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Placé sous le thème “L’intelligence artificielle: Une opportunité exponentielle pour le développement durable en Afrique”, cet événement, tenu lundi au siège de l’ONU, reflète l’engagement sans faille du Maroc en faveur de la coopération Sud-Sud érigé en pilier stratégique de la politique étrangère du Royaume sous le leadership clairvoyant de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Cette réunion vise notamment à souligner l’importance des partenariats stratégiques et de la coopération renforcée afin d’améliorer les capacités de l’Afrique en matière d’IA et de donner voix au continent dans le débat mondial et multipartite sur cette nouvelle technologie, sa gouvernance et ses bienfaits.
L’événement a connu la participation de la professeure Amal El Fallah Seghrouchni, présidente exécutive du Centre international d’intelligence artificielle du Maroc dit Ai Movement, au sein de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). Elle a à cette occasion fait une présentation exhaustive sur le rôle clé de l’IA dans la transformation de l’avenir de l’Afrique et le potentiel de cette technologie à même de contribuer à hauteur de 1.500 milliards de dollars à l’économie africaine, soit 6% du PIB du continent.
“Qu’il s’agisse d’améliorer la prestation des soins de santé, la productivité agricole, de favoriser l’inclusion éducative ou de stimuler la croissance économique, l’IA a déjà fait ses preuves en tant que puissant catalyseur du développement durable”, a-t-elle fait valoir.
Parmi les questions importantes qu’elle a développées dans sa présentation figure celle de “l’articulation entre exigences technologiques et réglementaires pour une innovation éthique et responsable, plaidant ainsi pour une IA digne de confiance”.
Elle a relevé qu’afin d’exploiter le potentiel de l’IA, l’Afrique doit accélérer le développement de l’IA et définir sa feuille de route concrète incluant les investissements dans les infrastructures, l’amélioration de la qualité des données, l’éducation, le renforcement des capacités, la recherche et l’innovation, ainsi que la gouvernance.
L'intervenante a rappelé dans ce contexte que le Maroc a organisé en juin dernier à Rabat le 1er Forum de haut niveau sur l’intelligence artificielle en Afrique regroupant plus de 20 pays, ajoutant que ce conclave a été marqué par l’adoption à l'unanimité du Consensus africain de Rabat sur l’intelligence artificielle.
Mme Seghrouchni a également présenté le Centre Ai Movement qui est un centre de recherche et développement créé en 2020 par l’UM6P et qui se positionne en tant que hub régional et leader dans le domaine de l’IA et oeuvre pour le développement d’une IA digne de confiance à l’échelle du continent.
Il s’agit aussi de promouvoir le co-développement à travers les objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030, a-t-elle indiqué, citant à ce propos une étude réalisée et publiée par “Nature” en 2020 qui fait ressortir que 79% des ODD peuvent être atteints ou améliorés grâce à l’IA.
L’Ai Movement a été désigné centre de catégorie II de l’UNESCO, en novembre 2023, soit un centre d’excellence dans le domaine de l’IA et des sciences de données en Afrique, a rappelé cette experte reconnue de l’IA, ajoutant que l’actuelle réunion aux Nations unies vise notamment à donner plus de visibilité au Consensus africain de Rabat sur l’IA et de contribuer à une meilleure représentation du continent dans les discussions globales autour de la gouvernance de la nouvelle technologie.
Ce consensus a lancé un appel d'action pour mettre en place les jalons d'une stratégie africaine sur la gouvernance de l'IA, a-t-elle expliqué dans une déclaration à la MAP, appelant à mettre en place des actions concrètes relatives notamment à l'infrastructure, à la formation, au financement de la recherche et du développement des technologies, outre la protection des données.
La présidente exécutive du Centre Ai Movement a, en outre, souligné l’importance de développer des technologies d’IA dignes de confiance qui tiennent compte des considérations éthiques, de l’équité, de la transparence et de la responsabilité. “En nous concentrant sur le développement responsable de l’IA, nous pouvons maximiser les bénéfices de ces technologies tout en minimisant les risques potentiels”, a-t-elle insisté.
Cette réunion a également connu la participation de Rachel Adams, PDG du Centre mondial sur la gouvernance de l'IA, basé en Afrique du Sud et qui héberge l'Observatoire africain sur l'IA responsable.
Prenant la parole à cette occasion, elle a passé en revue les missions de l’Observatoire africain sur l’intelligence artificielle responsable, en indiquant que cette structure a acquis une expertise avérée dans ce domaine à travers la collecte de données et la proposition de visions et stratégies pour améliorer la gouvernance de la nouvelle technologie.
Evoquant la stratégie continentale de l’Union africaine (UA) en matière d'IA, la présidente a expliqué que l’objectif de cette démarche est de mettre à contribution l’IA pour accélérer la transformation socio-économique, conformément à l’Agenda de l’UA de 2063 et au Programme de développement durable de l’ONU de 2030.
Abondant dans le même sens, Majda Moutchou et Chris Lu, respectivement représentants adjoints des Missions permanentes du Maroc et des Etats-Unis auprès des Nations unies, ont indiqué que le Groupe des amis sur l’IA permet d’engager des discussions inclusives pour faire progresser l’IA au service du développement durable et en vue de réduire la fracture numérique.
Il se sont félicités, à ce propos, du momentum que l’IA crée déjà en Afrique et des perspectives de son développement sur le continent avec l'appui de tous les partenaires internationaux.
La réunion du Groupe des amis sur l'IA a connu une forte participation des Etats membres issus de tous les groupes régionaux, qui ont salué l’adoption du Consensus africain de Rabat sur l’IA, en félicitant le Maroc pour sa vision, son engagement et son leadership dans ce processus.
Adopté à l'unanimité, le Consensus de Rabat définit trois principes fondateurs qui mobiliseront les institutions à travers le continent, à savoir, travailler à l’élaboration d’un cadre commun pour une gouvernance mondiale et inclusive de l’IA, exploiter l’IA dans le secteur public et au service du bien commun africain et garantir le développement et l’utilisation éthique de l’IA et basé sur les droits humains au service de tous.