Autres articles
-
L'entrepreneuriat au potentiel mondial : S’approcher de l’essence humaine, elle ne connaît ni frontières, ni drapeaux
-
Rapport sur la santé mentale au Maroc : Etat des lieux, stratégie nationale et recommandations
-
La Chine s'invite au salon du livre
-
Entrepreneuriat pour le social : Quand le libéralisme rencontre la social-démocratie, la douleur sociale devient un moteur de l’innovation
-
Du pari démocratique à la déroute morale

Place du pharmacien dans la politique du médicament au Maroc. Ne me croyez pas, si je vous avance que des bénéfices pour un pharmacien d’officine de l’ordre de 15.000 DH par produit ne peuvent prédire qu’une opulence à court terme. Et voilà mes raisons :
Ne faites surtout pas croire aux citoyens marocains que les pharmaciens sont des ogres responsables de leur doléance sachant que les ménages au Maroc ne dépensent en moyenne pour leur santé, encore moins en médicament, que quelque chose de l’ordre de 200 dirhams par an. Un vrai gap voyez-vous !
Quel rôle régulateur joue l’Etat dans les installations et dans les nouvelles créations de pharmacies d’officine ; selon une zone de desserte pharmaceutique qui tient compte d’une carte sanitaire réfléchie, judicieuse, se basant sur des plates-formes et des infrastructures décentes? Sans omettre son rôle par rapport à une large couverture sanitaire des citoyens toutes couches et activités confondues.
Un pharmacien d’officine qui perce, qui survit face à la paupérisation de la classe moyenne par une politique d’austérité gouvernementale dictée malheureusement par les institutions financières internationales… Impositions (IGR, cotisation minimale, patente, CNSS, assurances, et j’en passe).
Couverture sociale du pharmacien, mutualité, prévoyance sociale. Qui doit en parler ?
Bon nombre de pharmaciens sont au bord de la faillite; cas des pharmaciens(nes)s travaillant dans des centres d’appel, d’autres qui ont quitté le pays pour lequel «ils /elles» ont tellement rêvé pour s’y installer, afin de participer à son développement. Pire encore, ils risquent des poursuites judiciaires et l’emprisonnement par manque de solvabilité.
Qui fixe le prix public marocain ? Qui veille sur les autorisations de mise sur le marché ? Qui autorise la production des médicaments? Qui autorise l’import et l’export des médicaments, dont découle la marge bénéficiaire pour le bout de la chaîne (pharmacien pour ceux qui ne se reconnaîtront pas) pour lequel tout est prédéfini et préétabli ? Ne serait-il pas le ministère de tutelle et d’autres départements connexes et annexes? Autant de questions à expliquer au simple citoyen.
Un Conseil de l’Ordre qui fait penser à la légende du Centaure de la mythologie grecque ; reste sans aucune réaction face à ce constat qui touche le cœur du métier. Par contre, s’offrir des locaux à des prix exorbitants, tandis que les confrères et les consœurs endurent avec les traites, les chèques rejetés et/ou sans provisions, interpelle au passage l’éthique d’une représentativité morganatique.
Le Conseil syndical, avec sa timide riposte qui ne laisse pas indifférent plus d’un, aucun communiqué de presse, expliquant au simple citoyen ce qui se passe. Et pourquoi cet acharnement sur la profession? Où est passé ce Conseil, connu et reconnu par ses positions vis-à-vis du bien du métier et par son pouvoir fédérateur, collégial et consensuel entre pharmacien et pharmacienne loin de tout tiraillement «idéologique»?
-Généralement le pharmacien est le dernier maillon - hélas de plus en plus faible- de la chaîne en contact avec une population qui subit les conséquences du politique, tout comme le pharmacien.
La seule différence est que le pharmacien se fait lyncher par le gouvernement devant cette même population…Ainsi la responsabilité est inversée.
Peut-on avoir un chiffre émanant d’une institution officielle, comme la Cour des comptes et/ou le HCP se référant à des données officielles, à des sondages, à des statistiques thématiques, concernant le nombre réel de pharmaciens qui font partie de ceux qui roulent sur l’or, ceux qui feraient partie de la classe moyenne et de ceux qui vivent toujours à la merci de leur parents et /ou de leurs proches, sinon au seuil de la pauvreté ?
Cette fois-ci, croyez-moi, par rapport à l’analyse des chiffres, on peut en faire ce que l’on veut. Ça ne dépend que de l’angle et du côté où l’on se trouve et du message qu’on veut véhiculer. Il est où le pharmacien-citoyen dans tout cela ?
* Coordonnateur du Forum
de la santé