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Le tourisme n’est pas près de reprendre du poil de la bête

Bien que l’afflux des MRE et autres touristes soit là

Mercredi 7 Juillet 2021

Près de 4.000 passagers arrivent par jour au Maroc depuis la reprise des vols le 15 juin dernier. Et ce nombre est appelé à augmenter dans les jours qui viennent, a déclaré récemment Zakaria Harti, directeur des opérations à l'aéroport Menara de Marrakech, à la chaîne européenne Euronews. Un enthousiasme que partagent plusieurs professionnels du secteur qui estiment que la reprise est de mise même progressivement, comme en atteste le dynamisme observé au niveau des activités inhérentes au secteur telles le transport aérien, le transport routier, les restaurants, les hôtels, les maisons d'hôtes, la location de voitures et les agences de voyage. Pourtant, l’Organisation mondiale du tourisme doute d’un fort regain dans les mois à venir. Selon une enquête de l’OMT, 60% des experts n’attendent un rebond du tourisme international qu’en 2022, alors qu’ils étaient 50% dans l’enquête de janvier 2021. Les 40% restants prévoient un possible sursaut en 2021, mais c’est un peu moins que le pourcentage de janvier. Près de la moitié des experts ne comptent pas sur un retour aux niveaux de 2019 du tourisme international avant 2024 ou après. Les experts sont un peu moins nombreux (37 %), par rapport à l’enquête du mois de janvier, à tabler sur un retour aux niveaux d’avant la pandémie en 2023. Les prévisions de l’OMT ont déjà auguré que les arrivées de touristes internationaux affichent une baisse d’environ 85% au premier trimestre 2021 par rapport à la même période en 2019. Cela représenterait quelque 260 millions d’arrivées internationales en moins par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Pour la suite, l’OMT a élaboré deux scénarios pour 2021, envisageant un possible rebond des voyages internationaux en deuxième partie d’année. Ces scénarios se fondent sur un certain nombre d’éléments, tout particulièrement une levée importante des restrictions sur les voyages, le succès des programmes de vaccination ou encore la mise en place de protocoles harmonisés tels que les Certificats verts numériques programmés par la Commission européenne. Le premier scénario fait entrevoir un rebond en juillet, qui se traduirait par une augmentation de 66% des arrivées internationales en 2021 par rapport aux baisses historiques de 2020. Dans ce cas, les arrivées resteraient néanmoins inférieures de 55% aux niveaux de 2019. Dans le second scénario, le possible sursaut surviendrait en septembre et ferait augmenter les arrivées de 22% par rapport à l’an dernier, celles-ci demeurant néanmoins inférieures de 67% aux niveaux de 2019. Aujourd’hui, affirme l’OMT, une destination sur trois (soit 34%) est partiellement fermée et 36% exigent de produire à l’arrivée un résultat négatif de dépistage de la Covid-19, parfois combiné à une quarantaine obligatoire. En effet, 42% de toutes les destinations ont mis en place des restrictions spécifiques visant les visiteurs en provenance de pays avec une présence de variants préoccupants (suspension de vols, clôture des frontières ou quarantaine obligatoire).Le rapport indique que le tourisme mondial peinera à reprendre tant que les gouvernements maintiendront leurs mises en garde. Quatre des 10 premiers marchés émetteurs continuent de déconseiller à leurs ressortissants de se rendre à l’étranger pour des motifs autres que des “motifs impérieux“ (ces quatre marchés intervenaient pour 25% dans le total des arrivées internationales en 2018). Les experts du tourisme considèrent le maintien des restrictions sur les voyages et le manque de coordination des protocoles sanitaires et de voyage comme constituant le principal obstacle au rebond du secteur. La mise à l’arrêt des voyages internationaux représente, selon l’OMT, une perte de recettes d’exportation estimée à 1.300 milliards d’USD – plus de 11 fois la perte enregistrée pendant la crise économique mondiale de 2009. La crise menace de 100 à 120 millions d’emplois directs dans le tourisme, dont beaucoup dans de petites et moyennes entreprises. «Beaucoup a été fait pour rendre possibles des voyages internationaux sûrs, mais nous sommes conscients que la crise est loin d’être terminée. L’harmonisation, la coordination et la numérisation des mesures de réduction des risques liés à la Covid-19 au niveau des voyages, notamment le dépistage, le traçage et les certificats de vaccination, sont fondamentales pour promouvoir des voyages sûrs et pour préparer le redressement du tourisme quand les conditions le permettront», a conclu Zurab Pololikashvili, secrétaire général de l’OMT. 

Hassan Bentaleb

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