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L’épidémie de Covid-19 au Maroc vue sous l’angle de la sociologie


Par Asmaa Attarça *
Mercredi 27 Mai 2020

L’épidémie de Covid-19 au Maroc vue sous l’angle de la sociologie
I - Un mode de vie social transformé face à une conjoncture sanitaire compliquée


2020 : l’année où toute la planète est secouée par un nouvel ennemi mortel.
Le Covid-19 (1) : un démon qui met le monde face à une guerre sanitaire sans précédent. Une guerre qui ne demande pas une confrontation classique avec des armes et fusils mais plutôt le monde se trouvant face à un virus qui détruit les systèmes respiratoires en peu de temps. Sous les directives strictes de l’OMS, plusieurs pays se sont mobilisés pour lutter contre cette épidémie de l’année 2020. Plusieurs lois ont été promulguées, plusieurs communiqués ont été publiés et d’autres procédures menées par plusieurs pays pour éradiquer le Covid-19. 
La situation au Maroc n’est pas différente des autres pays du monde. Le Covid-19 s’installe fortement au sein des foyers marocains causant des dégâts humains et des pertes humaines inacceptables. 
Alors, comment l’Etat et la société marocaine réagissent face à l’avènement dérangeant de ce nouveau virus ravageur ? Quelles sont les opérations menées par l’Etat pour éradiquer la propagation de l’épidémie ? Quelles sont les répercussions sociales de ce problème sanitaire sur les familles et les individus au Maroc ? Quelles conséquences face aux maladies psychologiques qui découlent du confinement sanitaire obligatoire ? Et au final, quel est l’état de la santé au sein des classes sociales défavorisées au Maroc ?

Naissance d’une épidémie mondiale, voie vers l’effervescence des sciences exactes
La nature existentielle est une réponse à la nature humaine. Une réponse parfois protagoniste, parfois antagoniste. Mais la nature est le chef suprême de toutes les natures humaines, individuelles, personnelles ou collectives. La nature impose ses lois depuis l’ère du travois et de la vie en bois, d’où l’idée que la nature humaine est faible. Faible face à une nature suprême qui perturbe les habitus humains et exige une soumission collective à une reconstruction, une restructuration et une réorganisation suscitées par un élément microscopique, petit de taille mais avec de grands maux : le Covid-19. C’est la preuve que l’être humain est un être soumis d’abord au pouvoir de la nature qui génère des pouvoirs et des lois incontournables pour préserver la continuité de la nature et l’abolition des « antinature » naissants comme les virus qui guettent la vie humaine et changent les coutumes. Ceci est un message de la nature suprême à la nature humaine : Halte donc à la colère de la grande nature !!! Une colère visible avec les dégâts du Covid-19.
La nécessité change l’habitude. Du jour au lendemain, la vie des individus change et de nouvelles habitudes et lois s’installent pour abolir d’anciennes coutumes familiales et de précédents rituels sociaux. Etant des spécialités indépendantes dans le passé proche, étant des unités indépendantes dans les théories, les pratiques et les perspectives, aujourd’hui, la situation change et l’indépendance et l’individualisme disparaissent pour céder leur place à l’interdépendance, à la notion du groupe, aux inter-réflexions et à une large communication entre les diverses sciences et disciplines. 
Ainsi, à cause du Covid-19, toutes les spécialités scientifiques se rejoignent et se réunissent pour travailler autour d’une seule thématique : Covid-19. Un virus qui ne distingue pas entre les classes, entre les formations, entre les postes, ou entre les origines et les appartenances. Tout le monde se mobilise contre un ennemi commun qui guette tous les corps humains quelles que soient la race, la classe, ou la couleur. Il guette le grand responsable et le petit SDF (2) sans pitié ni aucune considération.
On ne peut pas nier l’importance de la médecine dans la prévention et la sauvegarde de la santé humaine qui est aussi une santé sociale, anthropologique et une méditation psycho-philosophique. Depuis l’apparition du Covid-19, le fameux virus mortel, les laboratoires des sciences exactes médicales se sont mobilisés pour trouver un sérum médical, une injection chimique efficace ou toute autre solution chimique capable d’éradiquer la propagation de ce virus mortel qui sème la terreur sur la planète.

Les sciences humaines et sociales, un complément incontournable pour l’efficacité des opérations sanitaires et travaux scientifiques
Pourtant, les recherches scientifiques et les dépistages médicaux à eux seuls ne suffisent pas pour éradiquer ce mal épidémiologique soudainement imposé pour semer la terreur, la peur, l’angoisse, la phobie et bien d’autres états psychologiques et psychiques compliqués dans la vie humaine. 
Les actions et recherches scientifiques sont à saluer fort certes, mais il faut aussi valoriser les esprits humains, les chercheurs des sciences humaines et sociales qui présenteraient eux aussi des solutions humaines et des sérums anthropologiques pour fortifier l’immunité sociale face à cette guerre épidémiologique.  Des solutions sociales non chiffrées certes, mais sociales, humaines et personnelles, des analyses sociales dures par leurs pensées sociologiques et leurs analyses anthropologiques, des lectures des sciences sociales dures par les hypothèses qui pourraient être des pistes de certitude et d’exactitude sociales qui se basent sur des calculs sociaux, relationnels, comportementaux et non sur des calculs mathématiques durs : une panoplie de pistes à exploiter pour rendre les sciences sociales au service de la lutte contre le Covid-19. 

Mesures prises par l’Etat marocain face au Covid-19
L’Etat marocain de son côté ne baisse pas les bras pour confronter cet ennemi mortel. Depuis la propagation des cas contaminés causés par le Covid-19 au Maroc, les autorités locales et tous les secteurs gouvernementaux travaillent durement pour publier de nouvelles lois, approuver de nouveaux décrets, signer de nouvelles notes officielles qui ordonnent les déplacements humains, les circuits de l’enseignement et l’éducation, les échanges économiques, les communications internationales et les interactions interhumaines. 
Pour garder le coronavirus sous contrôle, les autorités marocaines ont annoncé, jeudi 19 mars 2020, « l’état d’urgence sanitaire » pour diminuer au maximum les déplacements de la population. L’objectif est de freiner la propagation du virus, notamment par le confinement et la restriction généralisée des déplacements sur la voie publique. 
Au niveau économique, l’Etat marocain a mis en place un plan d’urgence pour la sauvegarde du pouvoir économique de la population marocaine, car pour les ménages, les premiers effets sont déjà là avec des baisses considérables des revenus et des pertes d’emploi.  Par conséquent, les transferts de devises des émigrés marocains vers leurs familles et proches au pays d’origine (Maroc) ont diminué et plusieurs crises économiques ont vu le jour au sein des foyers marocains, ce qui pourrait engendrer de graves tensions familiales, voire des divorces et répudiations.
Face à cette crise sanitaire, et en vue de réduire le nombre quotidien de personnes contaminées au Maroc, de nombreuses mesures ont été prises. En effet, l’Etat a planifié des actions préventives importantes que nous pourrions énumérer comme suit :
1 - Les étudiants marocains de Wuhan, premier foyer de l’épidémie en Chine, ont été rapatriés immédiatement au Maroc après l’annonce du fléau et ont bénéficié d’une prise en charge de leurs soins.
2 - Fermetures d’espaces de forte fréquentation des individus : mosquées, cafés, restaurants, cinémas, salles de sport, et terrains de proximité, transports réduits.
3 - Le Maroc a décidé de suspendre jusqu'à nouvel ordre tous les vols internationaux de passagers en provenance et à destination de son territoire, en même temps que la suspension des trafics maritimes.
D’autres mesures sont prises dans un cadre préventif. En effet, l’instauration du confinement sanitaire général au Maroc consiste aussi à la suspension des activités sportives, artistiques et culturelles ainsi que l’annulation des audiences dans les différents tribunaux du pays. 
L’enseignement est aussi concerné par les mesures prises pour éradiquer le coronavirus au Maroc. En effet, le ministère marocain de l'Education nationale a annoncé la suspension jusqu'à nouvel ordre des cours dans tous les établissements scolaires, les universités privées et publiques à partir du lundi 16 mars 2020, dans le cadre de la lutte contre la propagation de la maladie. Une fermeture qui ne signifie absolument pas un arrêt complet des études, car le ministère de l’Education nationale a veillé au lancement de plateformes d’apprentissage à distance pour permettre aux élèves et aux étudiants de suivre leurs cours. Une procédure administrative qui se base sur les nouvelles technologies pour remplacer les cours en présentiel. Des moyens technologiques qui ne sont pas accessibles à toutes les catégories sociales ni dans tous les coins du pays.
L’Etat a décidé aussi la suspension de quelques activités économiques (3) ou la diminution des heures de travail, l’instauration du télétravail et l’octroi de congés payés. Des changements qui surviennent avec l’annonce d’une série de mesures pour soutenir et assister les entreprises et les personnes qui se trouvent dans des situations financières difficiles suite à ces fermetures. L’Etat a décidé d’octroyer une somme d’argent à toute personne qui a perdu son emploi dans les secteurs affectés par la pandémie, y compris les personnes actives dans le secteur informel. Des arrêts et fermetures qui nécessitent la mobilisation des différents appareils sécuritaires pour garantir le respect des mesures de confinement et des exigences de l’état d’urgence sanitaire. 
Ces arrêts et fermetures ne sont pas les seuls moyens pour lutter contre le virus. Plusieurs opérations de désinfection et de stérilisation ont été programmées dans des espaces et locaux administratifs qui doivent garder la continuité de leurs activités. 

Le coronavirus change les habitudes religieuses des musulmans marocains 
Au Maroc, la prière est un élément fondamental du lien social. Lieu de rencontre, de proximité et de partage, la mosquée réunit les croyants quel que soit leur niveau de fortune, et les rend égaux devant Dieu. Elle est un nœud de la consolidation des liens au sein de la société. Pourtant, et face à cette épidémie de Covid-19, le Conseil supérieur des oulémas (érudits) a recommandé la fermeture de toutes les mosquées du Maroc, et de ne plus organiser d’événements au sein des lieux de culte même durant les jours sacrés. Face à cette décision, il y a eu d’abord une résistance passive, mais, très vite, les forces de l’ordre y ont mis un terme. Finalement, cette mesure a été acceptée par la majorité de la population qui a compris la portée et le bénéfice à en tirer face à l’épidémie.

Emergence de la notion de solidarité sociale et nationale:
Nous sommes face donc à une nouvelle vie, à de nouvelles habitudes et coutumes avec le nouveau virus et on assiste à l’émergence d’une nouvelle solidarité sociale. En effet, cette crise sanitaire semblait abolir les frontières sociales, familiales et nationales. L’Etat et la société ne cessent de prouver leur forte capacité à relever les défis et à lancer un élan de solidarité inédit. C’est d’ailleurs l’esprit même de la forte mobilisation des contributeurs au Fonds spécial de gestion du coronavirus (des personnalités, des fortunés, des artistes, des sportifs, des stars, des dirigeants de grands groupes, des ambassadeurs de la diaspora dans les pays d’accueil…) dont l’élan de solidarité et de générosité pourrait sauver des milliers d’emplois et de ménages. 
Le secteur industriel s’active selon ses moyens pour combattre cette épidémie mondiale, dans la mesure où certaines de ses unités se sont lancées dans la fabrication de nombreux produits nécessaires à la lutte contre le Covid-19, particulièrement la fabrication des masques de protection qui sont devenus obligatoires à porter pour tout citoyen obligé de se déplacer dans les lieux publics. Cette circonstance sans précédent devrait stimuler la créativité industrielle pour trouver des solutions aux nombreux besoins des citoyens, de l’économie et de la société.
Tout cela doit donc nous permettre de comprendre que les nouvelles formes de solidarité, en dehors des logiques étatiques et marchandes, sont vraiment fondamentales pour contrecarrer toutes les entraves récurrentes et les situations imprévues qui pourraient coûter la vie à plusieurs milliers de citoyens.

Pourtant quelques lacunes persistent
Bien évidemment, les aspects importants relatés plus haut ne doivent pas occulter certains écarts par rapport aux mesures de confinement sanitaire obligatoire, dus partiellement à une certaine inconscience de la gravité de la situation, et surtout aux conditions très précaires notamment des familles pauvres qui doivent se débrouiller afin de s’assurer un revenu pour vivre dans cette situation encore plus douloureuse pour elles, à l’image de l’étroitesse des logements qui ne permet pas à tous les membres de la famille  de respecter le confinement...
De plus, il y a le problème de quelques catégories relativement larges de la population qui ne disposent pas de l’équipement nécessaire pour que leurs enfants puissent suivre les cours à distance, en particulier dans le milieu rural et les quartiers périphériques.
On note aussi certaines failles comme l’incapacité à gérer la congestion des personnes sur certains marchés ou à l’occasion du retrait des autorisations de sortie. 
Ces différents dysfonctionnements nécessitent des solutions urgentes dont dépend le pari de vaincre la pandémie, surtout que les effets psychologiques de ce virus semblent devenir visibles chez les personnes confinées. 
Par Asmaa Attarça
Etudiante chercheuse en cycle 
de doctorat de sociologie 

1-Après avoir été baptisé CoV-2019 dans un premier temps, ce nouveau coronavirus a été appelé SARS-CoV-2 (SARS pour "Syndrome aigu respiratoire sévère" et CoV pour "Coronavirus"). Nommé « Covid-19 par l’OMS, il fait référence au « Coronavirus Disease ». Quant au chiffre 19, il fait référence à l’année de l’apparition de l’épidémie 2019.
2-Sans domicile fixe.
3- Elle ne concerne toutefois pas les marchés publics, les commerces et les magasins de vente de produits et matériaux de première nécessité, ni les restaurants qui livrent à domicile.
 

II - Confinement sanitaire : vers une dépression humaine à cause du changement de la vie sociale

Depuis l’annonce du confinement sanitaire obligatoire au Maroc, nous assistons à l’émergence de nouveaux types de pathologies psychologiques. En effet, en raison de leur poids social, leur coût économique et leurs retombées relationnelles, les pathologies psychologiques s’affirment comme de réelles entraves au respect total du confinement sanitaire. Voie vers la dépression ? C’est éventuellement une hypothèse : le bien-être d’un individu dépend principalement de sa liberté de déplacement qui détermine sa santé mentale. La lutte contre la dépression nécessite donc une maîtrise globale de la notion de : « Santé mentale » et de « Capital moral » des personnes confinées.
Pourtant, les pratiques de prévention et de traitement de la dépression ne sont pas uniformes au Maroc. Ce type de maladies mentales devient très présent suite au confinement sanitaire. Face à cette croissance de l’état de dépression parmi les confinés, plusieurs spécialistes suggèrent de recadrer et de retravailler le bien-être humain, afin d’ouvrir des pistes d’épanouissement à tous les citoyens marocains…et en conséquence diminuer les cas et taux de dépression post-confinement sanitaire. De même que les spécialistes du secteur de la santé devraient orienter les bonnes pratiques pour acquérir une bonne immunité anti-dépression durant cette période de confinement. 
Pour lutter contre tout fléau, il est nécessaire d’acquérir des compétences de prévention mentale. Le contrôle de la dépression et de son évolution reste conditionné par l’incorporation des outils pertinents. De l’information cognitive aux compétences comportementales et mentales, en passant par des recommandations médicales qui consistent à faire connaître et expliquer l’état de dépression par plusieurs moyens…Ces divers moyens -parmi d’autres- sont primordiaux pour se prémunir contre la dépression qui menace la santé mentale de plusieurs Marocains confinés à cause de l’épidémie. 
A ce rythme, et avec l’augmentation du taux de mortalité à cause des infections respiratoires, le Maroc doit se rattraper pour atteindre les objectifs de l’OMS concernant la prévention des maladies psychologiques. La restructuration des services sanitaires spécialisés au sein des hôpitaux pourrait contribuer à résoudre le problème en travaillant surtout à la base d’une transversalité entre les spécialités médicales. Les stratégies médicales pourraient être orientées vers l’instauration d’un programme sanitaire de coordination entre les filières en vue de créer une plateforme d’appui aux programmes de sensibilisation et de prévention contre les crises psychologiques dues au Covid-19. 

Quelle santé humaine pour les classes sociales défavorisées au Maroc ?
Le développement de toute politique nationale passe par la santé. Le Maroc, qui est passé ces dernières années du stade de consommateur à celui de producteur de matériel médical, œuvre pour que tous les citoyens trouvent leur place dans le système de santé. Aujourd’hui, une bonne partie d’entre eux bénéficient des séances de thérapie dans diverses spécialités médicales. Beaucoup d’entre eux sont inscrits dans les régimes d’appui et de soutien socio-médicaux. Le ministère de la Santé travaille en collaboration avec les services publics et les ONG en vue de généraliser l’accès aux soins et à la santé pour tous.
Pourtant, la politique sanitaire ne se limite pas à la délivrance d’une carte de couverture médicale telles que : CNOPS (1), RAMED (2) ou autres, mais elle appelle à la révision de tout un arsenal sanitaire qui devrait être accompagné d’un programme de sensibilisation et d’éducation sanitaires avec des cours spécifiques qui doivent être correctement dispensés durant les études fondamentales des élèves de toutes les disciplines. Car l’anatomie humaine est d’abord une éducation humaine qui sensibilise les personnes sur leur corps, sa structure, ses systèmes et son fonctionnement, loin de toute distinction, car le corps humain n’admet aucune spécialisation. Il ne suffit pas en effet de soigner les malades, mais de les sensibiliser par diverses méthodes pour évincer les risques. L’objectif est de favoriser une culture sanitaire avancée de la population marocaine.
Dans cette même lignée, des programmes de santé de nombreux pays ont été bien étudiés et ont permis d’instaurer une politique sanitaire réussie. Certes, le Maroc a mérité les louanges de plusieurs pays grâce à ces méthodes de prévention du Covid-19, mais pour une politique sanitaire efficace, il est indispensable d’accorder un intérêt particulier aux catégories sociales les plus vulnérables afin d’évincer les pièges d’un élitisme sanitaire ravageur qui exposerait plus de la moitié de la population au danger sanitaire. 
D’où l’utilité d’investir dans la santé des personnes nécessiteuses, des gens issus des milieux enclavés et de toutes les couches qui ont du mal à accéder facilement aux soins et services de santé publique. L’idée est de permettre à tous les citoyens de bénéficier de leurs droits de libre accès aux services de santé en toute dignité, et ceci en respectant les principes de la nouvelle Constitution du Royaume du Maroc de 2011(3) qui prône le droit de tout citoyen d’accéder à la santé : un droit humain, universel, international et surtout marocain. Ainsi, et en vue de consolider l’arsenal sanitaire du Maroc, l’Etat dispose d’une panoplie de programmes et de stratégies qui visent à améliorer le  système de santé au Maroc. De la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à l’Assurance maladie obligatoire (AMO) en passant par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), l’Etat marocain a élaboré des politiques d’assurance et de sécurité médicales en vue de diminuer et d’alléger les coûts des diverses procédures de guérison et soins. Néanmoins, beaucoup d’efforts restent à déployer en matière de proximité des services sanitaires, de la qualité du matériel médical, de l’hygiène sanitaire et dans l’urgence d’intervention médicale. 
Les infections respiratoires sont déterminées par leur contexte.  Covid-19 : une autre occasion désormais se présente pour octroyer au service sanitaire un budget et une stratégie de prévention et de sensibilisation sur les maladies respiratoires qui sont devenues aujourd’hui graves à cause des épidémies infectieuses qui se multiplient dans le monde entier. Il semble désormais une vérité ancrée au rang de croyance sacrée, qu’avoir des épidémies respiratoires devrait être d’une grande importance pour les responsables et les décideurs des Etats. 
Disons-le encore, le Covid-19 suppose une prise en considération des changements climatiques qui affectent le Maroc. L’étude du Covid-19 devrait porter aussi sur l’impact de l’environnement sur la santé respiratoire. Elle suppose des normes sanitaires actualisées qui honorent l’appareil respiratoire des êtres humains devenus fragiles à cause de la pollution environnementale et des erreurs des forces mondiales. 

Conclusion
Sous l’égide de l’OMS, le Maroc trace des voies de réalisation des OMD (4) en matière de santé. Il vise à hisser le niveau sanitaire du pays en améliorant le tissu et les services sanitaires. Ainsi, les politiques marocaines en matière de santé ne relèvent pas seulement d’un unique service gouvernemental, mais d’une collaboration et d’une coopération entre plusieurs secteurs en vue de hisser le niveau de la santé publique du Maroc au rang des pays développés en la matière. Nonobstant, les programmes exigent un suivi et un respect des délais et des spécificités de chaque région du Royaume. 
A noter aussi que la réussite de la politique de santé au Maroc nécessite la mobilisation massive de toutes les catégories et de tous les secteurs confondus. L’Etat doit d’abord recenser les besoins de la population, les maladies les plus répandues et les facteurs clés qui engendrent les épidémies. C’est par le décryptage, les recherches et les sondages empiriques que le secteur concerné pourrait cerner les déficits, les besoins et les attentes de la population. Ceci est le moyen optimal pour tracer le chemin vers une politique sanitaire réaliste, faisable et abordable. Car la santé est -au final- le droit de tous et de toutes. 
Alors, œuvrons ensemble : Etat, entreprise, ONG et citoyens pour la santé, notre santé. Œuvrons pour la lutte contre la dégradation du système de santé et œuvrons encore pour le développement durable de la santé humaine. Car un pays est fort d’abord par sa richesse humaine, ses ressources citoyennes et son environnement sanitaire.  
Si toutefois nous voulons lutter contre les épidémies respiratoires, tous les services sanitaires et les départements ministériels devraient œuvrer pour une stratégie préventive et efficiente contre le Covid-19 et tous les virus liés à l’appareil respiratoire.
En somme, cette conjoncture constitue une opportunité historique pour tous : Etat, partis, syndicats, secteur privé, organisations professionnelles et société civile, pour capitaliser cet élan national et cette mobilisation et l’exploiter en faveur du renouveau pour le Maroc.
Si pour le moment, “il n’y a pas d’antidote ni de vaccin”, il faut s’en remettre à la prévention: le lavage des mains avec du savon, éviter les rassemblements et les endroits mal aérés, éternuer dans son coude, etc. En effet, on s’est rendu compte d’un formidable élan de solidarité mais aussi que les autorités ont joué leur rôle en prenant des mesures efficaces.
En effet, même pendant ce qui reste de ce contexte d’urgence sanitaire, a fortiori après la pandémie, la bonne gouvernance se doit d’être la règle de conduite essentielle pour mener les actions de l’Etat et de la société et pour effectuer les changements dont la pandémie est venue nous rappeler l’urgence et la pertinence.
Il faudrait mener le changement vers le renouveau au niveau des orientations socioéconomiques et culturelles, seules capables de garantir une vie décente à tous les citoyens, dans un Maroc assurant une vie décente, l’équité sociale, la liberté et le bonheur pour tous.  
Dans le cas où l’opportunité ne serait pas saisie et rationnellement exploitée, avec force, volonté politique de changement de cap effectif, dans ce cas le pays piétinerait sur place, avec ses dysfonctionnements habituels, l’asphyxie des initiatives innovantes, l’aggravation des disparités sociales et territoriales et la déception de tous.  La manière de gérer la crise de la pandémie nous permet de garder espoir que le Maroc relèvera les défis et parviendra à impulser le changement souhaité  et qui mettra sur scelle et les citoyens et l’Etat pour un renouveau véritablement salutaire.
Tout le monde est confiné. A bon entendeur salut. Fort message aux personnes arrogantes qui croient pouvoir détenir le pouvoir sur le monde. Réveillez-vous. Tous les êtres vivants sont faibles. Donc, stop arrogance, stop beauté artificielle, stop dit avec tous les alphabets, toutes les syllabes et les rythmes qui chantent une suprématie imaginaire éphémère. Stop narcissisme. Le monde ce n’est pas moi, ce n’est pas vous, c’est nous, ce n’est pas eux. Le monde est un pouvoir divin qui transcende les pouvoirs humains, les pouvoirs terrestres, matériels ou immatériels.  Il faut penser à prendre en charge les employés sans revenu mensuel fixe, les sans domicile fixe, les personnes délaissées, les enfants de la rue, les femmes célibataires, les handicapés, bref c’est l’occasion de repenser la valeur humaine dans son sens objectif existentiel loin des impacts négatifs du capitalisme et de la mondialisation.
Aujourd’hui plus que jamais, l’urgence est à la maîtrise de la crise sanitaire doublée d’un séisme économique qui pourrait perdurer et laisser des victimes vivantes.  L’heure est à la mobilisation générale. Au lieu de se résigner face à cette situation inédite, il va falloir faire preuve de résilience, d’optimisme, voire d’anticipation pour l’après-Covid-19. 
Travaillons tous pour préserver le patrimoine sanitaire du Maroc en vue de le hisser au rang des pays développés en matière de santé et de développement.
Œuvrons tous contre cet ennemi commun sans considérations distinctives désastreuses. Tous unis face à ce combat.


*Etudiante chercheuse en cycle 
de doctorat de sociologie 

1 - Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale.
2 - Régime d’assistance médicale.
3 - Réf : TITRE II ; Article 31 de la NCRM.
4- Objectifs du millénaire pour le développement 


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