Sorti de l'hôpital, mais encore handicapé après une opération oculaire, M. Samaras, 61 ans, a dû renoncer à son premier grand rendez-vous du sommet européen jeudi et vendredi à Bruxelles. Après la défection, pour raisons de santé également, du ministre des Finances pressenti, le Premier ministre conservateur a convaincu mardi un ex-banquier, Yannis Stournaras, 55 ans, d'accepter cette charge, aussi clef que périlleuse.
Il reviendra ainsi à Carolos Papoulias, qui exerce à 83 ans la charge honorifique de président de la république, de conduire la délégation de son pays à Bruxelles.
Le porte-parole du gouvernement, Simos Kedigoglou, a déclaré que la Grèce ne présenterait que "ses vues initiales" pour réviser l'impopulaire plan d'austérité conclu en février en contrepartie d'une massive aide financière.
Pour ajouter à la confusion, le nouveau secrétaire d'Etat à la Marine marchande, Georges Vernicos, a dû quitter mardi le gouvernement après une interpellation de l'opposition sur son appartenance à une compagnie offshore.
Alors qu'elle était attendue lundi à Athènes, une mission des bailleurs de fonds de la "troïka" - UE, BCE et FMI - pour évaluer l'état réel de la Grèce a dû reporter in extremis sa visite.
"N'attendez pas de décision sur la Grèce lors du Conseil européen", a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert. Vainqueur à l'arraché, le 17 juin, devant Alexis Tsipras, le champion de la gauche radicale, M. Samaras, avait la faveur des décideurs internationaux. Pour lui, le peuple grec s'est prononcé pour l'arrimage à l'euro.
"Il n'y a pas une minute à perdre. Nous ne pouvons rester à la dérive", a-t-il affirmé. Omniprésent, le socialiste Evangelos Vénizelos a clamé que la Grèce mènerait à Bruxelles "une grande bataille" pour amender le "mémorandum".
Ne disposant que d'un socle de 30% des votes exprimés, M. Samaras a dû former un fragile gouvernement d'union nationale, avec la participation minoritaire des socialistes du Pasok et d'une petite formation de gauche modérée, le Dim-ar.