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Jack Lang n’est bien évidemment plus à présenter.
A la tête de l’IMA depuis janvier 2013, il est surtout connu pour être l’initiateur de la fête de la musique célébrée le 21 juin de chaque année et dont il parle, entre autres sujets avec “Libé”.
Libé: Tous les 21 juin, des millions de personnes à travers le monde célèbrent la Fête de la musique dont vous êtes l’initiateur. Aujourd’hui "il faut poursuivre la démocratisation de la musique ». Etait-ce l’objectif de cette fête ?
Jack Lang : Il faut à la fois encourager la création dans toutes ses formes et faire aimer la musique à tous les citoyens en France et dans le monde. Ils sont de plus en plus nombreux.
Cette fête est, aujourd’hui, en pleine maturité. Partout dans le monde, on la célèbre.
Cette petite idée simple que j’ai fait naître en 1982 a fait le tour du monde. Elle se perpétue et s’amplifie sans que personne n’ait à agir, aucun ministre, aucun responsable, c’est fantastique. Elle a acquis son autonomie, elle est devenue comme un être vivant, qui vit sa vie selon les villes et les pays. L’événement a une forme changeante : là, ce sont les musiques traditionnelles, ailleurs c’est la musique contemporaine et dans d’autres endroits, ce sont des musiques plus classiques. Puis il y a les initiatives prises par des personnes individuellement, des groupes, des chorales et des amateurs. L’origine de l’événement, c’est de permettre à tous les amoureux de la musique de la pratiquer afin qu’elle puisse s’exprimer librement, dans la rue, sur les places, dans les jardins et parfois même dans des lieux où on a besoin de tendresse tels que les hôpitaux, les maisons de retraite, les écoles, etc. En France en tout cas, il n’y a pas de village ni de ville qui ne célèbre pas cet événement. Dans le monde, c’est impressionnant aussi, de Rabat à Berlin, de Shanghai à New York.
Il y a 32 ans, lorsque vous avez annoncé cette fête sur France 2, imaginiez-vous que cet événement allait prendre une telle ampleur, au point de devenir un événement international ?
Absolument pas. Le soir de la première fête de la musique en juin 1982, j’ai eu le plus grand trac de ma vie. Je me demandais si les gens allaient suivre. Peut-être serait-ce un «bide» comme on dit, mais elle a pris. La première fois, ce n’était pas un triomphe, mais dans toutes les villes de France, on a senti quelque chose de nouveau et l’année suivante l’événement est devenu plus important et s’est développé année après année.
L’événement est devenu aujourd’hui international. Mais certains vous contestent la paternité de cette journée. Que leur répondez-vous ?
Peut-être, je ne sais pas, qui, quoi, comment? En tout cas, je ne revendique aucun mérite particulier. En 1982, c’était l’époque de François Mitterrand, c’était un moment de grâce. On pouvait tout imaginer et tout inventer. Quelqu’un avait-il eu une idée semblable 10 ou 15 ans auparavant, je ne sais pas … Parfois de très bonnes idées ne percent pas, parce que le moment ne s’y prête pas.
Quand ça marche, tout le monde réclame la paternité de l’idée
Moi, je veux bien qu’on me dise le nom de celui qui a inventé la fête de la musique et j’en cèderai volontiers la paternité.
L’exposition «Trésors de l’Islam en Afrique » initiée par l’IMA en 2017 va voyager en Afrique et séjourner au Maroc. Dans quel cadre l’organisez-vous ?
Sa Majesté le Roi l’a découverte avec le président François Hollande à l’IMA. Je crois que l’exposition lui a beaucoup plu. Il était vraiment intéressé et touché et c’est lui qui a demandé à l’Académie du Royaume de bien vouloir la rééditer à Rabat cette année. Nous sommes très heureux de cette proposition. Elle sera un peu différente mais intéressante. Elle sera enrichie de pièces nouvelles venues du Maroc notamment. Elle aura lieu au musée Mohammed VI mais aussi dans d’autres espaces. Tout Rabat sera habité en quelque sorte par l’événement.
Avez-vous un programme de coopération avec la Fondation des musées au Maroc? Quels sont vos partenariats avec la Fondation et d’autres institutions marocaines?
Nous avons de bonnes relations avec l’Académie du Maroc et son secrétaire général. Avec Mehdi Qotbi, nos liens sont anciens. Nous avons fait l’exposition sur le Maroc contemporain qui a remporté un succès inouï. Des dizaines de milliers de visiteurs ont découvert l’art contemporain marocain. Il y a d’autres projets avec Mehdi Qotbi à Rabat. Sa Majesté le Roi a demandé l’organisation de la Biennale méditerranéenne à Rabat. Son commissaire sera Abedelkader Dahmani. Il a déjà été le commissaire de la Biennale de Dakar. Mehdi Qotbi a fait une proposition originale, souhaitant que cette exposition soit organisée ici à l’IMA. Nous allons y réfléchir, la corriger et l’adapter. Ce sera une autre manière d’établir une relation harmonieuse et féconde entre la Fondation des musées et l’Institut du monde arabe.
Le football est exposé à l’IMA. Suivez-vous la Coupe du monde féminine qui se déroule actuellement en France ?
Je la suis, on ne peut pas y échapper, si j’ose dire. Elle est très présente, très populaire et ici même, nous avons organisé sur le parvis de l’IMA des matches de foot à la fois avec des professionnelles et des jeunes, et chaque fois c’était un succès populaire. Comme vous le savez, l’exposition sur le foot au monde arabe met non seulement en exergue le Maroc mais aussi l’icône du foot marocain et mondial, Larbi Benmbarek, ainsi que le football féminin qui s’ouvre aujourd’hui aussi aux femmes arabes.
Pouvez-vous nous exposer les grands axes de la programmation de l’Institut du monde arabe cette année ?
On a l’exposition Foot jusqu’au 20 juillet. A la rentrée, une autre sera consacrée à un site en Arabie Al OULA. C’est la capitale d’un site aussi grand que la Belgique; c’est un site sculpté par la nature et qui a abrité plusieurs civilisations, telles que la civilisation romaine et les nabatéens de Petra. Les autorités saoudiennes veulent en faire un site exemplaire. Il est d’une beauté stupéfiante et j’ai demandé à Yann Arthus Bertrand qui a réalisé« Le Maroc vu du ciel » de faire des prises aériennes sur ce site.
A la tête de l’IMA depuis janvier 2013, il est surtout connu pour être l’initiateur de la fête de la musique célébrée le 21 juin de chaque année et dont il parle, entre autres sujets avec “Libé”.
Libé: Tous les 21 juin, des millions de personnes à travers le monde célèbrent la Fête de la musique dont vous êtes l’initiateur. Aujourd’hui "il faut poursuivre la démocratisation de la musique ». Etait-ce l’objectif de cette fête ?
Jack Lang : Il faut à la fois encourager la création dans toutes ses formes et faire aimer la musique à tous les citoyens en France et dans le monde. Ils sont de plus en plus nombreux.
Cette fête est, aujourd’hui, en pleine maturité. Partout dans le monde, on la célèbre.
Cette petite idée simple que j’ai fait naître en 1982 a fait le tour du monde. Elle se perpétue et s’amplifie sans que personne n’ait à agir, aucun ministre, aucun responsable, c’est fantastique. Elle a acquis son autonomie, elle est devenue comme un être vivant, qui vit sa vie selon les villes et les pays. L’événement a une forme changeante : là, ce sont les musiques traditionnelles, ailleurs c’est la musique contemporaine et dans d’autres endroits, ce sont des musiques plus classiques. Puis il y a les initiatives prises par des personnes individuellement, des groupes, des chorales et des amateurs. L’origine de l’événement, c’est de permettre à tous les amoureux de la musique de la pratiquer afin qu’elle puisse s’exprimer librement, dans la rue, sur les places, dans les jardins et parfois même dans des lieux où on a besoin de tendresse tels que les hôpitaux, les maisons de retraite, les écoles, etc. En France en tout cas, il n’y a pas de village ni de ville qui ne célèbre pas cet événement. Dans le monde, c’est impressionnant aussi, de Rabat à Berlin, de Shanghai à New York.
Il y a 32 ans, lorsque vous avez annoncé cette fête sur France 2, imaginiez-vous que cet événement allait prendre une telle ampleur, au point de devenir un événement international ?
Absolument pas. Le soir de la première fête de la musique en juin 1982, j’ai eu le plus grand trac de ma vie. Je me demandais si les gens allaient suivre. Peut-être serait-ce un «bide» comme on dit, mais elle a pris. La première fois, ce n’était pas un triomphe, mais dans toutes les villes de France, on a senti quelque chose de nouveau et l’année suivante l’événement est devenu plus important et s’est développé année après année.
L’événement est devenu aujourd’hui international. Mais certains vous contestent la paternité de cette journée. Que leur répondez-vous ?
Peut-être, je ne sais pas, qui, quoi, comment? En tout cas, je ne revendique aucun mérite particulier. En 1982, c’était l’époque de François Mitterrand, c’était un moment de grâce. On pouvait tout imaginer et tout inventer. Quelqu’un avait-il eu une idée semblable 10 ou 15 ans auparavant, je ne sais pas … Parfois de très bonnes idées ne percent pas, parce que le moment ne s’y prête pas.
Quand ça marche, tout le monde réclame la paternité de l’idée
Moi, je veux bien qu’on me dise le nom de celui qui a inventé la fête de la musique et j’en cèderai volontiers la paternité.
L’exposition «Trésors de l’Islam en Afrique » initiée par l’IMA en 2017 va voyager en Afrique et séjourner au Maroc. Dans quel cadre l’organisez-vous ?
Sa Majesté le Roi l’a découverte avec le président François Hollande à l’IMA. Je crois que l’exposition lui a beaucoup plu. Il était vraiment intéressé et touché et c’est lui qui a demandé à l’Académie du Royaume de bien vouloir la rééditer à Rabat cette année. Nous sommes très heureux de cette proposition. Elle sera un peu différente mais intéressante. Elle sera enrichie de pièces nouvelles venues du Maroc notamment. Elle aura lieu au musée Mohammed VI mais aussi dans d’autres espaces. Tout Rabat sera habité en quelque sorte par l’événement.
Avez-vous un programme de coopération avec la Fondation des musées au Maroc? Quels sont vos partenariats avec la Fondation et d’autres institutions marocaines?
Nous avons de bonnes relations avec l’Académie du Maroc et son secrétaire général. Avec Mehdi Qotbi, nos liens sont anciens. Nous avons fait l’exposition sur le Maroc contemporain qui a remporté un succès inouï. Des dizaines de milliers de visiteurs ont découvert l’art contemporain marocain. Il y a d’autres projets avec Mehdi Qotbi à Rabat. Sa Majesté le Roi a demandé l’organisation de la Biennale méditerranéenne à Rabat. Son commissaire sera Abedelkader Dahmani. Il a déjà été le commissaire de la Biennale de Dakar. Mehdi Qotbi a fait une proposition originale, souhaitant que cette exposition soit organisée ici à l’IMA. Nous allons y réfléchir, la corriger et l’adapter. Ce sera une autre manière d’établir une relation harmonieuse et féconde entre la Fondation des musées et l’Institut du monde arabe.
Le football est exposé à l’IMA. Suivez-vous la Coupe du monde féminine qui se déroule actuellement en France ?
Je la suis, on ne peut pas y échapper, si j’ose dire. Elle est très présente, très populaire et ici même, nous avons organisé sur le parvis de l’IMA des matches de foot à la fois avec des professionnelles et des jeunes, et chaque fois c’était un succès populaire. Comme vous le savez, l’exposition sur le foot au monde arabe met non seulement en exergue le Maroc mais aussi l’icône du foot marocain et mondial, Larbi Benmbarek, ainsi que le football féminin qui s’ouvre aujourd’hui aussi aux femmes arabes.
Pouvez-vous nous exposer les grands axes de la programmation de l’Institut du monde arabe cette année ?
On a l’exposition Foot jusqu’au 20 juillet. A la rentrée, une autre sera consacrée à un site en Arabie Al OULA. C’est la capitale d’un site aussi grand que la Belgique; c’est un site sculpté par la nature et qui a abrité plusieurs civilisations, telles que la civilisation romaine et les nabatéens de Petra. Les autorités saoudiennes veulent en faire un site exemplaire. Il est d’une beauté stupéfiante et j’ai demandé à Yann Arthus Bertrand qui a réalisé« Le Maroc vu du ciel » de faire des prises aériennes sur ce site.