Le numérique veut jouer les premiers rôles au Fespaco

Clôture du Festival du cinéma africain de Ouagadougou ce week-end

Samedi 2 Mars 2013

Le numérique veut jouer les premiers rôles au Fespaco
Celluloïd ou numérique? Le débat fait rage cette année au Fespaco, le grand Festival du cinéma africain de Ouagadougou, que des réalisateurs poussent à briser rapidement le monopole du sacro-saint 35 mm en sélection officielle.
Créé en 1969 par une poignée de cinéastes et de cinéphiles, le festival, qui s’achève ce samedi, bannit toujours de la prestigieuse section long métrage les films tournés en caméra numérique. Résultat: un film en numérique doit nécessairement être "kinescopé" (transféré sur pellicule) pour être retenu et briguer l'Etalon d'or de Yennenga, la récompense reine.
"Nous sommes dans un festival ringard qui refuse l'évolution technologique", peste le cinéaste burkinabé Boubacar Diallo, infatigable avocat du numérique.
Primé au Fespaco 2009 pour son deuxième long métrage "Coeur de lion", il aligne son nouveau film "Congé de mariage" dans la section "TV-vidéo", faute d'argent pour le kinescopage, explique-t-il à l'AFP.
"Le 35 mm est mort. Nous sommes dans l'ère du numérique, il n'y a plus rien à faire", tranche le réalisateur Balufu Bakupa-Kanyinda (RD Congo). "Il n'y a plus d'alternative. La chimie, c'est fini. On ne peut pas continuer à utiliser une technologie analogique qui est déjà morte", assène celui qui est aussi le président de l'Association des réalisateurs et producteurs d'Afrique.
Même son de cloche du côté du cinéaste camerounais Jean-Pierre Bekolo, qui vient de tourner en numérique son dernier film, "Le président". Pris par les délais, il ne l'a pas soumis au Fespaco, mais l'opus a été présenté en marge de l'événement.
"Je ne comprends pas pourquoi les Africains s'accrochent au 35 mm, qu'ils n'ont pas inventé", lâche-t-il. Et d'administrer une petite leçon d'histoire: "Quand on est passé du cinéma muet au cinéma parlant, il y en a qui ont grogné. Ensuite, quand on est passé du noir et blanc à la couleur, il y a des réalisateurs qui ont dit que la couleur a tué la belle image".
La question suscite en effet de très forts tiraillements parmi les cinéastes à Ouagadougou entre les tenants du numérique.
Cependant, la cause du numérique semble avancer sérieusement. Dans les couloirs du Fespaco, il se dit de plus en plus que le festival pourrait être amené à admettre le numérique lors de sa prochaine édition, en 2015.

AFP

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