
M. Mukherjee, 76 ans, est donné grand favori du scrutin présidentiel qui s’est déroulé jeudi, après s’être assuré d’un soutien écrasant face à son rival, Purno A. Sangma, 64 ans, un ancien président du Parlement soutenu par le principal parti d’opposition, le très conservateur Bharatiya Janata Party (BJP). Selon la coalition gouvernementale menée par le Parti du Congrès (centre gauche), M. Mukherjee devrait remporter 70% des suffrages. Cette victoire personnelle, au terme de plus de quarante ans de carrière, serait également un succès pour le Parti du Congrès, dont l’image a été ternie par une série de scandales de corruption.
En Inde, le président est élu pour un mandat de cinq ans par 4.896 parlementaires issus du Parlement fédéral et d’assemblées locales. Les résultats devaient être annoncés hier à 17H00 (11H30 GMT).
L’actuelle présidente de l’Union indienne, Pratibha Patil, discrète et peu connue à l’étranger, fut la première femme à avoir été nommée présidente de ce pays émergent de 1,2 milliard d’habitants, le 25 juillet 2007.
Même si en Inde, le chef d’Etat n’exerce qu’un rôle de représentation, la réalité du pouvoir exécutif appartenant au gouvernement du Premier ministre, actuellement Manmohan Singh, 79 ans, Mukherjee pourrait jouer un rôle clé dans la formation du prochain gouvernement après les élections générales de 2014.
Fin connaisseur de la turbulente arène politique indienne, il pourrait mettre à profit son talent de médiateur si des résultats serrés devaient déboucher sur des tractations entre partis, notamment régionaux. La plupart des observateurs prévoient en effet des résultats dans un mouchoir de poche en raison du mécontentement populaire dû aux ratés de la croissance et à des scandales de corruption au sein de l’administration Singh.