Mehdi Akhrif à propos de l’ouvrage Abdelouahed Mountassir, l’architecte et l’homme : “Entre l’écriture et l’architecture, il y a plusieurs points de partage et des dénominateurs communs”


Propos recueillis par Hassan Bentaleb
Vendredi 22 Avril 2011

Mehdi Akhrif à propos de l’ouvrage Abdelouahed Mountassir, l’architecte et l’homme : “Entre l’écriture et l’architecture, il y a plusieurs points de partage et des dénominateurs communs”
«Abdelouahed Mountassir, l’architecte l’homme» est l’intitulé
du nouveau livre
de l’écrivain et poète
marocain Mehdi Akhrif, dans lequel, il retrace le parcours de cet homme
de l’art élu, il y a 3 ans, architecte de l’année lors du Congrès de l’Ordre
des architectes
à Marrakech.
A travers des souvenirs personnels, dialogues
prolongés,
documentations sur
les réalisations, écrits théoriques
et témoignages
de personnalités
du monde de la culture
et de la création,
l’ouvrage de 176 pages est une contribution originale et inédite dans le monde arabe.  Retour sur cette expérience unique avec l’auteur du livre.

Libé: Comment est née l’idée de ce livre?

Mehdi Akhrif: D’abord, j’aimerais bien préciser que je n’ai jamais eu l’idée de faire un livre sur Abdelouahed Mountassir ou plutôt, je n’ai jamais eu l’audace de franchir un tel pas. Pour la simple raison que l’architecture est un domaine qui me semble très loin de mes préoccupations. J’ose dire que mes connaissances en la matière, restent largement rudimentaires. Du coup, l’écriture sur cet art était impensable.
Mais, je crois que ma relation d’amitié avec Mountassir et nos affinités intellectuelles ont donné naissance à ce projet. Notre relation a plus de dix ans d’existence et a fortement influencé ma vie personnelle et intellectuelle. Elle a été en quelque sorte la raison qui m’a poussé à entrer de plain-pied dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme.

S’agit-il d’une biographie d’Abdelouahed Mountassir ?

Je tiens à préciser que cet ouvrage est le fruit d’un travail collectif que j’ai partagé avec d’autres plumes, et à leur tête, Mountassir lui-même. Mon rôle a été celui de regrouper, coordonner, rédiger et réviser la traduction de certains textes de Mountassir.
Cet ouvrage est une expérience collective de certains amis et proches de Mountassir, mais il ne s’agit pas d’une biographie. On a essayé seulement de mettre sous les projecteurs la vie professionnelle d’un architecte et d’un urbaniste, hanté par son travail et amoureux de sa profession.

Comment avez-vous travaillé? Vous êtes-vous basé sur des ouvrages spécifiques?

A vrai dire, le livre a été écrit en plusieurs étapes, après plusieurs séances de travail avec Mountassir. On a procédé à la préparation d’un ensemble de questions et on a continué nos entretiens sans même penser à une forme littéraire précise.
Après tant d’efforts et de persévérance, on a réussi à publier cet ouvrage.
Pourtant, on a tenu à ce que ce livre soit, d’une part, intéressant et riche au niveau de son contenu et d’autre part, qu’il soit nourri d’un nouveau style d’écriture, d’autant qu’il s’agit d’une première expérience réalisée dans le monde arabe.
Et je crois qu’on a réussi cette entreprise. A ce propos, je tiens à remercier vivement notre ami Mohamed Bennis qui a joué un rôle très important dans la réalisation et l’édition de cet ouvrage.

Dans votre livre, vous vous concentrez trop sur le thème de l’homme.

Je ne vous cache pas que j’ai entendu ce genre de questions à plusieurs reprises. Pourtant, la réponse est simple : l’Homme fait partie intégrante dans l’œuvre de Mountassir. C’est ce qui fait son exception par rapport à d’autres architectes.
Mountassir pense que l’Homme doit être la finalité de toute œuvre architecturale et le centre de réflexion de tout ouvrage urbanistique.  L’ensemble des projets réalisés sous sa direction montre bien qu’il  s’est toujours inspiré de cet esprit humaniste qui le différencie des autres.

Avez-vous l'impression, que Mountassir quant il désigne ses œuvres, à la structure souvent imposante, fait également un travail d'écriture poétique?

 Je pense qu’entre l’écriture littéraire et l’architecture, il y a plusieurs points de partage et des dénominateurs communs.
Et Mountassir a été l’un des architectes qui ont réussi cette convergence entre l’architectural et le poétique du fait de son ouverture sur d’autres champs de connaissances. C’est un lecteur passionné de philosophie, d’archéologie, de littérature, etc. Je crois qu’il a été fortement marqué par son professeur Ricardo Porro.

Quels sont vos architectes, ou œuvres d'architecture préférés?

Je viens de le dire, mes connaissances en architecture sont limitées et je ne vous cache pas, qu’à plusieurs reprises, je me suis posé la question sur les raisons de mon engagement dans ce projet. Du coup, j’étais très prudent et j’ai essayé de me limiter aux marges qui m’ont été offertes.
Cela ne m’empêche pas de dire que je suis de près à travers la presse internationale et spécialisée tout ce qui se fait dans ce domaine. Je tiens à préciser aussi que j’ai beaucoup d’amis architectes tels que Rachid Andaloussi, Eloufir, Raaouf et autres.
Je regrette qu’au Maroc, on manque d’intérêt pour le domaine de l’architecture et on note l’absence de spécialistes dans ce secteur.
Je regrette également cette rupture entre les intellectuels et les architectes.  Leurs rencontres sont presque rares et occasionnelles.

Quels sont vos projets d’avenir ?

 Il y aura un projet avec Mountassir sur l’aspect urbanistique de certaines villes marocaines.  Il y a également un livre en gestation.


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