
Au moins deux députés indépendants ont indiqué jeudi qu'ils soutiendraient le gouvernement d'Antonis Samaras, fragilisé par des divergences sur la politique d'austérité et d'immigration.
Les tensions se sont accentuées depuis la décision du Premier ministre il y a dix jours de mettre en sommeil les trois chaînes de télévision et la radio de la société d'audiovisuel public ERT (Ellinikí Radiofonía Tileórasi), officiellement pour des raisons budgétaires. Mis devant le fait accompli, les socialistes du Pasok et la Gauche démocratique avaient demandé une reprise immédiate des émissions.
Lundi, le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative du pays, a suspendu le décret gouvernemental qui avait ordonné la fermeture de l'ERT, ouvrant la voie à une reprise des émissions, toujours attendue.
Jeudi soir, pour la troisième fois depuis le début de la semaine, les trois partis n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur les modalités de réouverture de l'ERT. A l'issue de la rencontre, le chef de la Gauche démocratique, Fotis Kouvelis, a déclaré que ses propositions sur une nouvelle société d'audiovisuel public avaient été rejetées par le Premier ministre.
Il a accusé Antonis Samaras de ne pas respecter la décision du Conseil d'Etat. "Ce n'est pas une formalité, il ne s'agit pas d'une simple procédure, c'est fondamentalement une question de démocratie", a-t-il déclaré. "Nous ne sommes pas responsables de l'impossibilité à trouver un terrain d'entente", a-t-il ajouté.
Le dirigeant du Pasok Evangelos Venizelos, deuxième parti de la coalition en importance, a souligné de son côté la gravité de la situation et invité la Gauche démocratique à ne pas quitter l'équipe gouvernementale.
"La situation est particulièrement grave pour le pays, pour l'économie et pour les citoyens", a-t-il déclaré. "Nous voulons conserver un gouvernement à trois et nous demandons à la Gauche démocratique de ne pas rompre."
Le Premier ministre s'est plaint jeudi que sa proposition de rouvrir l'ERT avec environ 2.000 salariés, contre 2.600 précédemment, n'ait pas été acceptée par la Gauche démocratique.