Euro 2012 : La Pologne sur la bonne voie

La Pologne, co-organisatrice avec l'Ukraine de l'Euro-2012 attend avec impatience de connaître le résultat du tirage au sort du 2 décembre à Kiev, prête à faire face à toute éventualité car elle a un "bon" niveau de préparation (infrastructures et logistique) selon l'UEFA.
"Nous allons vraiment rentrer dans le concret", déclare Marcin Herra, qui dirige PL.2012, l'organisation supervisant l'ensemble des chantiers concernés, de la rénovation des stades et des aéroports à la construction d'autoroutes et d'hôtels.
Vendredi, le tirage au sort dans la capitale ukrainienne va mettre un terme à des mois de spéculations pour savoir quelles équipes parmi les seize qualifiées vont jouer dans quelle ville parmi les huit retenues en Pologne et en Ukraine pour accueillir le tournoi.
Les organisateurs scrutent le terrain, et pas seulement pour savoir qui va jouer contre qui.
Les équipes qui attirent les fans sont toutes qualifiées: Angleterre, Espagne, Allemagne, Pays-Bas et Suède. Le niveau d'accompagnement d'une équipe a un impact considérable sur l'hébergement, le transport et la sécurité.
Outre Varsovie, les villes sélectionnées sont Gdansk sur la Baltique, Poznan à l'ouest et Wroclaw au sud-ouest.
"J'ai hâte d'être vendredi quand on aura des réponses à toutes les questions", dit Rafal Kapler, le responsable du stade national de Varsovie qui ouvre le mois prochain.
La Pologne sait qu'elle doit jouer le match d'ouverture le 8 juin à Varsovie, disputer le deuxième match le 12 juin dans cette même ville et se retrouver dans le groupe A le 16 juin à Wroclaw.
"Nous travaillons sur le scénario, qui a 50% de chances de se réaliser, de voir les Néerlandais à Gdansk. La plupart des supporteurs y arriveraient alors en voiture, en car et en train", dit Herra.
"Mais si c'est la seconde option, l'Espagne, alors la demande se portera sur l'avion", ajoute-t-il. Pour la planification, il a fallu mettre le turbo."Trois ou quatre ans plus tôt, on raisonnait encore en semestres ou en trimestres. Maintenant, c'est en heures ou en minutes", dit-t-il.
"C'est très proche du Portugal"
En 2007, l'UEFA, instance dirigeante du football européen, avait créé la surprise en choisissant la Pologne et l'Ukraine contre les favoris, l'Italie et le tandem Hongrie-Croatie, pour organiser ce championnat. C'est la première édition de l'Euro au-delà de l'ex-Rideau de fer.
Vingt ans après la fin de la période communiste, la Pologne, et a fortiori l'Ukraine, affichent toujours un déficit d'infrastructures, suscitant le doute chez leurs voisins occidentaux sur leurs capacités d'organisation.
"La critique fait partie du jeu", dit Martin Kallen, directeur des tournois à l'UEFA. Il rappelle que les organisateurs de l'Euro-2008 (Autriche et Suisse) et de l'Euro 2004 (Portugal), ainsi que l'Allemagne et l'Afrique du Sud pour les championnats du monde de 2006 et 2010, avaient également été mis sous pression.
"Le niveau de préparation de la Pologne est bon", assure-t-il toutefois: "C'est très proche du Portugal en termes d'infrastructures, et un peu en retard par rapport à la Suisse et l'Autriche. Mais ce n'est pas critique." "Pour les six prochains mois, il faudra y aller à fond. Mais je suis tout à fait serein, ajoute-t-il. Tout est prévu. On connaît les risques et on les gère".
"Les stades sont prêts à presque 100%. Les aéroports à 90%. Les infrastructures de transport en ville à 80-85%", précise-t-il encore.
Pour la Pologne, l'Euro-2012 signifie beaucoup plus qu'accueillir environ un million de fans pendant les trois semaines du tournoi.
Au total, les investissements représentent environ 20 milliards d'euros, 90% provenant des fonds publics, dont la moitié de l'Union européenne, que la Pologne a rejointe en 2004.
La plupart des projets ne concernent pas directement le sport, et moins de 5% sont dédiés aux stades de football.