La présidente de la CAFO, Mme Traoré Oumou Touré, est très claire : elle propose un couloir de négociations et demande aux femmes et aux jeunes de se mobiliser davantage. «Il faut un dialogue, car un pays où il n’y a pas de dialogue n’évolue pas, et c’est très dangereux de fermer le dialogue aux citoyens», déclare-t-elle lors d’une interview, le 10 mai 2012.
Désarçonnés et anéantis par la crise, les Maliens se posent une seule question : qui sera le nouveau président de transition, après Dioncouda Traoré, l’intérimaire, dont le mandat prend fin dans une semaine ?
Le moins que l’on puisse dire, est que les habitants du nord traversent actuellement une situation assez critique. Les groupes armés qui contrôlent cette partie du pays depuis le mois de mars après le coup d’Etat mené par le capitaine Sanogo, renforcent chaque jour leurs positions. Les exilés sont de plus en plus nombreux, sans oublier les populations déplacées à l’intérieur du Mali qui commencent sérieusement à ne plus pouvoir se nourrir.
Cri d’alarme à Tombouctou. Dans dix jours, la ville risque de ne plus avoir ni électricité, ni eau à cause de la pénurie de gasoil. L’approvisionnement en carburant est vital pour la population de cette cité aujourd’hui sous le contrôle du mouvement Ansar Dine. Le responsable d’Energie Mali à Tombouctou, Mohamed Lamine Boka, qui fait l’intérim du directeur régional, est catastrophé.
Face à la situation chaotique que vit actuellement le peuple malien, les Etats-Unis ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude et ont demandé au leader de la junte Amadou Sanogo et aux membres du comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), qui a été mis en place par la junte, de démissionner afin de laisser à l’administration intérimaire dirigée par le président Dioncounda Traoré et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra de gouverner librement et organiser des élections présidentielles le plus rapidement possible.