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Mohamed Charfaoui : L’expulsion des Marocains d’Algérie aurait pu provoquer un conflit et donner lieu à une guerre


Propos recueillis par Youssef Lahlali
Samedi 10 Mai 2014

Mohamed Charfaoui : L’expulsion des Marocains d’Algérie aurait pu provoquer un conflit et donner lieu à une guerre
La Marche noire de Mohamed Charfaoui  est un témoignage 
du drame des milliers de familles marocaines expulsées d’Algérie suite à l’organisation de la Marche Verte du 6 novembre 1975.  Le mois suivant, le 9 décembre 1975, 
l’Algérie expulse 45.000 familles, alors qu’elles ont participé à la guerre de libération de ce pays. Cette expulsion, que  Mohamed Charfaoui qualifie de déportation, était une première dans la région. Pendant 30 ans, ces expulsés 
d’Algérie ne se sont jamais 
exprimés, mais aujourd’hui ils 
parlent  et s’organisent. Le livre de Mohamed Charfaoui et de Martina Partoes est un témoignage 
poignant sur un drame qui a frappé des milliers d’innocents et sur un crime  d’Etat.
Mohammed Cherfaoui 
est l’un des déportés du régime 
algérien en 1975.
 Il est président de la 
section de l’Association de défense des Marocains expulsés d’Algérie (ADMEA). Ingénieur, il a pu 
s’intégrer dans la 
société civile française.
 Il défend la cause des déportés 
d’Algérie auprès des instances 
européennes et exige 
des excuses de la part du régime 
algérien. Entretien.
 
Libé : Ma première question sera simple : pourquoi « La Marche noire » ?
 
Mohamed Charfaoui : Nous sommes  deux auteurs  Martina Partoes et moi-même.  Ce livre a été écrit pour rendre  hommage à mes parents.  Quand j’ai perdu ma mère en 2005, je n’ai pas voulu qu’il y ait une rupture de la mémoire. Je me suis dit que mes parents ont beaucoup souffert de la Marche noire et j’ai voulu laisser une trace écrite de ce qui s’est passé.  Il n’y avait  pas de livre sur le sujet  pour retracer cette tragédie. C’est une tragédie qui a touché 45.000 familles marocaines qui vivaient en Algérie. C’est énorme en termes de population. Elle s’est faite dans des conditions tragiques et inhumaines. C’est  pour toutes ces raisons que j’ai écrit ce livre.
 
Peut-on dire que ce livre  honore la mémoire de vos parents ?
 
C’est ma première raison : honorer  la mémoire de mes parents. La deuxième raison était de faire connaître cette tragédie à la société civile. C’est ainsi que l’histoire va enregistrer que 45.000 familles ont été expulsées d’Algérie.  Moi, je préfère souvent  dire qu’elles  ont été déportées. Pour expulser quelqu’un, il y a des règles à respecter. Voici ce qui s’est passé en décembre 1975 :  le décret a été pris le 9 décembre  et le lendemain on a commencé à expulser les Marocains d’Algérie en pleine fête de l’Aid El Kébir. Les gens ont été déportés  sans leurs biens. Il faut faire connaître cette tragédie pour que justice soit faite. Il faut un moment donné réconcilier cette population avec l’Algérie.
 
Mais les Marocains expulsés d’Algérie ne parlent jamais de ce drame. Ils disent toujours : « On a habité en Algérie, on a quitté l’Algérie. ». Ils ne parlent jamais de ce qu’ils ont subi ni  des conditions dans lesquelles ils ont quitté ce pays.
 
C’est pour cela que j’ai appelé  Martina Partoes.  Moi-même, j’ai vécu dans le déni pendant une trentaine d’années, que  c’était « Hchouma » d’en parler. C‘était une honte de dire  que du jour au lendemain, nous sommes partis sans rien de l’Algérie, nous qui avions  participé à la libération de ce pays, contribué à son indépendance, nous qui avions une certaine place dans la société algérienne, nous que les Algériens respectaient  puisque  la communauté marocaine était  constituée de beaucoup de Berbères du Rif. Une grande partie d’entre eux ont immigré du Rif pendant la guerre d’Espagne en 1936, avec leur expérience dans la guérilla. Ils ont mis  cela à la disposition de la révolution algérienne en 1954, ce qui a fait que dans tout l’Ouest algérien, on respectait le Marocain car il était le premier à avoir participé à la révolution. Moi-même, j’ai mon oncle qui est mort en Algérie le fusil à la main en 1958, mon père a été emprisonné et torturé par les Français. Lors de  notre expulsion en 1975, on s’est retrouvé dans un  commissariat de police à  Oran, appelé Le Château Neuf. C’est dans ce même commissariat que mon père a été torturé pendant la colonisation. C’était  un lieu très connu pour la torture des résistants. Mon père m’a dit qu’il avait été  deux fois dans ce lieu en 1958 pour avoir été torturé par  les Français pour l’indépendance de l’Algérie  et la deuxième fois avant d’être expulsé. Tout cela pour dire que cette tragédie a été très profonde et  douloureuse aussi. C’est ce qui a fait qu’il a fallu une trentaine d’années pour qu’on tourne la page. A mon niveau et  avec d’autres personnes, on commence seulement  à s’organiser en  association et à en  parler. Mais pendant 30 ans, on n’en a pas parlé. Mes enfants ne savaient pas que j’étais  un déporté d’Algérie, ils l’ont su juste après la mort de ma mère en 2005.
 
30 ans après ce drame, vous arrivez à comprendre les raisons de cette haine, cette ingratitude de l’Algérie officielle envers ces Marocains qui travaillaient et qui avaient  participé à la guerre de libération du pays voisin.
 
J’ai essayé de comprendre les raisons de notre expulsion d’Algérie. C’est une question qui m’a taraudé pendant 30 ans, j’ai essayé de comprendre l’incompréhensible. Du jour au lendemain on m’expulse. Je me suis documenté et j’ai lu tout ce qui était écrit sur la question. J’en ai  conclu que la première raison a été la réaction de l’Algérie par rapport à la  Marche Verte. C’est pour  cette raison qu’on a intitulé le livre « la Marche noire ».  A l’époque, le gouvernement algérien avait dit : « Le Maroc a organisé la Marche Verte, alors, nous, nous organisons la Marche Noire. » La deuxième raison, c’est qu’il y a des militaires algériens qui ont la rancune à cause de la guerre des sables en 1963. On dit aussi que le gouvernement algérien était partagé entre Abdelaziz Bouteflika qui représente  la tendance favorable à  une solution politique et la tendance militaire qui a voulu en découdre avec le Maroc.
L’expulsion des Marocains aurait pu provoquer un conflit entre les deux pays et donner lieu à une guerre.
Le gouvernement algérien de 1975 a été mis devant le fait accompli face à l’accord tripartite entre le Maroc et la Mauritanie d’un côté et l’Espagne de l’autre. Cela n’est pas une raison pour considérer des innocents  comme des boucs émissaires, les renvoyer au Maroc et  les spolier de leurs biens. Il y a aussi une autre raison régionale à l’époque. C’était le début de la guerre civile au Liban, ce qui a permis à l’Algérie de faire ce qu’ils ont fait sans que rien ne bouge. En période normale, à mon avis, les pays arabes auraient bougé suite aux  expulsions massives des Marocains d’Algérie. Il y a aussi des raisons politiques. L’Algérie pensait qu’expulser d’un seul coup 45.000 familles marocaines influencées par  la révolution algérienne, c’était une façon de provoquer le Maroc et d’essayer de faire une révolution dans ce pays. Je crois qu’il y avait des arrière-pensées derrière tout cela.  Enfin, avant les soulèvements populaires des années 80, des difficultés commençaient à apparaître en Algérie  en 1975. Le fait de libérer 45.000 logements offrait  des solutions et pouvait résoudre certains problèmes du pays. Je pense que tous ces éléments constituent mes premières hypothèses sur la question
 
Qu’attendez-vous  de ce travail ?
 
J’attends plusieurs choses de ce travail. Sensibiliser les sociétés civiles marocaine, algérienne, française, en Belgique, en Espagne et sensibiliser les familles des expulsés et leurs amis. Deuxième objectif : on veut qu’une solution soit trouvée. Dans le livre, je donne quelques pistes de réflexion sur les solutions possibles  à travers une  médiation entre les gouvernements marocain et algérien par exemple. C’est la voie la plus souhaitable pour nous tous. Sinon, il reste la voie juridique, c’est-à-dire aller vers des organisations comme les Nations unies et des droits de l’Homme à Genève et le Tribunal international. Il y a un troisième objectif : aider les familles des Marocains expulsés d’Algérie  à surmonter le déni et à en parler. Moi, j’ai réussi à en parler.   


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1.Posté par Aksel le 10/05/2014 11:06
Ma pensée première en lisant votre article va à notre rebelle,le regretté Lounès Matoub lui qui disait dans ses mémoires que pendant son service militaire il avait a affronter dans la douleur des ordres en arabe des officiers algériens pour déporter des hommes qui parlaient sa langue maternelle, oui tous ces rifains n'étaient ni des étrangers ni des colons, ils étaient tous simplement berbères dans une régions berbère qui est la leur.

Aujourd'hui encore des centaines d’entre eux ici en Belgique se rappellent encore de cet ancêtre enterré à Bel Abbès, à Relizane ou encore à Remchi.

Pauvre de nous les algériens que l'histoire officielle nous a appris que désolation et stupeur.

2.Posté par Khalid le 10/05/2014 15:51
Depuis l'indépendance, l'Algérie officielle cherche à affirmer son identité en tant qu'Etat, et en tant que société tous deux différents de ce qui existe dans leur environnement. Il se trouve que dans cet environnement il y a un pays dont la différence est insupportable à plusieurs égards: c'est une monarchie, c'est un Etat séculaire, son économie est libérale, et, le comble pour elle, il s'agrandit précisément en invoquant l'histoire et l'ancienneté de son Etat. Avec un Etat jeune, internationalement reconnu en tant que tel en 1962, un régime "républicain"de surcroît tenu par l'armée, une économie "socialiste", l'Algérie officielle, encore enivrée par son épopée révolutionnaire, mais aussi plus que dépitée par l'affaire du Sahara (on se demande pourquoi dans la mesure où elle clame que cela ne la regarde pas...), à cela il faut ajouter la défaite de la "guerre des sables"... Tant de rancune ne pouvait que déboucher sur des actes inqualifiables. L'inhumanité de cette expulsion massive rappelle à la fois les rafles nazies, et ...les punitions collectives des Palestiniens par Israel. Cela aurait pu déboucher sur une guerre. Car effectivement Boumedienne aurait bien "aimé" que le Maroc régisse comme il le fait, c'est à dire dans une logique de confrontation: expulser les résidents algériens, rompre les relations diplomatiques, ranimer la question des frontières de l'est, poursuivre le polisario là où il se cache (à Tindouf) etc. Tel ne fut pas le cas. Car l'intelligence de Hassan ne fonctionne pas à de coups du fameux 'nif', mais en pesant le pour et le contre. L'intérêt stratégique du Maroc était de consolider sa victoire sur l'Espagne: récupérer le Sahara et surtout le garder. Une guerre avec l'Algérie aurait brouillé les cartes régionales et remis en cause cette récupération et le rétablissement de ce que Poutine a nommé hier "la vérité historique (qu'en pense Alger d'ailleurs?)". Boumedienne et les généraux d'Alger fonctionnent plutôt selon le mode "viens me le dire en face si t'es un homme"etc.. Ce qui a donné la "marche noire" conte la Marche verte". Il faut rendre hommage à la patience et au courage des expulsé d'Algérie, non pas parce qu'ils se sont tus longtemps, mais parce que leur sort n' a rien changé dans le processus de récupération du Sahara. Boumedienne s'est donné beaucoup de mal pour rien. Il escomptait, au cas ces expulsés ne formeraient pas une 5éme colonne, qu'au moins ils pèsent sur les finances publiques et le marché de l'emploi dans un Maroc aux prises avec une crise économique qui ne faisait que commencer avec les répercussions de plein fouet du premier choc pétrolier. Quand les cours l'or noir augmentent, les caisses de l'Algérie se remplissent et celles du Maroc se vident. D'ailleurs Alger l'officielle espère certainement toujours que cette différence finisse par plonger le Maroc dans une crise grave avec des augmentations des prix des carburants telles que la caisse de compensation n'arrive plus à suivre; ce qui pourrait provoquer des troubles sociaux. Avec en plus la course aux armements, elle espère sans doute que les finances marocaines finiront par s'essouffler.. Autant dire que le jour d'une découverte de pétrole au Maroc sera un jour noir pour elle. Un risque de provocation de la part d' Alger l'officielle ou le polisario n'est pas à écarter.

3.Posté par Dri le 10/05/2014 20:42
A Monsieur Mohamed Charfaoui,
Il n'y a absolument rien à attendre d'une médiation entre les gouvernements marocain et algérien... Seule le choix de procédures auprès des instances internationales compétentes en matière des droits de l'homme, constitue la voie la plus pertinente et la démarche la plus appropriée. Car, la déportation forcée de 350 000 marocains (45 000 familles) sur décision de Houari BOUMEDIENE et de son ministre des affaires étrangères de l'époque, est un crime contre l'humanité, dans la mesure où il est caractérisé par "une violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d'un groupe d'individus inspirée par des motifs politiques". Un point très important à ne surtout pas négliger : les services d'un grand avocat internationalement reconnu, et le parrainage d'une figure emblématique de la défense des droits de l'homme et d'une association oeuvrant dans ce domaine.

4.Posté par Salah le 11/05/2014 07:09
Je suis tout à fait d'accord avec l'idée de mobiliser l'opinion publique marocaine et internationale autour de ce drame humain. Ceci, à partir d'une action énergique et bien soutenue auprès de la justice internationale. Il y a eu le documentaire "Soudain l'exode". Aujourd'hui c'est le livre "la marche noire". Demain il faudra arracher, coûte que coûte, une décision de justice qui condamne ce crime "ignominieux", commis contre des milliers de familles marocaines pour la plupart établies depuis plusieurs générations en Algérie. Pour cela, il faut un très bon avocat et le soutien d'une personnalité médiatique capable de mobiliser l'opinion publique. Ce combat devrait être, au-delà de la légitime volonté de ne pas laisser un crime impuni, un témoignage indélébile pour dire à ces familles : NON, NOUS N'AVONS PAS OUBLIÉ !
Je pense aussi qu'une plaque commémorative de ce drame devrait être apposée sur un lieu public des grande villes marocaines. Parallèlement, il est hautement symbolique de consacrer une journée annuelle à la mémoire des milliers de victimes de ce drame, dans toutes les écoles marocaines. D'autant plus, cela consacre en définitif les sacrifices consentis par les marocains dans leur combat pour la défense de l'intégrité territoriale du Maroc. Le travail sur la mémoire est la marque des grandes nations. Les responsables d'un parti tel que l'USFP seraient très inspirés de porter l'idée de la commémoration de ce drame et de cette événement historique.

5.Posté par djwatani le 11/05/2014 14:02
Je suis Algérien et j'apprécie beaucoup le commentaire de Khalid. L'Algérie est un état jeune dans le sens politique du terme, mais l'Algérie s'est toujours fédéré autour des sheiks des grandes kabila, c'est-à-dire des 3oroch, ces fameuses tribus, ces mêmes tribus qui ont combattus l'envahisseur français et qui ont eu parfois ou non le soutien des tribus marocaines et tunisiennes. L'Algérien n'est donc ni tunisien, ni marocain il se conçoit d'abord comme musulman qui marque malgré tout son territoire et donc celui de ses voisins.
Pour en revenir à cette déportation effectivement c'est le terme qui correspond, je ne suis pas responsable de nos "dirigeants" mais humblement je présente mes excuses à tous ces Algériens d'origine marocaine. Boumediene est la cause de milliers de divorces ! oueklou 3lih Rabbi

6.Posté par Mohamed ben Messaoudi le 22/05/2014 23:04
Je suis algero-marocain
Mon pere est venu du Maroc avec deux de mes oncles . Ils avaient fuit a 17 18 ans pour ne pas etre enroles dans l' armee de Franco. Depuis les annes 45 ils se voyaient musulmans entre leur freres algeriens.
Ils ont tous epouse des algeriennes. Mon pere a fait la revolution et a beaucoup servi ses freres algeriens du djebel Ouarsenis. Mon oncle a ete arrete par les francais a Ksar el Boukhari. Ma mere possede encore tous les bons de la wilaya 4, pour son or et son argent qu'elle a envoyes aux Khawa du Djebel.
Mes freres et soeurs sont nes algeriens . Un jour noir de 1975 ,quelqu'un dont les ordres ne se discutent pas ,nous a classes tous dans la case des ennemies .Ils ont expulse mon pere .Ils ont fait de nous des ennemies .Mon pere est revenu deux annees plus tard en Algerie et y est enterre Allah Yarhmou .
Nous ne pardonneront jamais aux responsables de ce drame . Ma mere a 87 ans cette annee ; Parfois apres avoir fait sa priere ,elle demande a haute voix Ya Rabbi, Fi Yaoum El Qiyyama Khoudh LI Haqqi men
Boumedienne.

7.Posté par Khalid le 24/05/2014 14:19
L'ONU a amené des tentes. Mais sur cette scandaleuse violation des droits de l'Homme, rien.
Je voudrais poser une question à M Charfaoui: le Maroc a t-il ou non saisi officiellement l'ONU sur cette affaire?(Pour une condamnation et des réparations s'entend) Si oui, quid? Si c'est non, pourquoi? Merci de votre réponse.

8.Posté par El moussaoui le 12/06/2014 22:11 (depuis mobile)
Ma famille composée de mes parents, mes 5 sœur et compris ma petite sœur de 1 mois, expulsée de tmouchent d Algérie a minuit et sans préavis, sans habits, sans argent, et sans mon père qui était à son travail, j avais 4 ans. Ça fait très mal.

9.Posté par CHARFAOUI le 15/06/2014 21:19
Bonjour
Je suis très touché par ces commentaires.
A ce jour le pouvoir algérien ne veut pas reconnaître cette tragédie. Notre objectif est de tourner cette page noire de l'histoire contemporaine du pouvoir algérien mais une fois justice faite! Il faut mener ce combat jusqu'au bout pour que l'état de Droit triomphe en Algérie et au Maghreb!
Nous avons besoin de votre soutien. Nos salutations Dahaya et leurs amis.

10.Posté par Khalid le 22/06/2014 23:50
Cher Mr Charfaoui
Permettez moi de vous poser une nouvelle fois la question: Qu'a fait et que fait officiellement le Maroc? Certes notre diplomatie a fort à faire avec la question nationale. Mais ces expulsions de la honte ne font-ils pas partie du problème? Pourquoi laisser les associations se débattre pratiquement seules? Pour moins que ça, les généraux d'Alger auraient remué ciel et terre. Cela donne l'impression que le Maroc fait peu cas du sort de ses ressortissants. Ce qui peut encourager lesdits généraux dans leur attitude hostile. Quant à la société civile ou aux politiques algériens, à part le FFS c'est un silence assourdissant. Complicité, peur de représailles internes ou lâcheté?

11.Posté par Ahmed le 04/10/2015 20:40
Tant que l'Algerie est toujours une dictature, il n'y a aucune évolution en ce qui concerne les droits de l'homme dans ce pays, dont la question des expulsés Algero-Marocains. Ce que je souhaite, c'est qu'un jour tous les militaires ( depuis le coup d'état du 19/06/1965 ) soient jugés par la cour internationale de la Haye pour crime contre l'humanité pour non seulement l'expulsion de ces pauvres familles mais aussi pour tous ces assassinats et disparitions forcées perpétrés...( ex : l'assassinat des moines de tibirhine, de monseigneur Claverie, des ouvriers Croates et les nombreux massacres contre la population civile et la liste n'est pas exhaustive ). Les pays occidentaux , plus particulièrement la France, connaissent la vérité, peuvent apporter la bonne solution ( même en ce qui concerne le Sahara Marocain ) mais pour l'instant ils continuent à soutenir ce régime politico-militaire pour leurs intérêts...

12.Posté par Hassan ABRACH le 13/11/2015 18:40
En tant que Marocain, j'ai bien sûr entendu parler de cette déportation mais j'étais loin de savoir la portée dramatique toujours d'actualité de cette ignominie. mes pensées et mes prières vont à tous ceux qui ont subi dans leurs chaires et leurs proches ce drame.
Aucun maghrébin ne peux cautionner cet inqualifiable événement, il faut continuer à le crier haut et fort, les sociétés civiles du Maghreb doivent être à l'écoute et doivent même prendre leurs part dans l'information de ce qui malheureusement est bien arrivé.
Bon courage à tous et à toutes...et continuer à vous battre contre la banalisation et l'oubli.
Hsssan de Creil

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