semaine de la Méditerranée est porteuse de quelque chose, et d’une signification. Nous, ce que nous cherchons et nous sommes mandatés pour cela, c’est d’inclure et d’intégrer le plus grand nombre de nos partenaires méditerranéens à l’ensemble des réflexions qui sont traitées dans la Semaine.
La Semaine ne résoudra pas tous les problèmes, mais c’est un petit pas parmi d’autres. Ce sont autant de points de focalisation sur ce qui se passe au Sud et à l’Est de la région. En plus, il n’y a pas que les problèmes de sécurité dans la région, il y a aussi des projets innovants et de coopération entre les pays de la région qui apportent de la richesse. La Méditerranée c’est aussi cela.
Le Bassin de la Méditerranée est aujourd’hui un bassin de développement et un pôle de croissance et d’échanges de savoirs et de compétences où il y a des idées et de la richesse qui se créent quel que soit le secteur. Il y a aussi des jeunes qui essayent de faire avancer les choses en montrant tous ces projets. C’est aussi important.
Notre objectif, c’est que, quand il y a des besoins, ils s’expriment. Des solutions existent soit à l’Est, au Nord ou au Sud de la Méditerranée.
Comment se passe la coopération avec les villes de la Méditerranée qui participent à votre Semaine, par exemple avec Casablanca et Rabat? Est-ce que c’est vous qui cherchez les villes pour participer ou ce sont elles qui frappent à votre porte ?
C’est variable. Les villes, dans le cadre de l’UPM, ont des accords d’échanges et de relations.
Il y a par exemple un accord entre Marseille et Alexandrie. Quand il y a ce genre d’accord, il y a des missions et des visites de projets qui permettent aux acteurs économiques dans les deux villes de travailler ensemble. Après, soit les responsables de telle ou telle ville demandent des choses qu’ils ont vu marcher dans notre ville, soit on leur propose d’autres projets où chacun est gagnant. C’est ce que nous voulons dupliquer lors de cette Semaine.
Nous avons des perspectives régionales et méditerranéennes dans lesquelles nous nous inscrivons avec la volonté ferme de nos principaux bailleurs.
Quels participants recevez-vous durant la Semaine économique ? Des entrepreneurs, des élus, des acteurs associatifs, des experts ? J’y ai participé l’année dernière et j’ai remarqué que c’était plutôt un lieu de rencontre entre différents acteurs de la région méditerranéenne ?
Vous voyez comme c’est intéressant. On n’est pas dans un dispositif commercial mais institutionnel. Chacun trouve son compte et chacun est intéressé par ce qui va être présenté, l’argent ne coule pas à flots. On n’a pas d’annonceurs qui vont acheter je ne sais pas quoi, je trouve que c’est génial. On n‘est vraiment au cœur de la réflexion; c’est pour cela que les thématiques sont très importantes. Là, on a une thématique sociétale, urbaine et économique et on développe la totalité des sujets. La Semaine est alors une plus-value.
Est-ce que l’OCEMO assure le suivi des projets qui sont nés durant la Semaine économique de Marseille ?
Dans la mesure où l’OCEMO est partie prenante dans l’organisation d’un évènement, nous avons un programme IDIL qui est suivi conjointement par l’OCEMO et Anima qui est une structure marseillaise très connue et on suit le projet ensemble. C’est la concrétisation du travail de plusieurs acteurs.
Marseille et Marrakech sont jumelées. La Société des eaux de Marseille travaille la main dans la main avec la ville de Marrakech. Chaque fois qu’il y a un accord de coopération, il y a du travail derrière et un échange de compétence. La Semaine économique de Marseille rassemble des gens de terrain.
Quels sont vos projets avec l’Union pour la Méditerranée ?
C’est un dispositif diplomatique qui rassemble 43 pays. Nous avons réussi à labelliser deux projets avec l’UPM. C’est vraiment le dialogue Sud-Sud, ce label est un soutien au projet et une promotion. Il permet un accompagnement pour financer le projet qui sera examiné par les 43 pays de l’UPM. Le secrétaire général de l’UPM, Fathallah Sijilmassi, est bienveillant; c’est un vrai Méditerranéen.