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Plus de 2.000 ans après les Thraces, dont les trésors continuent de fasciner à travers le monde, la fièvre de l’or gagne à nouveau la Bulgarie, pays pauvre où l’orpaillage de loisir se transforme parfois en gagne-pain pour les plus méthodiques.
Courbés le long de la rivière Toundja, dans le centre de Bulgarie, une douzaine d’hommes et une femme, Milka Ganeva, les genoux dans l’eau glacée, lavent des alluvions pour en extraire les précieuses paillettes.
“Ce site doit être riche puisque les Thraces l’avaient choisi pour capitale”, plaisante cette employée de 59 ans, qui depuis deux ans écume chaque week-end les alentours du barrage de Koprinka.
Les eaux de ce barrage construit à l’époque communiste recouvrent les vestiges de Sevtopolis, ancienne capitale de la civilisation Thrace, entrée dans l’histoire pour ses richesses inouïes en or.
Comme Mme Ganeva, quelque 1.500 Bulgares s’adonnent plus ou moins régulièrement à l’orpaillage de loisir, que beaucoup ont découvert depuis que cette activité a été explicitement autorisée par la loi en 2009.
“L’éclat de l’or attire, surtout dans un pays pauvre”, souligne Kiril Stamenov, président de la toute jeune association des orpailleurs bulgares.
Il relève que la mode a gagné des gens de “tous milieux et de tous métiers”.
Les séminaires d’initiation ne désemplissent pas et des compétitions d’orpailleurs sont même organisées sous l’œil des caméras.
La Bulgarie se prête particulièrement à l’orpaillage de loisir: selon un rapport gouvernemental publié en août, “presque toutes les rivières bulgares sont porteuses d’or”, sans toutefois mériter une extraction industrielle, cantonnée à la mine à ciel ouvert de Tchelopetch.
“L’or a toujours été là. Ce n’est pas par hasard que le territoire de la Bulgarie moderne est un berceau de la civilisation thrace”, souligne Kiril Stamenov.
La découverte de quelques paillettes suffit à la joie de la grande majorité des orpailleurs du dimanche, comme Milka.
“J’espère juste pouvoir offrir un jour des médaillons porte-bonheur à mes deux petits-enfants”, confie cette jeune grand-mère en précisant avoir trouvé 8 grammes d’or en deux ans. Quelques-uns, comme Hristo Mavroudov, ont tout lâché pour tenter de vivre de leur passion.
“La fièvre de l’or est un sentiment sans pareil”, souligne ce jeune homme de 28 ans, qui se présente comme “orpailleur de métier” et explique explorer les rivières de montagne “en toute saison” depuis deux ans avec son collègue Nikolay Kostadinov.
“Nous devenons meilleurs de jour en jour et espérons pouvoir vivre un jour” de cette activité, souligne-t-il. A eux deux, ils ont accumulé 70 grammes d’or en un an, mais le produit -environ 1.750 euros - reste modeste. Les cours mondiaux de l’or sont en effet retombés loin des sommets atteints en 2011 et le gramme de cet or à 20-22 carats n’est plus acheté que de 50 à 52 leva (25-26 euros) par les bijoutiers bulgares.
“Il n’y a que les passionnés qui s’affirment comme orpailleurs. Ceux qui s’y mettent dans le seul objectif de s’enrichir renoncent aussitôt. Il n’y a pas d’orpailleur riche”, sourit M. Stamenov.
Car le travail est fastidieux : le plus souvent, il y a moins de 0,5 gramme d’or par mètre cube d’alluvions, un volume qui correspond au contenu de 400 pelles ou 100 seaux à laver et tamiser méticuleusement.
Mais il existe des astuces, reconnaît Nikolay Kostadinov : “L’or est 19 fois plus lourd que l’eau et a du mal à prendre les virages. On cherche donc des gîtes au tournant d’une rivière, autour de racines d’arbres ou de grosses pierres”.
La forme des paillettes doit ensuite être soigneusement scrutée à la loupe: si elles sont arrondies, c’est que la rivière les a traînées sur plusieurs kilomètres. Si elles sont dentelées, le gîte doit être tout près...
Loin de ces considérations, Hristo Atanassov, un électricien de 50 ans, a une approche plus légère : “L’orpaillage n’est fatigant que si on s’acharne à trouver de l’or coûte que coûte. Mais si on reste serein au bord de la rivière, avec juste la pensée de l’or qui vous fait oublier les soucis quotidiens, c’est un loisir qui n’a pas de prix...”, philosophe-t-il une bière à la main.
Courbés le long de la rivière Toundja, dans le centre de Bulgarie, une douzaine d’hommes et une femme, Milka Ganeva, les genoux dans l’eau glacée, lavent des alluvions pour en extraire les précieuses paillettes.
“Ce site doit être riche puisque les Thraces l’avaient choisi pour capitale”, plaisante cette employée de 59 ans, qui depuis deux ans écume chaque week-end les alentours du barrage de Koprinka.
Les eaux de ce barrage construit à l’époque communiste recouvrent les vestiges de Sevtopolis, ancienne capitale de la civilisation Thrace, entrée dans l’histoire pour ses richesses inouïes en or.
Comme Mme Ganeva, quelque 1.500 Bulgares s’adonnent plus ou moins régulièrement à l’orpaillage de loisir, que beaucoup ont découvert depuis que cette activité a été explicitement autorisée par la loi en 2009.
“L’éclat de l’or attire, surtout dans un pays pauvre”, souligne Kiril Stamenov, président de la toute jeune association des orpailleurs bulgares.
Il relève que la mode a gagné des gens de “tous milieux et de tous métiers”.
Les séminaires d’initiation ne désemplissent pas et des compétitions d’orpailleurs sont même organisées sous l’œil des caméras.
La Bulgarie se prête particulièrement à l’orpaillage de loisir: selon un rapport gouvernemental publié en août, “presque toutes les rivières bulgares sont porteuses d’or”, sans toutefois mériter une extraction industrielle, cantonnée à la mine à ciel ouvert de Tchelopetch.
“L’or a toujours été là. Ce n’est pas par hasard que le territoire de la Bulgarie moderne est un berceau de la civilisation thrace”, souligne Kiril Stamenov.
La découverte de quelques paillettes suffit à la joie de la grande majorité des orpailleurs du dimanche, comme Milka.
“J’espère juste pouvoir offrir un jour des médaillons porte-bonheur à mes deux petits-enfants”, confie cette jeune grand-mère en précisant avoir trouvé 8 grammes d’or en deux ans. Quelques-uns, comme Hristo Mavroudov, ont tout lâché pour tenter de vivre de leur passion.
“La fièvre de l’or est un sentiment sans pareil”, souligne ce jeune homme de 28 ans, qui se présente comme “orpailleur de métier” et explique explorer les rivières de montagne “en toute saison” depuis deux ans avec son collègue Nikolay Kostadinov.
“Nous devenons meilleurs de jour en jour et espérons pouvoir vivre un jour” de cette activité, souligne-t-il. A eux deux, ils ont accumulé 70 grammes d’or en un an, mais le produit -environ 1.750 euros - reste modeste. Les cours mondiaux de l’or sont en effet retombés loin des sommets atteints en 2011 et le gramme de cet or à 20-22 carats n’est plus acheté que de 50 à 52 leva (25-26 euros) par les bijoutiers bulgares.
“Il n’y a que les passionnés qui s’affirment comme orpailleurs. Ceux qui s’y mettent dans le seul objectif de s’enrichir renoncent aussitôt. Il n’y a pas d’orpailleur riche”, sourit M. Stamenov.
Car le travail est fastidieux : le plus souvent, il y a moins de 0,5 gramme d’or par mètre cube d’alluvions, un volume qui correspond au contenu de 400 pelles ou 100 seaux à laver et tamiser méticuleusement.
Mais il existe des astuces, reconnaît Nikolay Kostadinov : “L’or est 19 fois plus lourd que l’eau et a du mal à prendre les virages. On cherche donc des gîtes au tournant d’une rivière, autour de racines d’arbres ou de grosses pierres”.
La forme des paillettes doit ensuite être soigneusement scrutée à la loupe: si elles sont arrondies, c’est que la rivière les a traînées sur plusieurs kilomètres. Si elles sont dentelées, le gîte doit être tout près...
Loin de ces considérations, Hristo Atanassov, un électricien de 50 ans, a une approche plus légère : “L’orpaillage n’est fatigant que si on s’acharne à trouver de l’or coûte que coûte. Mais si on reste serein au bord de la rivière, avec juste la pensée de l’or qui vous fait oublier les soucis quotidiens, c’est un loisir qui n’a pas de prix...”, philosophe-t-il une bière à la main.