Ismail Fahd Ismail est l’un des hommes de littérature les plus éminents du Koweït. Il est connu par ses quatre romans «Le ciel était bleu», «Les marecages lumineux», «La corde «et «L’autre rive» au sujet desquels Saad Youssef dit un jour : A l’Extrême-Orient arabe où l'écriture du roman n’est pas encore une tradition, je peux affirmer que les quatre romans d’Ismail Fahd Ismail sont un repère unique non seulement au Koweït, mais également dans tous les pays arabes.
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Le lit et la pièce ensoleillée !
Et moi… Moi…
Une petite larme jaillit. Et puis cette tristesse qui s’entasse au fond de son gosier. Elle ne sait pas pourquoi elle ne cesse de penser aux détails d’une histoire qu’elle venait de lire. C’est l’histoire d’un enfant, à qui l’on fit cadeau d’un oiseau –Hassoune -Il reçut son cadeau à l’intérieur d’une cage. C’est l’un de ses oncles vivant dans la rive occidentale qui le lui envoya.
L’enfant reçut son cadeau et dansa de bonheur ; mais le petit oiseau ne cessait de se déplacer à l’intérieur de sa cage. Il se déplaçait d’un coin à un autre avec rapidité, ses ailes cognaient …Et l’enfant …
-Pourquoi ?!
La question le torturait, l’attristait. Les adultes lui dirent :-«Parce qu’il n’a pas encore l’habitude de vivre dans sa cage»
-Et quand prendra-t-il l’habitude ?
-Après quelques jours…Une semaine…Un mois …
L’oiseau – Hassoun- se mit à maigrir; ses petites ailes continuaient de cogner pour autant.
-Je crains qu’il ne meure avant de s’habituer …
Les adultes sourirent et parlant comme en connaisseurs, bien expérimentés :
-« Ce ne sera pas la première fois, de nombreux oiseaux de ce genre sont morts de fatigue avant de s’habituer à leurs cages.
Un jour, Hassoun cessa totalement de bouger !
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Elle descend du lit. Le soleil - perçant – pénètre par le balcon. Elle ne prend pas soin de porter ses sandales.
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La sixième Prise
Elle …Elle s’approche du garde fou en fer forgé du balcon. Elle pose la main dessus.
Lui… Un bonheur total secoue son corps. Ses paupières s’élargissent.
La surprise dessine un pont qui s’étend jusqu’au balcon.
La robe de chambre jaune arrive jusqu’au genou, elle se relève …
Son regard tombe sur une riche découverte …
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La septième Prise
Elle se penche en avant. Elle ne se rend pas compte de la présence du jeune homme en bas.
La mer est là bas, quelque part, derrière les constructions et l’air humide anime ses sens …
Qui m’épie ?!
Un sentiment bizarre s’empare d’elle. Elle baisse les yeux «Epicerie Maarif»
C’est curieux !!
Il s’adosse au mur.
Lui aussi est là !!
Elle croit voir ses yeux briller d’un bonheur enfantin. Elle revient avec son regard au-delà des bâtiments, quoi qu’elle sache qu’il regarde sous cape le pan de sa robe. Elle se sent indifférente.
Beaucoup de choses –avant– m’importaient.
Même avec son frère …
Je ne me permettais pas d’apparaître devant lui avec une robe aussi courte !
Maintenant … Deux semaines sont passées depuis que j’ai reçu sa dernière lettre.
-« Nous ne plaignons pas. Ma mère te salue…Envoie nous … »
Si elle recevait une lettre chaque jour pour au moins la soulager du poids de l’éloignement
-Et cet étranger qui me regarde en cachette de l’intérieur !!
Ses amies le connaissent
C’est le fils de l’épicier.
Quelquefois, elles chuchotent : « Un maudit !», «Un pauvre type !» -« un frustré !».
Elles rient quand elles rencontrent son regard à l’affût de quelques parties précises de leurs corps.
Un jour, l’une d’elles cria : « Regardez le ! »
Elle le dit avec la voix d’une femme outrée.
-Que se passe-t-il ?
Elle répondit :
-Regardez sa main !
Elle avait la voix –cette fois ci– de la femme qui découvre.
-Comment ose-t-il ?
-quelle témérité !
Le pauvre !
Puis elles se dépêchent de quitter le balcon.
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Elle regarda une deuxième fois en bas dans sa direction.
-Maintenant encore !!
Etonnement. Un flux de tremblement. Elle ne se dépêche pas d’entrer. Elle ne le regarde pas longtemps.
Il a presque l’âge de mon frère.
La mer est quelque part derrière les bâtiments.
J’ai pris l’habitude de respecter mon frère et non de l’étreindre.
Le défi commence à se développer en elle.
La cage est solidement fermée.
-« Comment vivras tu là-bas ? »
Et l’oiseau Hassoun …
-« Ecris-nous ! »
Les vents soufflent de l’est.
-« Prends soin de toi !»
La cage est solidement fermée, mais l’oiseau a le droit de laisser les vents caresser le pan de la robe.
-« Nous avons tous enduré ce genre de … »
La robe est semblable à un drapeau.
-« Un seul mois après, tu commenceras à t’habituer»
Et avec cet étranger.
-« Un type étrange, un pauvre type, un frustré. Regardez sa main ! »
Le vent souffle.
Avant mon arrivée, j’ai entendu dire beaucoup de choses.
-« Le contact …interdit !»
-« Les traditions rurales sont toujours en vigueur». -« La femme est considérée comme »
Les arbustes de Lé Etel dialoguent avec le vent.
Le contrat que j’ai signé, était chargé de conditions :
Vu les traditions et les coutumes … »
-« Et pour ne pas entacher la bonne réputation de ce pays… »
-« Respecter toutes les instructions concernant le … »
et enfin –« Le non-respect des closes du présent document, donne suite à une rupture du contrat».
Et quand elle est arrivée, elle fut surprise .La réalité est plus dure que les rumeurs, et les closes du contrat.
Le jeune homme qui se trouve de l’autre côté…
Un jour, la responsable la convoqua :
Moi !!…Qu’est-ce que vous me voulez ?
La colère est apparente sur son visage. Elle dit :
-Je te pardonnerai cette fois-ci parce que tu es nouvelle.
-Je suis désolée. Je ne comprends rien !
-Ne fais pas l’idiote ! Tu es montée aujourd’hui dans une voiture privée.
-Privée !
-Et c’est absolument interdit !
Elle se rappela qu’elle était montée effectivement dans la voiture de l’une de ses amies.
-C’est une amie. Elle m’a ramenée de l’école.
Les sourcils de la responsable se rejoignent.
-Qui conduisait la voiture ?
-Le mari de mon amie.
-Ecoute … !
Elle appuie sur chacune des lettres.
-Ce pays a ses coutumes et traditions. Et il est de notre devoir, tant qu’on y est, de respecter ces…
A suivre