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Dans un communiqué cité par l'agence prokurde ANF, le PKK considère qu'il a accompli sa "mission historique" et que grâce aux armes la question kurde est parvenue "à un point où elle peut désormais être résolue par une politique démocratique".
Il confirme que le 12e Congrès du parti, qui a eu lieu la semaine passée dans les montagnes du nord de l'Irak, "a décidé de dissoudre la structure organisationnelle du PKK et de mettre fin à la voie de la lutte armée", répondant ainsi à l'appel de son chef historique et fondateur, Abdullah Öcalan, lancé le 27 février.
Le parti AKP au pouvoir a salué aussitôt "une étape importante vers l'objectif d'une Turquie débarrassée du terrorisme".
"Cette décision doit être mise en pratique et réalisée dans toutes ses dimensions", a insisté Ömer Çelik, porte-parole du parti.
"Les mesures nécessaires seront prises pour garantir que le processus progresse de manière saine et fluide", a ajouté le directeur la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, sans en préciser les modalités pratiques.
Le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Nechirvan Barzani, a, lui, salué une décision qui renforcera la stabilité dans la région.
Dans le centre de Diyarbakir, la principale ville du sud-est à majorité kurde de Turquie, l'annonce du PKK a été accueillie par des scènes de joie mêlant danse et musique populaires, selon des images de médias locaux.
Dans son communiqué, le PKK souligne que sa dissolution "fournit une base solide pour une paix durable et une solution démocratique" et en appelle au Parlement turc.
"A ce stade, il est important que la Grande Assemblée (...) joue son rôle avec responsabilité face à l'Histoire", indique-t-il.
"Ce n'est pas la fin, c'est un nouveau départ", a jugé Duran Kalkan, membre du comité exécutif du PKK, pendant le congrès extraordinaire du parti armé, selon l'agence prokurde Mezopotamya.
L'autodissolution du PKK est l'aboutissement d'un processus initié à l'automne par le principal allié du président Recep Tayyip Erdogan, le nationaliste Devlet Bahçeli qui a tendu la main à M. Öcalan et lancé une médiation via le parti prokurde DEM.
Le PKK avait répondu favorablement le 1er mars à l'appel de son chef historique, annonçant un cessez-le-feu immédiat avec les forces turques. Mais il avait ensuite fait valoir les difficultés de réunir son congrès alors que l'aviation turque continuait de bombarder ses positions.
"Apo" (oncle, en kurde), comme l'appellent ses partisans, est détenu à l'isolement depuis 26 ans. A 76 ans il est peu probable qu'il quitte l'île-prison d'Imrali, au large d'Istanbul, mais il devrait voir ses conditions assouplies, selon un responsable du parti au pouvoir AKP cité par le quotidien progouvernemental Türkiye.
"Les conditions de détention seront assouplies (...) Les rencontres avec le DEM et la famille seront également plus fréquentes", selon ce responsable qui affirme que "Öcalan lui-même a déclaré ne pas vouloir quitter Imrali".
Après avoir salué une "opportunité historique" de paix, avec "nos frères kurdes" à la suite de l'appel de M. Öcalan, le président Erdogan avait juré de poursuivre les opérations armées contre le PKK "si (ses) promesses n'étaient pas tenues".
Resté en retrait pendant toute la durée du processus, le chef de l'Etat a laissé son allié Devlet Bahçeli en première ligne.
Mais pour Gönül Tol, directrice du programme Turquie au Middle East Institute, jointe par l'AFP, "le principal moteur (de ce processus) a toujours été la consolidation du pouvoir d'Erdogan".
Selon elle, le chef de l'Etat pourra ainsi se présenter aux élections de 2028 renforcé face à une opposition divisée.
La chercheuse rappelle que la population kurde ne s'est pas jointe aux manifestations de l'opposition en mars pour dénoncer l'arrestation du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, pas plus qu'au rassemblement de son parti, le CHP, samedi à Van (est), ville à forte population kurde.
M. Imamoglu, incarcéré depuis le 23 mars, est le candidat officiel du CHP, premier parti d'opposition, pour l'élection présidentielle de 2028.
Pour elle, "le manque de participation kurde à ce rassemblement montre que la stratégie d'Erdogan, qui consiste à diviser pour mieux régner, fonctionne".
Selon certaines estimations, la population kurde représente 20% des 85 millions