Helsinki veut rendre la voiture superflue en 2050


Vendredi 4 Décembre 2015

Conjuguer croissance démographique et développement durable: Helsinki, une des villes les plus vertes d'Europe, a l'ambition de rendre la voiture superflue, sans l'interdire, d'ici à 2050 et de devenir "neutre en carbone". Les habitants de la capitale de la Finlande apprécient la qualité de vie  dans cette ville à taille humaine, où vivent un peu plus de 600.000 personnes  et qui en attire de plus en plus.
Mais, si elle veut garder sa bonne réputation alors qu'elle anticipe une  croissance de la population de 40% en 35 ans, Helsinki doit trouver des  solutions ambitieuses.
Afin de préserver la pureté de l'air et les espaces verts - qui occupent  47% de sa superficie -, les élus ont conçu un plan qui prévoit une circulation  réduite, donc moins d'émissions de CO2, et des quartiers vivables à pied.
Les familles devront pouvoir se passer de voiture en ayant magasins, écoles  et autres services à proximité, et les salariés privilégier trains, métros et  tramways pour se rendre à leur travail.
Le directeur municipal de l'urbanisme, Rikhard Manninen, parle de  "boulevardisation" pour qualifier la transformation d'artères grises et  embouteillées en avenues vertes, offrant aux riverains des commerces sur place  plutôt que la tentation de descendre vers le centre-ville.
Pour éviter l'engorgement, il n'est pas ici question, comme dans d'autres  grandes villes d'Europe, de mesures coercitives: ni péage, ni circulation  alternée. Il s'agira plutôt de permettre de vivre sans voiture.
"On va garder les espaces verts en canalisant la plupart des projets de  construction dans les zones où il y a actuellement des autoroutes ou voies  rapides", expose M. Manninen à l'AFP.
La ville ambitionne de devenir "neutre en carbone", à savoir qu'elle  rejetterait autant de CO2 qu'en absorbent ses arbres. "Helsinki a déjà réussi à faire considérablement baisser ses émissions  (...) mais pour être neutre en carbone en 2050 il va falloir passer à la  vitesse supérieure", selon l'un des urbanistes municipaux, Alpo Tani.
La circulation est un champ d'action prioritaire car elle génère 20% du CO2  et, si rien n'est fait, 30% en 2050. Il ne s'agit pas seulement de rendre les  transports en commun plus pratiques et attrayants, mais aussi de réduire la  nécessité des déplacements, en permettant à chacun d'avoir à portée de main  commerces et services. Même dans une ville dont le centre est situé sur une péninsule qui risquerait l'asphyxie si la voiture l'emportait, les mesures qui doivent entraver l'usage de la voiture ne sont pas au goût de tous.
"C'est une très mauvaise idée. Je n'ai rien contre les transports en commun  mais rien ne vaut ma voiture", s'insurge Johan, 50 ans, au volant. Les 20  minutes de conduite entre Helsinki et la ville limitrophe d'Espoo, où il a  déménagé pour avoir un peu plus d'espace, lui conviennent.
 La Chambre de commerce juge le projet "démesuré" et voué à l'échec. "Le but  qui consiste à diriger toute la croissance du trafic vers des moyens autres que  l'automobile est irréaliste au moment où la ville s'étend", dit le président de  son comité transports, Heikki Kovanen.


Lu 394 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.








    Aucun événement à cette date.

Inscription à la newsletter


services