
Le groupe Avenir et Liberté de Fini a promis de soutenir le gouvernement de centre-droit de Berlusconi après la rupture entre les deux dirigeants en juillet, mais l'hostilité entre les deux camps rend de plus en plus probables des élections anticipées au printemps.
"Nous ne savons pas ce qui nous attend et j'espère que le gouvernement ira jusqu'au bout de son mandat, mais il nous faut être prêt en cas de surprise", a dit Fini lors d'une réunion à huis clos avec ses partisans, selon l'un des participants.
Fini a fusionné il y a tout juste deux ans son Alliance nationale (droite) avec Forza Italia de Berlusconi, donnant naissance au parti du Peuple de la Liberté, au pouvoir.
Mais les relations entre les deux alliés se sont détériorées au point qu'en juillet, Berlusconi a exclu Fini du parti qu'il avait contribué à créer.
Fini a promis que sa nouvelle formation, qui sera officiellement lancée en janvier lors d'un meeting à Milan, ne répéterait pas les erreurs de l'Alliance nationale, dont certains des membres les plus connus sont restés dans le camp Berlusconi après la rupture. "Je dis non à la jalousie, aux rivalités personnelles, aux faucons et aux colombes: à partir de maintenant, discutons de la politique parce que nous sommes tous dans le même bateau et que nous devons tous ramer dans la même direction", a lancé Fini à ses partisans.
Président de la Chambre des députés, Fini a entraîné dans son sillage plus de 40 députés et sénateurs, privant Berlusconi d'une majorité parlementaire garantie.
Soucieux d'organiser des élections alors que leur nouveau groupe est encore en phase d'organisation, les partisans de Fini ont néanmoins promis de soutenir les réformes de Berlusconi et ils l'ont aidé à remporter un vote de confiance la semaine dernière.
Mais des doutes importants subsistent sur la capacité des deux camps à cohabiter jusqu'à la fin du mandat de Berlusconi, en 2013. En outre, le président du Conseil a paru lui aussi se préparer à des élections anticipées en annonçant dimanche lors d'un meeting le lancement de milliers d'équipes de campagne. La Ligue du Nord, principal allié de Berlusconi, qui espère gagner du terrain en cas de législatives anticipées, a laissé entendre qu'une décision sur la convocation d'élections pourrait intervenir dans les prochaines semaines. La prochaine bataille pourrait porter sur des propositions de réforme du système judiciaire, en particulier sur toute initiative susceptible d'éviter à Berlusconi un procès pour tentative présumée de corruption de l'avocat britannique David Mills. Berlusconi affirme n'avoir rien à se reprocher.
Fini s'est dit favorable à une immunité du président du Conseil tant qu'il est en fonction mais hostile à toute réforme qui affaiblirait le système judiciaire.