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Entretien
Libé : Vu le long séjour que vous avez effectué dans les camps, libre puis incarcéré, vous êtes mieux informé de ce qui se passe là-bas. Parlez-nous des mouvements qui secouent, ces derniers temps, ces camps.
Mohamed Bneijara : Pour vous dire la vérité, les mouvements des jeunes pour le changement et les autres de protestation étaient inimaginables dans les camps à l’époque où j’y étais et où les miliciens encadrés par les officiers algériens tenaient les camps d’une main de fer. Mais je sais que de l’oppression naissent les révoltes et que les gens vivant dans les camps aspirent à regagner la mère patrie et se soulèvent donc contre l’oppression qu’ils subissent et l’’isolement qui leur est imposé.
Comment la direction du Polisario traite-t-elle ceux qui lui disent vouloir regagner la mère patrie ?
D’abord, les vrais dirigeants du Polisario, vous ne pourrez jamais les rencontrer, car ils ne résident pas dans les camps. Ils sont, soit à l’étranger, soit dans les grandes villes algériennes où ils mènent une vie de nababs et s’occupent de leurs affaires personnelles, abandonnant les populations qui vivent dans les conditions inhumaines que nous connaissons. Ceux qui ont l’audace d’évoquer leur éventuel retour au pays devant les supplétifs du Polisario qui assurent la permanence dans les camps, sont aussitôt envoyés au cachot.
Lors d’une conférence de presse à Alger, le pseudo-ministre des Affaires étrangères du Polisario a menacé d’une reprise de la guerre. A votre avis, le Polisario a-t-il les moyens de reprendre les armes ?
Pas du tout. A mon avis, ce n’est que du bluff pour la simple raison que les anciens combattants du Polisario ne sont plus en âge de reprendre les armes et que la plupart des jeunes sont soit partis en Europe en quête d’emploi, ou ont rejoint les rangs des organisations terroristes qui sévissent un peu partout à travers le monde arabo-musulman. La troisième raison tient au fait que l’arsenal militaire que le Polisario avait reçu de Kaddafi n’est plus utilisable.
Un dernier mot ?
Je voudrais m’adresser aux Sahraouis toujours séquestrés dans les camps de Tindouf pour leur dire de ne pas prêter attention à la propagande fallacieuse du Polisario visant à les dissuader de regagner la mère patrie. Le Maroc est votre pays et personne ne peut vouloir du mal à ses fils. Revenez pour prendre part à la construction de votre pays.