
Les violences dans cette ville située à 40 km au sud de la capitale libanaise sont une conséquence de la guerre civile en Syrie voisine.
Les heurts ont éclaté après l'arrestation d'un partisan du cheikh Ahmed Al Assir, un imam sunnite radical hostile à l'intervention militaire du Hezbollah chiite en Syrie. Ses partisans ont riposté en ouvrant le feu sur un barrage militaire.
Selon des sources au sein des services de sécurité, le bilan serait de 15 morts et 60 blessés dans les seuls rangs de l'armée. De même source, on ajoute que deux miliciens salafistes au moins ont également été tués.
La mosquée de Saïda où sont basés les partisans du cheikh Assir est encerclée par les soldats libanais.
Dans un communiqué diffusé dimanche, l'état-major des forces libanaises dit que "l'armée s'efforce depuis des mois de tenir le Liban à distance des problèmes de la Syrie et a refusé, comme on lui demandait à plusieurs reprises, de réprimer le groupe de cheikh Assir".
"Mais ce qui s'est produit aujourd'hui (dimanche) dépasse tout ce à quoi on pouvait s'attendre. L'armée a été attaquée de sang-froid dans une tentative d'allumer la mèche à Saïda, comme en 1975", ajoute-t-elle en faisant allusion au début de la guerre civile libanaise.
Dans une vidéo diffusée sur le site YouTube, le cheikh Assir a de son côté lancé un appel à la mobilisation de son camp. "Nous exhortons tous nos partisans, où qu'ils soient, à venir protéger notre religion, nos femmes et notre honneur. Nous sommes attaqués par l'armée libanaise, qui est iranienne et sectaire et aux mains des voyous de Hassan Nasrallah (le chef du Hezbollah)."
Des affrontements entre les deux groupes avaient déjà fait un mort mardi dans cette ville côtière majoritairement sunnite.
Les violences liées au conflit syrien, qui oppose le clan alaouite d'Assad soutenu par le Hezbollah à des rebelles principalement sunnites, étaient jusqu'ici centrées sur Tripoli, dans le nord.