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Ce dossier a été entaché, selon la défense, de plusieurs dysfonctionnements, à commencer par le rapport de la Cour des comptes en passant par l'enquête préliminaire avant d'arriver à la détention préventive. C'est là que le bât blesse, car cette mesure a été appliquée de façon arbitraire. Les prévenus auraient pu comparaître devant le juge d'instruction en état de liberté provisoire. Cela s'impose d'autant plus que le Code de procédure pénale dispose que la détention préventive ne s'applique que si le contrôle judiciaire s'avère insuffisant, comme l'a expliqué Driss Lachgar, membre du collectif de défense de Khalid Alioua. C'est une mesure exceptionnelle qui, dans ce cas précis, est perçue comme un châtiment, voire un règlement de comptes. Cela fait trois mois déjà que Khalid Alioua se trouve derrière les barreaux de la prison Oukacha sans avoir jamais été entendu par le juge d'instruction. Mais pourquoi donc? s'insurge Abderrahim Jamai, également membre du comité de défense. Juste parce qu’il y a, apparemment, un engorgement au niveau des dossiers soumis au juge d'instruction. Bel argument! Mais le citoyen ne doit pas payer le prix d’un manque d'organisation ou d’absence d'outils de travail au sein de l'appareil judiciaire, commente-t-il. En fait, que craint-on en accordant la liberté provisoire à Khalid Alioua, qui lui a été d'ailleurs refusée? Qu'il n’honore pas ses engagements? Ce faisant, on le traite comme un vulgaire malfaiteur, voire comme un terroriste, n'a pas manqué de souligner Mohamed El Achâari, ex-ministre de la Culture. Et d'ajouter qu'il s'agit là d'un homme politique militant de surcroît qui a toujours défendu avec beaucoup d'intégrité de grands principes. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il mérite un traitement de faveur. «Nous sommes pour la lutte contre toutes sortes de prévarication, mais nous refusons que cela se fasse de façon théâtrale», a-t-il précisé. Abderrahim Jamaî a regretté, pour sa part, la perte progressive de certaines avancées. «Nous croyons qu'avec l'Instance équité et réconciliation et plus récemment avec l'instauration de la nouvelle Constitution, la rupture avec le passé a été consommée. Mais apparemment il n'en est rien. Qu'à cela ne tienne, à travers ce Comité, nous continuerons à lutter pour la promotion de la liberté et le respect de la présomption d'innocence. La réforme de la justice est notre grande priorité», a-t-il indiqué avant de conclure en paraphrasant Albert Camus: «Nous sommes des révoltés parce que nous aimons tous la justice».