
Au quatrième jour de sa mission, Kerry a repris son bâton de pèlerin dimanche matin pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas une dernière fois --la troisième en 72 heures-- avant de quitter la région.
Le chef de la diplomatie américaine s'est entretenu jusqu'à quatre heures du matin avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un grand hôtel de Jérusalem-Ouest. La ministre de la Justice Tzipi Livni, chargée des pourparlers avec les Palestiniens, le conseiller à la Sécurité nationale Yaakov Amidror et l'émissaire spécial de Netanyahu pour le processus de paix, l'avocat Yitzhak Molcho, ont pris part aux discussions.
Rien de substantiel n'a filtré des conversations. Mais à l'ouverture du conseil des ministres, M. Netanyahu a de nouveau insisté sur la nécessité d'assurer la sécurité d'Israël --"Nous ne transigerons pas sur la sécurité", a-t-il répété-- en cas d'accord de paix avec les Palestiniens qui de toute façon sera soumis à un référendum populaire.
Kerry, qui a passé au total la bagatelle de treize heures à discuter avec M. Netanyahu depuis jeudi, devait donner une brève conférence de presse à l'aéroport de Tel Aviv en début d'après-midi avant de gagner Bruneï où il devaitt assister lundi à une réunion des ministres des Affaires étrangères de pays asiatiques.
Les conseillers de M. Kerry avaient déjà minimisé l'espoir d'une percée imminente dans le processus de paix, espérant plutôt avancer par étapes vers la mise en place de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.
Mahmoud Abbas réclame pour les reprendre un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base des discussions.
Le président palestinien a également demandé la libération des prisonniers palestiniens les plus anciens détenus par Israël --un des dossiers cruciaux discutés avec M. Kerry et qui pourrait permettre de débloquer l'impasse.
Netanyahu rejette catégoriquement de telles "conditions préalables", assurant en revanche qu'il est disposé à négocier à tout moment.
Par ailleurs, selon des médias israéliens, la municipalité israélienne de Jérusalem devrait donner lundi son feu vert à la nouvelle étape d'un projet de construction de 930 logements à Jérusalem-Est occupée et annexée.
Palestiniens et Israéliens ne se sont pas rencontrés officiellement pour négocier depuis septembre 2010, quand ces pourparlers avaient très rapidement achoppé sur le contentieux de la colonisation.