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En Tunisie, l'assassinat de l'opposant de gauche Chokri Belaïd, pour lequel les islamistes d'Ennahda sont pointés du doigt, a embrasé la rue déjà échaudée par la lenteur des progrès économiques et sociaux, alors que chômage et misère avaient été à l'origine du soulèvement révolutionnaire.
En Egypte, les Frères musulmans et l'opposition s'affrontent par manifestations interposées, et ces rassemblements dégénèrent régulièrement en violences parfois meurtrières, deux ans après la chute de Hosni Moubarak. Les Frères musulmans ayant eu tendance à chercher à gouverner en passant en force, mobilisant ainsi leurs détracteurs.
En Tunisie, si l'assassinat de M. Belaïd a choqué la société, il a par ricochet plongé le parti islamiste dans une crise profonde et révélé la ligne de fracture en son sein.
Selon Iqbal al-Gharbi, anthropologue et détentrice d'une chaire d'études islamiques à l'Université Ezzeitouna de Tunis, le parti qui a remporté les élections d'octobre 2011 doit désormais choisir: suivre l'exemple turc du Parti de la justice et du développement (AKP), à "l'islamisme apaisé et réconcilié avec les valeurs universelles des droits de l'Homme, ou la tentation d'un islam rigoriste".
Les retombées de l'assassinat de Belaïd ont montré que les deux tendances existaient au sein d'Ennahda, relève-t-elle. En effet, le Premier ministre Hamadi Jebali, numéro 2 d'Ennahda perçu comme un modéré, veut former, contre l'avis de son parti, un gouvernement de technocrates, provoquant l'ire des durs qui refusent de céder les ministères régaliens de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Justice.
Parallèlement, Ennahda maintient un "double discours entre son engagement à respecter le jeu démocratique et son refus de dissoudre la Ligue de protection de la révolution", largement considérée comme une milice brutale dont le but est d'intimider les opposants, s'inquiète Mme al-Gharbi.