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Le foot se porte bien…

Mercredi 1 Juillet 2009

Le débat animé autour de l’équipe nationale de football semble se tasser. Les anciens diront qu’on vient de vivre une nouvelle tempête dans… un verre de thé à la menthe.  La réflexion de longue haleine, sur la base d’une approche systémique, a été une nouvelle fois dévoyée,  noyée dans de véritables campagnes de diversions ayant pour titre générique l’appel au meurtre: avant-hier c’était Chamakh, au moment du nul heureux contre le Cameroun; hier, c’était Lemerre  au lendemain du nul malheureux contre le Togo.
Une réaction d’une violence inouïe contre des personnes, usant de slogans puisés dans un arsenal guerrier, chauvin, xénophobe. Une campagne surfant sur l’idéologie en vogue, le populisme. C’était facile et rapportait gros du côté du café de commerce dont on caressait l’opinion dans le sens de la démagogie.    Un triomphe facile au moment où notre football passait par une période délicate marquée par une mutation générationnelle. Une mutation, mine de rien, qui commençait à donner ses fruits.  L’embryon d’une équipe nationale commençait à prendre forme. La réaction à la défaite at home contre le Gabon, a introduit une confusion mélangeant les niveaux d’intervention: agir au niveau de la formation elle-même  ou au niveau de la gestion du football national? On connaît aujourd’hui le scénario qui a été privilégié: ramener une nouvelle équipe dirigeante qui a n’a pas tardé à subir sa première douche froide. Est-ce la fin du monde? Notre hypothèse est qu’il ne faut pas faire  porter à notre football plus qu’il n’en peut. C’est  une erreur stratégique de trop politiser le sport et d’en faire un enjeu nationaliste et patriotique. Notre image et notre dignité ont d’autres champs et d’autres domaines pour s’affirmer. Laissons le sport au sportif. C’est au début des années 80 avec feu Semlali qu’une nouvelle pratique a été introduite dans notre rapport au football et aux équipes nationales. Une pratique importée de ce qui sévissait dans les régimes totalitaires, celle de faire du football “un appareil idéologique d’Etat”. L’idée de se porter candidat à l’organisation de la coupe du monde était née dans ce sillage et faisait partie d’un  dispositif d’ensemble. Le football devenait une affaire d’Etat. Des décennies après, avouons que cela ne nous réussit guère. Le Maroc demeure un pays amateur du football…sans passion excessive. A juste dose si l’on peu dire. C’est une immense qualité qu’il faut transformer en atout, en philosophie de notre conception de la compétition et de la composition de nos équipes. Nous pensons, dans cette perspective, qu’il n’est pas judicieux de monter une équipe nationale sous forme d’un commando, ad hoc, une équipe spéciale motivée par une mission spéciale. Elle devrait plutôt être l’émanation logique de ce qui se pratique sur le terrain.  Un terrain aujourd’hui inondé de formidables images venues d’ailleurs…
Comme celles que nous venons de vivre, une semaine durant, avec la coupe des  confédérations.   Le triomphe majestueux  du Brésil,  la prestation magnifique de l’Espagne, des USA,  de l’Afrique du sud et même de l’Italie et de l’Egypte…on peut dire que le football se porte bien. Il reste un merveilleux spectacle, grandiose dans sa dimension populaire, éloquent dans ses prouesses techniques et tactiques. Et à ce niveau, on peut dire que cette répétition réduite de la coupe du monde a été riche en enseignements que les stratèges n’auront pas manqué de relever.  Un constat nous semble déjà fournir un indicateur d’une évolution du schéma tactique majeur  au niveau de la pratique du football. On assiste, en effet,  à un basculement tactique au bénéfice du milieu du terrain. Désormais, c’est là où se décide l’issue décisive de la rencontre. Celui qui a la maîtrise de  cette aire du jeu tient les destins de la rencontre nonobstant les soubresauts épisodiques du match (le Brésil a souffert à ce niveau à la fin de sa première mi-temps contre les USA).
 Barcelone en a fait la démonstration brillant cette saison avec notamment ses deux joueurs vedettes Xavi et Iniesta.   “ils sont capables de garder la balle toute la nuit” a dit ébahi Sir Fergusson le coach de Manchester United. Garder la balle, la faire circuler horizontalement comme dans une attaque de handball,  est aujourd’hui la clé de la réussite. On est passé par plusieurs schémas (rôle des arrières latéraux à une certaine époque, rôle du numéro 10…) qui ont mis en avant des joueurs  doués. La nouvelle configuration  offre l’occasion à des techniciens de la vision du jeu de devenir les maîtres de la passe ultime (Xavi- Messi; Caca-Robinho). A suivre.

Mohammed Bakrim

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