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C’était une promesse de campagne. Lors d’une rencontre avec la communauté américano-cubaine en mai 2008 à Miami (Floride), Obama estimait qu’il n’y avait pas «meilleur ambassadeur pour la liberté que les Américains d’origine cubaine», et qu’il était temps de faire en sorte que l’argent de la communauté cubaine aux Etats-Unis «rende leurs familles moins dépendantes du régime de Castro». L’annonce de la levée de ces restrictions devait être faite, avant hier en milieu d’après-midi par Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison Blanche. Un conseiller du président américain avait déjà affirmé en fin de matinée que les déplacements et les montants des sommes transférées seraient désormais illimités. A la Maison Blanche, on estime en effet que les progrès en matière de liberté et de démocratie viendront plus vite si les Etats-Unis font un geste en faveur de la population cubaine et de leur famille. Il n’est en revanche pas question aujourd’hui d’une levée totale de l’embargo.
Début mars, le Congrès américain avait déjà quelque peu allégé ces restrictions, permettant aux Américains d’origine cubaine de se rendre sur place une fois par an (contre une fois tous les trois ans sous l’administration Bush), et autorisant jusqu’à 1 200 dollars (900 euros) de transferts de fonds chaque année.
Lors de sa campagne électorale, Obama s’était également dit ouvert au dialogue avec les dirigeants cubains. En visite au Costa Rica à la fin mars, le vice-président Joe Biden a quant à lui affirmé attendre un «engagement ferme» de Cuba sur la démocratie et les droits de l’homme, avant une levée de l’embargo.
De leur côté, Fidel et Raúl Castro - le premier ayant officiellement remis le pouvoir au second en février 2008 pour raison de santé - ont toujours estimé qu’il appartenait au président américain de prendre l’initiative d’une amélioration des relations avec leur pays. Avec l’annonce d’avant hier, la balle est désormais dans leur camp. En ce sens, ces annonces pourraient être les prémices d’un véritable dégel susceptible de conduire à la levée progressive des sanctions. En vieux loup de la politique, Fidel Castro a cependant critiqué par avance le sommet de Trinidad et Tobago, estimant - à la lecture de la proposition de communiqué final qui lui aurait été remise par le président nicaraguayen Daniel Ortega - qu’il ne remettra pas sérieusement en cause l’embargo.
Mais le message envoyé avant hier par la Maison Blanche est double, avant la première rencontre d’Obama avec ses homologues latino-américains. En marge de l’appel du pied à Cuba, Washington signifie à ses futurs interlocuteurs qu’une nouvelle étape est ouverte dans ses rapports avec l’Amérique latine. Et notamment que les Etats-Unis sont désormais à l’écoute des préoccupations du sous-continent. La plupart des pays latinos ont en effet opté pour des gouvernements d’une gauche plus ou moins radicale et tous - Colombie du très droitier Alvaro Uribe exceptée - exigent un assouplissement de la politique vis-à-vis de Cuba.