Les élections locales et la décentralisation au Maroc


Par Dr. Yossef Ben-Meir *
Samedi 25 Juillet 2009

Les élections locales et la décentralisation au Maroc
Le 12 juin 2009, le même jour que l’Iran a eu ses élections présidentielles controversées, les Marocains se sont également rendus aux urnes pour participer aux élections locales. Une différence notable entre les deux scrutins, les élections du Maroc ont été considérées comme libres et justes, et ont revendiqué une augmentation de 15 pour cent du taux de participation comparativement aux élections parlementaires de 2007.
Tandis que tout le monde ne pariait pas sur les efforts du Maroc pour la réforme, les vainqueurs de ces élections locales ont maintenant un potentiel considérable pour guider et exécuter l'initiative marocaine de décentralisation. La "carte routière" à la décentralisation, qui décrit le cadre, les objectifs, et les actions du projet, a été annoncée par S.M le Roi Mohammed VI du Maroc le 6 novembre 2008 -- le trente-troisième anniversaire de la Marche Verte qui a vu 350.000 Marocains sans armes à travers le Sahara occidental pour unir (ou réunir) la région au Royaume.
L'idée de la décentralisation au Maroc a été promue la première fois en 1977 par le défunt Roi S.M Hassan II. En 2007, le Royaume a proposé au Conseil de sécurité des Nations Unies une solution concernant le Sahara intitulée "Autonomie dans la souveraineté marocaine" qui implique nécessairement le transfert significatif de l'autorité à partir du niveau central. La proposition a catalysé le nouvel effort de décentralisation dans l'ensemble du Maroc.
L'exécution stratégique de la carte routière, y compris un niveau de placement de 10 milliards de dollars sur 10 ans, peut produire des avantages socio-économiques et environnementaux bénéfiques à la population entière (plus de 36 millions de personnes). Elle peut également établir des conditions idéales pour résoudre le dossier du Sahara occidental et permettre la réalisation politique, sociale, culturelle, économique, et environnementale des habitants, particulièrement ceux qui ont souffert plus au cours du conflit.
La carte routière inclut les arrangements d'organisation de "décentralisation" et de "déconcentration", qui doivent être effectués par "la méthode démocratique et participative". La méthode participative de développement évalue la connaissance locale et engage les communautés entières dans le dialogue pendant qu'elles réalisent leur propre recherche et analyse vers la création d'un plan d'action qui reflète des priorités locales de développement.
La carte routière du Roi a des responsabilités de développement (légal, financier, et opérationnel) qui existent au niveau sous-national (parmi les communautés locales, les groupes civils et privés, et le gouvernement local et régional). Une gamme des possibilités essentielles (pour surmonter des contraintes et réaliser des opportunités) doit être établie parmi ces groupes locaux via la formation, l'éducation, et l'expérience. La carte routière prévoit un équilibre entre le national et les niveaux régionaux, avec un espace libre et des rôles identifiés pour chacun.
Les organismes civils jouent un rôle critique dans les systèmes décentralisés et les projets locaux sont initiés ou soutenus par des associations et se situent entre les niveaux micro et macro de la société. La décentralisation peut alors réellement renforcer la solidarité nationale au Maroc due à l’émergence de nouvelles associations participatives. Les communautés locales cherchent généralement à maintenir ce genre d'associations parce qu'elles aident à satisfaire leurs besoins humains et permettent aux personnes de former les établissements qui les régissent.
La carte routière est assez flexible de sorte que le système de la décentralisation puisse convenablement se développer hors des processus de chaque village et voisinage mettant en application des projets de développement (comme, dans des secteurs ruraux, l'agriculture, plantation d'arbres notamment fruitiers, introduire l’eau potable et fruitier, et l'irrigation). Le développement local réussi est souvent porté par les communautés voisines qui peuvent s'embarquer sur un processus qui leur appartienne et travailler avec d'autres pour poursuivre des buts partagés.
C'est généralement ainsi que la graduation vers le haut se produit et les politiques nouvelles et reformées se dessinent. Le développement décentralisé sous cette forme pourrait démontrer aux 400.000 personnes qui résident au Sahara qu’ells ont un rapport avec le Royaume qui promeut leurs objectifs locaux et régionaux de développement. C'est ainsi que la décentralisation pourrait être un chemin d'intérêt commun.
Pour faire avancer la décentralisation, on doit créer des universités (le Sahara a besoin de sa première université) qui forment des facilitateurs des méthodes participatives. Les méthodes sont interactives et permettront les activités de collecte des informations qui aident les personnes locales à évaluer et à planifier leurs projets prioritaires.
Les facilitateurs des activités de planification peuvent être les conseillers agricoles, des politiciens, des professeurs, des étudiants, des organismes civils, des retraités, et des cadres de ministères (comme de l'Agriculture et la Santé), etc. Le nouveau centre de formation à l'Université de Hassan II à Mohammedia, par exemple, qui est en partenariat avec la Fondation du Haut Atlas, a des programmes de formation de planification avec les présidents des communes et les techniciens du parc national qui sont alors plus efficaces en matière d’initiatives de développement d'aide dans les secteurs où ils travaillent. Ces positions professionnelles et autres se connectent par interface aux communautés locales et elles pourraient donc organiser et faciliter des réunions participatives de planification visant à décentraliser le développement. Afin d'aider la décentralisation, le ministère de l'Intérieur (qui est responsable de la sécurité interne) doit développer son rôle comme fournisseur d’informations destinées au développement. Par exemple, il pourrait mettre l'information appropriée en ligne et la rendre ainsi accessible aux dizaines de milliers d’ONG marocaines. Les rôles des fonctionnaires provinciaux et locaux traditionnels devraient également être reformés de sorte qu'ils contribuent activement au développement et que la confiance soit établie. Par exemple, il pourrait être utile si les ‘caïd’, ‘cheikh’, et ‘Moqqadem’ sont directement responsables envers les présidents des communes.
En conclusion, un nouveau bureau de projet de décentralisation dans le Cabinet Royal aiderait à établir des liens innovants entre le gouvernement, les ONG et le secteur privé, et atténuer ainsi les tendances centralisatrices du gouvernement.
La création de la régionalisation par les projets localement déterminés et commandés de mise en œuvre qui bénéficient des manières importantes chaque personne dans un secteur rural coûtera approximativement 4 milliards de dollars.
Cette figure est projetée de l'expérience de projet depuis le milieu des années 90 dans la commune rurale de Toubkal (province de Taroudant) avec une population de 10.000 habitants. Les coûts du projet sont bas parce qu'ils utilisent les matériaux et le savoir-faire locaux, et le travail est souvent en espèces contribué.
Par conséquent, le coût de cette approche de la décentralisation dans tous les secteurs ruraux et urbains, avec un placement plus lourd pour des projets au Sahara occidental, serait probablement aux alentours de 10 milliards de dollars sur 10 ans.
L'initiative "BOLD" du Maroc vaut l'investissement, considérant l'énorme développement humain qui s'ensuivrait, la fin la plus probable au conflit du Sahara qui date de plusieurs décennies, et avec lui, cela se traduirait par de plus grandes relations constructives parmi les nations africaines du Nord.

*(Sociologue et président de la Fondation du Haut Atlas, une organisation non gouvernementale fondée par d'anciens volontaires du Corps de la Paix et consacrée au développement communautaire au Maroc).


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