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Mohamed Salem
Chafia est l’un des
pionniers de la presse
locale dans les provinces du Sud. Il a écrit pour les journaux Al Alam, Al Ahdath Al Maghribia dont il continue d’être
le correspondant après avoir créé son propre journal « Assahraoui » qu’il a transformé
ensuite en site
électronique.
Il livre à Libé ses
impressions et son point de vue sur la chaîne
régionale de télévision
de Laâyoune dont
il a suivi l’évolution
depuis 2005, année
de son inauguration.
Vous étiez là, lors de l’inauguration de la chaîne régionale de Laâyoune. Comment avez-vous vécu cet évènement ?
Mohamed Salem Chafia : Comme tous les Sahraouis marocains qui avaient fondé beaucoup d’espoir sur ce nouveau-né dont ils pensaient qu’il allait révolutionner l’espace médiatique local. A ses débuts, la chaîne avait justifié ces espoirs par la richesse et la diversité de ses programmes. Mais ce fut, malheureusement de courte durée. Les programmes se sont dégradés et les informations se fondent, souvent sur des sources locales peu crédibles. Comme tous ceux qui avaient accueilli l’inauguration de la chaîne avec enthousiasme, je me désintéresse à présent de ses programmes.
Quelles sont, selon vous, les raisons de ce déclin ?
La médiocrité des programmes, le peu d’intérêt que la chaîne accorde aux acteurs locaux et aux sources locales crédibles. L’absence de débats traitant des préoccupations des gens, le vide qui caractérise les émissions qui se veulent culturelles ou politiques. A ses débuts, la chaîne avait une émission consacrée au résumé de tout ce que la presse nationale ou internationale écrivait à propos du Sahara marocain. Il y avait une traduction de la presse qui paraissait en français que des gens de la région faisaient en toute honnêteté. Ces traductions ont été suspendues, je ne sais pas d’ailleurs pourquoi. Aujourd’hui, la chaîne présente des éléments collectés çà et là à partir de sites ou de journaux loin de la réalité locale.
Quelles solutions préconisez-vous pour que la chaîne retrouve son lustre ?
Pour retrouver son lustre et surtout pour plus de crédibilité, la télévision régionale doit organiser des débats auxquels elle doit convier des gens de la presse locale. Des gens qui soient crédibles. Elle doit diversifier ses sources et surtout se référer aux sites électroniques locaux fiables. Parlant de sites, je demande, à travers cette tribune que m’offre Libé, au ministère de tutelle d’accélérer le processus de réglementation de la presse électronique pour mettre un terme à la pagaille qui règne dans ce domaine vital.