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L’unité de la famille ittihadie est un prélude à l’unité de la gauche

Meeting populaire de Driss Lachgar à M’diq


T.B
Mardi 6 Août 2013

L’unité de la famille ittihadie est un prélude à l’unité de la gauche
Le Premier secrétaire de l’USFP qui a encadré jeudi le meeting organisé à M’diq  sous le thème « Ensemble pour la réussite de l’intégration dans la perspective de l’unité de la gauche » s’est dit surpris, chaque fois qu’il visite la région, par les changements que connaît M’diq.  Il n’a pas manqué d’exprimer sa fierté de cette ville qui, dans les années 60 et 70 et même jusqu’aux années 90, était une sorte d’agglomérats  anarchiques laissés par les Espagnols.  
Pour Driss Lachgar,  depuis 1989 et du temps du  gouvernement d’alternance, jusqu’à aujourd’hui,  l’USFP a tenu   à organiser ce rassemblement  qui s’inscrit dans le cadre de contextes intérieurs  marqués cette année par la célébration, par le peuple marocain,  du 14ème anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI.
Selon le Premier secrétaire, de nombreuses réconciliations ont marqué le règne du Souverain dont celle avec la région du Nord du Maroc qui a énormément souffert à l’époque coloniale et même après l’indépendance.  A travers cette réconciliation spaciale  et avec l’homme qui a eu lieu  dans cette région, le Souverain a concrétisé la continuité des pactes qui unissent l’institution Royale et le peuple marocain.
Les  premiers pactes, a-t-il tenu à rappeler, ont été scellés entre le Mouvement national et le Roi Mohammed V et avec  Feu Hassan II pour le parachèvement de l’intégrité territoriale, alors que le dernier liant le Souverain avec le peuple marocain est marqué par la réconciliation.  Et de s’interroger sur le bilan réalisé de toutes les villes du Nord  et de M’diq en particulier, et ce à tous  les niveaux (électrification  de la campagne, eau potable, infrastructures, enseignement, etc).
Le dernier discours Royal  a apporté la réponse claire  aux  allégations  avancées par le gouvernement Benkirane  et rendu justice  à Abderrahman El Youssoufi, au gouvernement d’alternance et aux Ittihadis  qui ont accepté, en des moments difficiles,  de gérer la chose publique en 1998  pour épargner au Maroc ce que Feu Hassan II a qualifié de crise cardiaque. Le Souverain a dit clairement dans son discours prononcé à l’occasion de la Fête du Trône  que  « le gouvernement actuel a trouvé entre ses mains, dans le domaine économique et social, un héritage sain et positif, constitué d’actions constructives et de réalisations tangibles ».
Malgré cette situation, et l’ancienne Constitution  qui ne facilitait guère la mission,  l’USFP a assumé comme toujours ses responsabilités, et ce  pour l’intérêt du pays et personne n’a évoqué cet héritage. A ce sujet, le gouvernement d’alternance est parvenu  notamment à faire bénéficier les enseignants et les fonctionnaires de la Fonction publique de  la promotion exceptionnelle gelée des décennies durant, a fait savoir le Premier secrétaire.
Tout en indiquant que le Maroc est un modèle dans le Sud de la Méditerranée, en termes de stabilité, de sécurité et de quiétude, Driss Lachgar a confirmé que le dynamisme populaire qu’a connu le Maroc ces deux dernières années, a des origines lointaines qui remontent à l’indépendance du Royaume.
Et de poursuivre que les réconciliations  ont concerné la question de la femme et la Moudawana, et l’Instance équité et réconciliation  qui, dans son rapport, a confirmé que 80% des victimes étaient des militants de l’USFP. Cette justice transitionnelle est l’œuvre de SM le Roi  Mohammed VI qui a eu  l’audace  d’évoquer de manière collective, franche et claire le règne de Feu Hassan II et d’affirmer qu’il y avait bel et bien des violations des droits de l’Homme.
Par ailleurs, Driss Lachgar a évoqué la question  de notre intégrité territoriale, le Printemps arabe, la situation dans le Sahel et les dangers qui guettent les pays de toute la région.
Le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, a précisé que le peuple se trouve aujourd’hui devant deux projets diamétralement opposés : un projet progressiste et moderniste et un autre conservateur. Il a tenu également à souligner que le combat du parti de la Rose contre le projet conservateur n’est pas un combat contre l’islam, mais contre les mouvements islamistes qui n’ont pas de programmes clairs et se contentent de se cacher derrière des slogans.
Driss Lachgar a, par ailleurs, critiqué la mainmise du gouvernement sur l’institution parlementaire, précisant que la seule voix permise au sein de l’Hémicycle est celle de la majorité gouvernementale. « Même au sein des Parlements des années de plomb, l’opposition disposait de droits qui lui permettaient de dévoiler la corruption et de dénoncer les atteintes aux libertés », a-t-il rappelé.
Le Premier secrétaire a précisé que l’USFP a lutté, préalablement à l’adoption de la Constitution 2011, pour la rationalisation de l’action parlementaire et contre la balkanisation de la vie politique. Dans ce sens, il a été décidé que les groupes parlementaires soient composés de moins de 20 députés, non compris les représentants apparentés, mais ce qui se passe aujourd’hui, au sein de la Chambre des représentants, contredit tous ces acquis puisqu’un amendement du règlement intérieur de la première Chambre allant dans le sens de la réduction du nombre de députés donnant droit à la constitution d’un groupe parlementaire à 15 députés, a été proposé en vue de satisfaire quelques partis et former un gouvernement composé de « groupuscules » au lieu de construire des alliances fortes avec des partis qui ont une base réelle. « Avec une telle mentalité, la démocratie ne peut avancer », a-t-il tranché.
Le gouvernement a dénaturé également la séance mensuelle de politique générale qui s’est transformée en une sorte de monologue entre le gouvernement et sa majorité. Et ce  contrairement à ce qui se passe dans les Parlements des pays démocratiques (Cortès espagnol, Assemblée nationale française, ou Chambre des communes britannique) où l’opposition jouit des mêmes droits que la majorité pour qu’elle puisse assumer sa responsabilité dans le contrôle de l’Exécutif. Même si l’article 10 de la Constitution 2011 a mis en valeur le rôle de l’opposition, les interprétations du gouvernement contredisent sa quintessence et  dépossèdent l’opposition de ses droits en prétextant la proportionnalité, alors que l’USFP a, maintes fois, précisé que la proportionnalité ne s’appliquait qu’à la constitution du bureau de la Chambre des représentants.
Pour contrer toutes ces dérives et défendre les acquis, le Premier secrétaire a appelé à une mobilisation de tous les démocrates, les modernistes et les hommes de gauche.
Il a, par ailleurs, expliqué que le choix du retour de l’USFP à l’opposition a été mûrement réfléchi et n’était pas « une surenchère » comme le prétendent quelques-uns. L’un des alliés de l’USFP, précise le dirigeant ittihadi, avait pris une position différente et avait intégré, de bonne foi, la coalition gouvernementale présidée par le PJD. Mais au bout d’une année et demie, il s’est rendu compte qu’il s’était trompé et a décidé de se retirer et de retourner parmi l’opposition. Cependant, le parti majoritaire préfère toujours parler « de démons et de crocodiles. Si tu acceptes, tu cours après des portefeuilles ministériels et si tu renonces, tu es, donc, un démon ou un crocodile. L’on ne sait pas exactement ce qu’ils veulent », a martelé le Premier secrétaire de l’USFP.
Il a, en outre, réitéré que l’USFP n’a pas intérêt, voire n’a pas la volonté de faire tomber le gouvernement actuel, car « nous voulons que vous assumiez entièrement votre responsabilité ». Selon lui, l’USFP a intérêt à ce que le gouvernement termine son mandat pour que le peuple puisse le juger et valoriser ce qu’a réalisé le gouvernement d’Abderrahman El Youssoufi et ce que le gouvernement Benkirane a fait, tout en sachant que le gouvernement d’alternance ne disposait pas des mêmes prérogatives que l’Exécutif actuel.
D’un autre côté, il a déploré le comportement  du gouvernement qui « veut parler à la fois au nom de l’opposition et de la majorité ». Et d’ajouter : « Quand le grand militant Abderrahman El Youssoufi était Premier ministre sans grandes prérogatives, je me rappelle que  feu Abdelaziz Mesfioui qui était membre du groupe constitutionnel, avait qualifié El Youssoufi de comploteur, et d’agent de l’Algérie. Notre frère Abderraham l’avait écouté sans répondre à ses injures, mais aux questions qu’il avait posées. Quant aux ministres actuels, ils n’ont pas cet esprit démocratique que tout responsable devrait avoir. Cela fait vraiment peur », a affirmé Driss Lachgar.
« Nous, nous n’adopterons pas leur style », a-t-il annoncé en rappelant que « lorsqu’ils veulent intimider une partie ou une personne, ils annoncent qu’ils sont au courant de ses dossiers. Celui contre lequel vous aviez affirmé disposer de dossiers de corruption, votre coalition ne peut se faire qu’avec lui. Comment le peuple marocain peut-il vous faire confiance alors qu’il voit le chef du gouvernement revenir sur ses déclarations ? Et Dieu merci, grâce à la révolution numérique quiconque peut les consulter à satiété », a déclaré Driss Lachgar.
Il a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de réhabiliter la gauche marocaine qui a été particulièrement marquée par les dissensions et les scissions. L’unification des forces de gauche est pour nous une priorité et le processus d’unifier la famille ittihadie n’est qu’un prélude, a-t-il poursuivi. Le Premier secrétaire a ajouté que les modernistes et les progressistes n’ont qu’un seul choix, celui de l’unité et la constitution d’un front démocratique. Il a rappelé, dans ce sens, la décision de l’USFP, après le 9ème Congrès du parti, de s’ouvrir sur les syndicats, les partis politiques, les organisations des droits de l’Homme et de la société civile, tout en exhortant les organisations féminines à l’unité pour défendre les droits de la femme, la parité et l’égalité des chances tels qu’ils sont stipulés par la nouvelle Constitution. Il a également exhorté les jeunes à défendre le droit à la diversité culturelle et linguistique, et leurs droits de vivre pleinement leur époque, et le mouvement des droits de l’Homme à militer pour  son droit au  rassemblement et à la liberté.


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