
Le dirigeant socialiste, aux relations tendues avec la Maison blanche, a justifie sa decision de resilier l'accord avec les Etats-Unis qui accordait depuis 1991 à l’Equateur des tarifs preferentiels en contrepartie de ses efforts pour lutter contre le trafic de drogue. "L’Equateur ne marchande pas avec les principes, il ne les soumet pas à des interêts mercantiles, aussi importants qu'ils soient", avaient auparavant clame les autorites de Quito, dans un message officiel du gouvernement
Cette mise au point très ferme intervient alors que le pays etudie la demande d'asile de l'ancien consultant de l'Agence nationale de securite (NSA), toujours bloque dans la zone de transit de l'aeroport de Moscou après avoir demande l'asile à l’Equateur. De son côte, Washington a averti qu'un eventuel octroi de l'asile par Quito "creerait de graves difficultes" pour les relations bilaterales. "S'ils prenaient cette mesure, il y aurait des repercussions très negatives", a prevenu le porte-parole adjoint du departement d’Etat, Patrick Ventrell.
La resiliation de l'accord douanier avec les Etats-Unis devance la decision que devait prendre à ce sujet le Congrès americain. Depuis plusieurs semaines, le president Correa, qui a ete reelu en fevrier pour un nouveau mandat de quatre ans, avait evoque le risque que les parlementaires ne renouvellent pas cet accord.
Concernant la lutte antidrogue, le fondement de cet accord commercial, Quito a aussi critique la strategie americaine en la matière, denonçant "des violations contre les droits de l'Homme et la souverainete des peuples".
Au sein de l'opposition et des milieux d'affaires, très hostiles au chef de l’Etat, la position "anti-imperialiste" de M. Correa suscite depuis plusieurs jours des remous, avec la crainte de represailles de la part des Etats-Unis, premier partenaire commercial de l’Equateur qui lui destine 40% de ses exportations.
Les tarifs preferentiels concedes par les Etats-Unis representaient une economie annuelle d'environ 23 millions de dollars pour ce pays andin de plus de 15 millions d'habitants.