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Selon notre interlocuteur, les indices d’un secteur à bout de force sont déjà palpables comme en témoigne le nombre des lits destinés aux services de réanimation estimé à 250 au niveau de l’ensemble des régions du Royaume. « 250 lits de réanimation pour une population qui avoisine les 40 millions, c’est inconcevable. Ceci d’autant plus que le secteur privé ne dispose pas non plus de services de réanimation en nombre suffisant. En effet, nombreux sont les investisseurs du privé qui ne jugent pas nécessaire d’investir dans ces services considérés comme non lucratifs. Il y a également le problème des respirateurs artificiels, des sérums, des consommables, des médicaments et des infrastructures (les services d’urgence et leur équipement). Le personnel médical ne pose pas problème puisque tout le monde est prêt à s’engager (médecins, étudiants en médecine, Croissant-Rouge …). Prenez l’exemple de la France, même avec ses 5.000 services de réanimation et 7.000 soins intensifs, elle n’arrive pas à répondre aux demandes de soins en hausse vu la recrudescence des cas de contagion. Paris qui compte 20 CHU a été lui aussi pris de court. Aujourd’hui, les autorités françaises sont en train de décider qui des personnes contaminées doit rester en vie et qui doit mourir. Bref, au Maroc, nous sommes face à deux secteurs de santé en faillite », nous a expliqué Badreddine Dassouli.
A ce propos et vu la gravité de la situation par rapport au manque de moyens, le président du SNMSL estime que le confinement demeure la seule solution pour sortir de cette crise sanitaire grave. « Chaque épidémie a un pic qui ne doit pas être dépassé. Dans le cas du Maroc, ce pic ne doit pas dépasser nos capacités d’accueil, c’est-à-dire les 250 lits, si ce seuil est franchi, c’est la catastrophe. Et pour rester en deçà du pic, il n’y a pas mieux que le confinement », nous a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « La décision de fermeture des cafés, restaurants, hammams, écoles, mosquées et autres... jusqu'à nouvel ordre est une bonne chose, mais il faut davantage de restrictions de la mobilité des individus pouvant aller jusqu’à la pénalisation. En effet, cette solution du confinement doit être comprise et acceptée par les citoyens et sa réussite en tant que mesure dépend de la mobilisation et de l’engagement de nos concitoyens.
Pour expliquer au mieux cette nécessité de confinement, notre source nous a précisé qu’« aujourd’hui, nous sommes au stade 1 de la maladie. Une phase où les hôpitaux ont la possibilité de prendre en charge n’importe quelle personne qui affiche les symptômes du Covid-19. Mais, au stade 2, ces hôpitaux ne vont pas accueillir l’ensemble des cas d’affection. Idem pour le 3ème stade où il n’y aura l’accueil que des seuls cas graves qui nécessitent la réanimation ».
Pour Badreddine Dassouli, une grande partie de la population prend à la légère la propagation de la maladie au Maroc et demeure incapable de saisir les risques encourus en cas de contamination, jugeant que le nombre des personnes contaminées ne constitue pas un problème de santé publique. « Jusqu’à présent, le nombre des cas s’élève à 38 et ce n’est pas faux puisqu’il s’agit de personnes testées positives par les services compétents, mais ces cas ne sont que la partie visible de l’iceberg puisqu’il y a des personnes qui n’ont pas jugé utile d’aller se faire dépister puisqu’elles se croient atteintes d’une simple grippe et non pas du coronavirus. Pour ces personnes, il est clair qu’il est difficile pour l’Etat de les identifier ».