
Dans un communiqué, Moody's a expliqué sa décision «par l'augmentation récente et significative du risque politique» dans le pays.
L'agence a jugé «négative» la perspective d'évolution de cette note, se disant préoccupée par le fait qu'une réponse politique aux troubles pourrait conduire à une nouvelle dégradation de finances publiques «déjà faibles».
Moody's a relevé que l'Egypte devait faire face à des défis politiques et socio-économiques dont l'origine est ancienne: taux de chômage important, inflation élevée et pauvreté généralisée.
L'agence estime qu'il existe «une forte possibilité que la politique budgétaire soit assouplie dans le cadre des efforts du gouvernement pour contenir le mécontentement».
Moody's indique qu'elle pourrait revoir la perspective d'évolution de la dette du pays à «stable» si les tensions politiques et les risques concomitants dans le domaine budgétaire et économique devaient s'atténuer.
Mais si la situation politique devait continuer à se dégrader, l'agence pourrait abaisser encore la note du pays, avertit-elle.
Mais hier, la Bourse du Caire est restée fermée pour la deuxième journée consécutive après son congé hebdomadaire du vendredi et samedi.
Le marché avait clôturé sur de fortes baisses lors des deux dernières séances, chutant de 10% jeudi après une baisse de 6% la veille, et accusant des pertes de 70 milliards de livres (EGP), soit environ 12 milliards de dollars, selon la télévision d'Etat égyptienne.
Les banques sont aussi restées fermées, et la plupart des distributeurs de billets étaient vides hier.
De nombreux voyagistes ont suspendu les départs des vacanciers, au plus fort de la saison touristique, importante source de revenus pour l'Egypte.
La chambre de commerce du Caire a appelé les commerçants qui avaient fermé leur commerce par crainte de l'insécurité et des pillages à les rouvrir.