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Les hôpitaux sans leurs infirmiers

Une grève qui en annonce bien d’autres


Hassan Bentaleb
Mardi 23 Octobre 2018

 Après les médecins du secteur public et ceux du privé, c’est au tour des infirmiers de descendre dans la rue pour protester contre leurs conditions de travail et leur statut. Une grève nationale est prévue vendredi prochain et concernera tous les services hospitaliers du Royaume, à l’exception de la réanimation et des urgences.
«Les  infirmiers subissent aujourd’hui les conséquences d’une gestion des ressources humaines défaillante marquée par des pratiques discriminatoires», nous a indiqué Zouhair Maazi, responsable du Comité des médias et communication au sein du Mouvement des infirmiers et techniciens de la santé. Et de poursuivre : «Nous n’avons pas les mêmes droits en matière de rémunération des risques professionnels, mais si les médecins ont droit à des indemnités importantes et en progression, nous n’avons droit qu’à des compensations minimes et stables. Idem pour la promotion professionnelle, nos chances sont minimes par rapport aux médecins qui ont le droit de passer l’examen d’aptitude professionnelle après quatre années de service et le taux de réussite y frôle les 100%.  Pour un infirmier, il faut attendre six ans pour passer pareil examen où le taux de réussite ne dépasse pas les 13%».
La reconnaissance académique des diplômes délivrés par l’Etat dans le domaine de l’infirmerie et l’accès aux postes de responsabilité posent également problème. «On nous empêche  de poursuivre nos études dans les universités publiques. Nous sommes bannis de candidature à plusieurs masters. Les infirmiers ont seulement le droit d’accéder aux masters des Instituts de la santé. Depuis  la mise en œuvre du système LMD en 2001 et son adoption il y a cinq ans par le ministère de la Santé, on compte seulement 120 infirmiers titulaires du master et zéro titulaire du  doctorat», nous a précisé notre source.  Et de poursuivre : «Il y a un seuil fatidique qui empêche les infirmiers d’accéder aux postes de responsabilité et peu importe le nombre d’années de service que l’on passe».    
Face à cette situation, les infirmiers revendiquent  une augmentation de leurs effectifs, une formation de base et une formation continue en adéquation avec les besoins réels, en nombre suffisant et pour toutes et tous, l’ouverture de cycles du master et du doctorat en nombre suffisant, une amélioration du cadre législatif des professions infirmières et spécialement l'élaboration du Référentiel d'emploi et de compétences (REC).  Ils demandent également une augmentation de la prime de risques professionnels pour qu’elle soit égale à celle des autres soignants vu que les risques encourus sont les mêmes, l'égalité des chances en matière de promotion professionnelle à l'instar des ingénieurs, des pharmaciens, des médecins... et autres fonctionnaires publics et la création des ordres professionnels représentant les infirmiers, sages-femmes et techniciens de santé à l’instar de ceux des pharmaciens et des médecins.
Concernant la possibilité de coordination avec les médecins du privé et du public,   Zouhair Maazi nous a indiqué que cette éventualité reste improbable puisque le corps des médecins préfère  se concentrer sur ses propres revendications. «Il y a les prochains rounds du dialogue social et les médecins comptent négocier seuls», nous a-t-il confié. Et d’ajouter que «les infirmiers sont déterminés à poursuivre le combat et ils sont prêts à développer leurs outils de lutte pour que leurs revendications soient satisfaites. La responsabilité de la situation actuelle du secteur de la santé ne doit pas être assumée par le seul le ministère de tutelle mais aussi par l’ensemble de l’équipe gouvernementale».



 


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