
Les rebelles chiites sont arrivés à Taëz bien avant le début, le 26 mars, des frappes aériennes conduites par l'Arabie Saoudite, mais ils n'ont pas réussi à prendre le contrôle total de la ville, face à la résistance des partisans du président dans la population. Le contrôle de Taëz, troisième ville du Yémen, revêt une importance stratégique pour les Houthis qui peinent à venir à bout de leurs adversaires à Aden, grande cité portuaire plus au sud. Partis de leur fief de Saada (nord), les Houthis, soutenus par l'Iran, sont entrés dans la capitale Sanaa en septembre 2014. Ils y ont pris le pouvoir en janvier dernier, avec la complicité de l'ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh, avant de lancer une offensive en mars vers le sud. Au total, au moins 21 personnes ont été tuées dans des affrontements nocturnes dans le sud du pays.
Dix Houthis et quatre membres des "Comités populaires" - des paramilitaires favorables au président Abd Rabbo Mansour Hadi réfugié en Arabie Saoudite - ont péri à Taëz, ont indiqué des sources médicales et des responsables locaux. Ces paramilitaires combattent aux côtés de soldats de la Brigade 35, loyale au président Hadi. Dans leur action, ils ont reçu l'appui de l'aviation de la coalition menée par Ryad qui a bombardé, selon des habitants, plusieurs positions rebelles à l'aube.
Dans le même temps, des renforts houthis sont arrivés par voie terrestre des villes de Hodeïda (ouest) et Ibb (centre).
A Ataq, capitale de la province de Chabwa, sept Houthis ont été tués dans une attaque nocturne contre leur position, lancée par des hommes armés de tribus sunnites, selon des sources tribales.
A Aden, deuxième ville du Yémen, les combats n'ont pas cessé pendant la nuit, opposant les Houthis aux paramilitaires dans les quartiers de Dar Saad, Crater et Khor Maksar, ont indiqué des habitants. Aucun bilan de ces combats n'a pu être obtenu dans l'immédiat.
Après un appel onusien à une aide humanitaire internationale, l'Arabie Saoudite a répondu présent en promettant samedi de couvrir dans son intégralité le coût de cette assistance, soit 274 millions de dollars. Il reste maintenant à monter cette opération qui devrait être massive au regard des besoins de la population de ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les violences ont fait ces dernières semaines au moins 767 morts et 2.906 blessés.
Entre 120.000 et 150.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du Yémen par les combats en cours, alors qu'il y avait déjà plus de 300.000 déplacés avant la crise actuelle, selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).