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Les séparatistes touaregs évincés : Le nord-Mali pris en otage par des filiales d’Aqmi


MAP
Vendredi 29 Juin 2012

Les séparatistes touaregs évincés : Le nord-Mali pris en otage par des filiales d’Aqmi
Hier alliés dans leur offensive pour faire tomber le nord du Mali, les islamistes radicaux du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao, une filiale d’Aqmi au Sahel) se désengagent aujourd’hui de leur alliance opportuniste avec les rebelles séparatistes touaregs pour reprendre leur objectif fondamental qui consiste à se tailler un territoire dans la région sahelo-saharienne.
Dès les premières heures du matin de mercredi, les groupes du Mujao ont lancé une attaque foudroyante contre les positions des rebelles séparatistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dans la ville stratégique de Gao.
Quelques heures ont suffi pour que les combattants du Mujao viennent à bout des rebelles touaregs et prennent le contrôle de leur quartier général, là même où ils avaient proclamé, en avril dernier, l’indépendance du nord Mali. Une proclamation vivement rejetée par la communauté internationale et qui n’a pas manqué de susciter la crainte des pays d’Afrique de l’Ouest qui redoutent un effet de contagion dans une région constituée d’une mosaïque de communautés et d’ethnies susceptibles de céder à la tentation du séparatisme.
Consciente de la gravité de la situation et du risque de voir basculer la région sahélo-saharienne dans un chaos profitable aux groupes d’Al-Qaida qui ne manqueront pas de nouer des alliances de conjoncture avec n’importe quelle cause, la communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a affiché un ton ferme dès le début de la crise au nord-Mali.
Lors de différents sommets extraordinaires, les chefs d’Etat des pays de la Cédéao ont convenu de la nécessité de déployer une intervention militaire régionale au Mali pour circonscrire le risque et préserver l’intégrité territoriale d’un pays membre.
Malheureusement, cette volonté d’agir avec fermeté et célérité a été vite diluée par des voix dissonantes qui se sont opposées à toute intervention militaire et ont plaidé pour des «négociations politiques». Une option décriée par la classe politique malienne qui s’est sentie «trahie et abandonnée» face à cette grave situation. Un grief compréhensible compte tenu de l’absurdité d’engager des négociations avec un interlocuteur déterminé dans sa «cause» et fortement enraciné dans la logique de la force et de la violence.
 Côté Union africaine, la ferme détermination contre la dislocation de l’intégrité territoriale du Mali, semble aussi entamée par cette improbable voie des négociations. «L’UA et ses Etats membres ne ménageront aucun effort pour contribuer à rétablir l’autorité de la République du Mali sur l’ensemble de son territoire national et mettre un terme aux attaques perpétrées par des groupes armés et terroristes dans la partie nord du pays», avait déclaré le président de la Commission de l’UA, Jean Ping dès la proclamation de l’indépendance du Mali par les rebelles touaregs du MNLA.
 Depuis la chute du nord Mali, la situation s’est compliquée davantage avec la prédominance des groupes intégristes qui ont pris le dessus face aux séparatistes touaregs, avec le projet de s’offrir un territoire stratégique au niveau de la région sahelo-saharienne. Comme c’était prévisible, les groupes extrémistes, qui ont contribué à l’avancée des combattants du MNLA, ont pris la situation en main dans plusieurs localités du nord-Mali. 
Outre Gao qui vient de tomber définitivement aux mains des combattants du Mujao, la ville de Tombouctou est déjà sous le contrôle du groupe extrémiste «Ansar Dine», lui aussi un essaimage d’Al-Qaida au Maghreb islamique.
La collusion entre groupes terroristes d’AQMI, groupes de trafiquants de stupéfiants et mouvements séparatistes au Sahel a été dénoncée à plusieurs reprises par des rapports d’organisations internationales. D’ailleurs, les séparatistes du polisario ont été pris dans de flagrantes implications avec les nébuleuses d’AQMI dans des affaires de trafic de stupéfiants, d’armes et d’enlèvements de ressortissants occidentaux.
En attendant une ferme réaction de la communauté internationale et des pays de la région, les populations du nord-Mali souffrent le martyre et d’importantes vagues d’exode se sont déversées sur plusieurs pays limitrophes qui ne disposent pas de moyens de prendre en charge des milliers de réfugiés démunis.
 MAP
 


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