La pièce «Moi, Caravage» séduit les Casablancais : Les confessions émouvantes d’un peintre rebelle

Jeudi 20 Mai 2010

La pièce «Moi, Caravage» séduit les Casablancais : Les confessions émouvantes d’un peintre rebelle
Il y a des silences qui en disent long sur l’idée que se font les spectateurs d’une pièce donnée en représentation. Celle présentée récemment au Théâtre italien à Casablanca (Consulat général d’Italie) s’intitule «Moi, Caravage». Un monologue sur la vie tourmentée du célèbre peintre Michelangelo Merisi dit «Caravaggio», librement inspiré du roman de Dominique Fernandez, «La Course à l’abîme».
Ce soir, le silence avait quelque chose de profond, certains diront de mystique. Une ambiance inhabituelle régnait au Théâtre qu’on aurait pu dire que le fantôme de ce peintre majeur, disparu il y a quatre siècles, exigeait silence et retenue à une assistance très attentive ce soir-là. Certainement, pour mieux assimiler des mots, qui traduisent les pensées et les angoisses distillées sur scène, et apprécier à sa juste valeur l’histoire de cet illustre personnage des siècles passés. Une histoire expertement mise en scène par Stanislas Grassian et magnifiquement interprétée par Cesare Capitani avec Martine Midoux (dramaturgie musicale et chant).
Dans le merveilleux décor des lieux, le public a suivi attentivement le parcours singulier et trouble de cette grande figure dont on célèbrait à cette même occasion le quatrième centenaire de sa mort. Durant 1h7 minutes, celui-ci s’est vu offrir un voyage-confession à la (re)découverte de ce qu’a pu être l’univers de Caravage.
A quoi a pu ressembler la vie de Michelangelo? De quoi était-elle faite? Quel a été son parcours? A-t-il été ce que l’on pense de lui?  Dans un style mêlant savamment fiction et vérité, la pièce proposait une balade instructive durant laquelle le public a pu se faire son idée sur cet illustre personnage qui marqua à jamais notre siècle. Son mode de vie, son caractère violent, ses nombreux passages à la prison, son comportement asocial, son approche de la peinture… Mais aussi, l’attrait dont il fut l’objet notamment auprès des autorités d’alors qui le courtisaient et le protégeaient en même temps. Au point d’en faire une icône qui, contre toute attente, resta rebelle et révolutionnaire dans ses choix et sa perception des choses.
Un parcours magistralement interprété dans un décor dominé par de petites lumières comme pour souligner la place de celles-ci dans l’œuvre picturale de Caravage. Avec en toile de fond, le chant a cappella d’une soprano qui vient en quelque sorte adoucir le supplice de l’artiste.
Le fantôme du peintre parti, le public debout a longuement ovationné la pièce et ses acteurs traduisant de façon claire toute sa joie. Finalement, l’histoire en valait bien un peu de silence. Les acteurs à leur tour sont conquis.
«Le public a été très chaleureux. Il a l’air d’avoir bien aimé tellement il était expressif. Et les applaudissements étaient très forts», a confié ému et satisfait, Cesare Capitani.
Egalement satisfait de la prestation de ce soir et de la réaction du public,  Stanislas Grassian explique le succès de la pièce en ces termes : « Je pense que le public est heureux de découvrir un personnage illustre comme le Caravage.  Tout en rêvant, il désire découvrir à travers le théâtre un personnage qui a marqué l’histoire par son art et sa peinture. En fait, les gens aiment tout ce qui est intelligent et bien interprété», souligne le metteur en scène.
Soulignons que ce spectacle a été offert par l’Association culturelle italienne Dante Alighieri en collaboration avec le Consulat général d’Italie à Casablanca.

ALAIN BOUITHY

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