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Entretien avec le cadre technique national, Hassan Hormatallah Sbaï: Accorder davantage d’importance aux joueurs locaux


Propos recueillis par M’BARK CHBANI
Mercredi 25 Juillet 2012

Entretien avec le cadre technique national, Hassan Hormatallah Sbaï: Accorder davantage d’importance aux joueurs locaux
Libé : Dr. Hormatallah,  voulez-vous d’abord nous dire dans quel cadre s’inscrit la rencontre technique que vous avez animée à la Ligue du Souss ?
Dr. Hassan Hormatallah : Elle s’inscrit dans un cadre amical, vu les bonnes relations qui me lient à M.  Aboulkacem et qui remontent au temps où j’étais Directeur technique national à la Fédération Royale marocaine de football. Ce n’est donc pas une formation officielle, et elle ne rentre pas dans le cadre de la direction technique puisque je n’ai aucun rapport avec celle-ci. Mais c’est une motivation personnelle parce que j’ai voulu transmettre à mes compatriotes les connaissances que j’ai pues acquérir durant toute ma carrière, en France, en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis et au Qatar. J’ai donc voulu transmettre à ces entraîneurs une partie du programme de la licence A professionnelle. Et c’est ce que j’ai donc fait ici à Agadir, et à Casablanca.
Comment avez-vous trouvé le niveau des entraîneurs du Souss?
J’ai été très surpris par leur volonté et leur soif de savoir, car ils n’arrêtaient pas de me poser des questions très pertinentes. Et ce qui m’a impressionné le plus, c’est l’application sur le terrain. Je me suis rendu compte qu’ils avaient tout compris parce que la transmission du savoir était faite en arabe et en darija. Et je pense que c’est là l’un des problèmes que rencontrent les entraîneurs marocains qui n’ont pas la chance de faire de hautes études, et ne comprennent donc ni l’anglais, ni le français. Et de ce fait, ils ne peuvent comprendre les idées exprimées par un formateur qui ne parle pas arabe.
Pouvez-vous nous parler du thème de cette rencontre technique ?
Il s’agissait de la base de la programmation de la défense de zone et du pressing sur le porteur du ballon. La programmation en 4-4-2 comprend 54 mouvements collectifs mais nous n’avons travaillé que sur 18 en deux jours. Aussi, m’a-t-on demandé de revenir pour d’autres stages.  
Comment voyez-vous le football national actuellement?
Je suis très heureux de voir que la Fédération ait tracé la ligne du professionnalisme, et qu’elle ait déjà fait le premier pas. Elle a imposé un cahier des charges aux clubs, et les aide puisque, si mes informations sont bonnes, elle leur donne une certaine somme d’argent pour les aider. En plus, elle leur a  offert des autocars d’une très grande qualité. Et elle les oblige aussi à respecter les contrats des joueurs et des entraîneurs ainsi que le minimum des salaires. Donc, j’estime que tout ça est vraiment excellent, car c’est comme ça qu’on peut aller de l’avant. Maintenant ce qui ne va pas, bien sûr, c’est l’équipe première parce que pour le moment, on n’est pas classé premiers pour les qualifications en Coupe du monde, et qu’on a été éliminé en Coupe d’Afrique au premier tour. Les gens ne sont pas contents parce que l’équipe nationale A n’est pas performante. Mais je pense que le reste est très encourageant.  
Le fait que l’entraîneur fasse surtout appel aux joueurs professionnels évoluant à l’étranger est très mal perçu ici. En effet, d’aucuns y voient une dépréciation du championnat national, et partant une démotivation des joueurs évoluant dans ce championnat. Qu’en pensez-vous?
Si je revois l’historique du football national et que , je remonte jusqu’en 1970 pour descendre vers 1976 (Coupe d’Afrique), puis 1986 et 1998. A ces dates-là où le Maroc avait réalisé d’excellents résultats, l’ossature de l’équipe nationale était composée de joueurs évoluant sur le territoire national avec un ou deux joueurs de l’étranger. En 1986 par exemple, il y avait Krimou, en 1998, Hajji et Triki, mais il y avait également Bassir et tous les grands joueurs de l’époque. Ces derniers avaient un excellent niveau parce qu’ils avaient une très grande motivation : ils voulaient tous montrer aux clubs professionnels qu’ils étaient bons.
Maintenant, quand on fait venir des joueurs qui ont de super contrats à l’étranger, la motivation n’est pas la même parce qu’ils sont déjà professionnels. C’est vrai qu’ils ont un excellent niveau, mais des fois, ils ne jouent pas à cent pour cent parce que leur motivation n’est pas au top, surtout quand ils jouent dans des pays africains où le terrain n’est pas de très grande qualité, et où des fois, la chaleur est étouffante par rapport au climat européen. C’est pour ça que le  résultat n’est pas bon.
Je souhaite évidemment que l’on s’appuie plus sur des joueurs évoluant au championnat national tout en faisant appel aux professionnels qui jouent dans de grands clubs à l’étranger mais à condition qu’ils soient titulaires dans leurs clubs. Je pense aussi qu’il y a peut-être là un problème de communication entre l’entraîneur national, qui ne maîtrise pas l’arabe, et les joueurs locaux qui ne maîtrisent ni le français ni l’anglais. Ce problème n’existe pas quand les joueurs viennent de l’étranger parce qu’ils parlent arabe, anglais,  flamand ou hollandais et dans ce cas-là, ils se comprennent très vite avec l’entraîneur national.
La direction technique nationale a entamé un programme de formation des cadres et en particulier des entraîneurs en vue de l’obtention de la licence CAF. Que pensez-vous de cette démarche ?
-Vous savez, quand j’étais directeur technique national, je n’ai pas arrêté de me battre pour la formation des entraîneurs marocains. Malheureusement, cela n’a pas été fait pour des raisons qu’on ne peut exposer maintenant. Mais je suis  vraiment très heureux que la Fédération ait pris cette option-là parce que c’est un premier pas vers la formation des entraîneurs qu’il faudra renforcer par la suite. Ce qui permettra de relever le niveau des joueurs marocains évoluant au championnat local afin qu’on puisse retrouver une ossature de l’équipe nationale marocaine qui ait un très haut niveau footballistique.
Vous avez visité le siège de la Ligue et le Centre médical régional. Quelles sont vos impressions à ce propos?
Franchement, j’ai été très surpris parce que dans le temps, la Ligue du Souss n’était pas du tout comme ça. Aujourd’hui, il y a des locaux, tout est vraiment très propre et très bien entretenu. Il y a aussi un Centre médical où il y a des médecins spécialisés dans le sport. J’ai vu qu’il y avait des salles de test de l’effort pour l’évaluation du VO2 max, des salles de soins avec des kinés. Tout ça est vraiment très encourageant,  et ce d’autant plus que le centre est ouvert, d’après ce qu’on m’a dit, à tous les sportifs de la région toutes disciplines confondues, et pas uniquement aux footballeurs. Et puis, la Ligue a une cellule technique qui fait du très bon travail. Et enfin, il y a une parfaite coopération entre la commune, les autorités, les autres institutions locales et la Ligue, ce que j’ai d’ailleurs remarqué dans l’organisation de cette rencontre technique puisque la Chambre de commerce a mis à notre disposition une superbe salle très bien équipée pour les cours théoriques. C’est donc une collaboration qui permet de donner un très bon contenu-programme aux entraîneurs. Ainsi, tout le monde participe à l’évolution des sportifs et des entraîneurs au niveau du Souss et au  niveau national.




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