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Nadir Moujil est un écrivain et journaliste palestinien dont la participation avait rehaussé les débats autour du « Rôle de l’intellectuel arabe » initiés dans le cadre de la 9ème édition du Festival des Andalousites atlantiques organisée à Essaouira du 27 au 29 décembre 2012. Nous l’avons rencontré à l’occasion et réalisé l’entretien suivant.
Libé : Nous assistons à un débat animé autour du rôle de l’intellectuel arabe qui devrait assumer sa responsabilité dans le cadre des mutations que connaît le monde arabe. D’après vous, quelles sont les limites de ce rôle ?
Nadir Moujil: Au sein des différentes sociétés, l’intellectuel constitue la source de créativité, des rêves et des espoirs qui revivifient les aspirations des peuples qui ont besoin de l’humanisation des régimes, des lois et des systèmes sociaux. Malheureusement, l’intellectuel arabe était au deuxième plan de la scène du Printemps arabe. Bon nombre d’entre eux ont cédé aux régimes qui ne parlent que la langue de la force et de la répression afin de servir des intérêts restreints qui se cachent derrière des émotions qui rejettent la raison.
D’après vous, quelles sont les raisons de cette situation ?
Certes le monde arabe recèle nombre d’intellectuels et de créateurs, mais l’intellectuel arabe a failli à son rôle avant-gardiste. Il n’est plus ce créateur qui propose des alternatives révolutionnaires et capables de faire le changement. Nous voulons des intellectuels visionnaires et audacieux qui exercent leur libre arbitre et ne dépendent d’aucun régime. Mais ils doivent payer un prix pour défendre leurs idées et leurs choix.
Selon vous, quel rôle peut encore jouer l’intellectuel arabe en appui à la cause palestinienne ?
L’intellectuel arabe doit ouvrir un horizon d’espoir pour les futures générations palestiniennes. Nous devons leur léguer une patrie qui respire et aspire à la vie et non pas à la mort. Comme Palestiniens, nous sommes appelés à faire face à la colonisation israélienne. Le monde entier, résolutions de l’ONU à l’appui, sait que c’est nous les victimes. Malheureusement, on est divisés, déchirés assoiffés de pouvoir dans d’un Etat qui n’existe toujours pas sur terre. C’est Israël qui tire profit de l’actuelle forme de résistance, tant qu’on est pris dans les enjeux des forces internationales qui ont la mainmise sur la cause palestinienne. Nous devons laisser nos différends de côté, produire un discours unifié et civilisé afin de convaincre les Occidentaux de la justesse de notre cause. Al Qods doit rester toujours au cœur de notre projet comme carrefour des civilisations. Pour ce faire, l’intellectuel doit assumer pleinement son rôle afin de sortir le peuple palestinien des ténèbres de l’exil et de la colonisation.
Que signifie votre participation aux Andalousies atlantiques ?
Le Maroc symbolise pour moi les valeurs de tolérance, d’ouverture et de valorisation de l’humain. Malheureusement, ce caractère singulier du Maroc est mal véhiculé dans le monde arabe. Le Maroc devrait assumer pleinement son rôle de prédicateur des valeurs universelles qui font défaut dans plusieurs régions du monde arabe.
Libé : Nous assistons à un débat animé autour du rôle de l’intellectuel arabe qui devrait assumer sa responsabilité dans le cadre des mutations que connaît le monde arabe. D’après vous, quelles sont les limites de ce rôle ?
Nadir Moujil: Au sein des différentes sociétés, l’intellectuel constitue la source de créativité, des rêves et des espoirs qui revivifient les aspirations des peuples qui ont besoin de l’humanisation des régimes, des lois et des systèmes sociaux. Malheureusement, l’intellectuel arabe était au deuxième plan de la scène du Printemps arabe. Bon nombre d’entre eux ont cédé aux régimes qui ne parlent que la langue de la force et de la répression afin de servir des intérêts restreints qui se cachent derrière des émotions qui rejettent la raison.
D’après vous, quelles sont les raisons de cette situation ?
Certes le monde arabe recèle nombre d’intellectuels et de créateurs, mais l’intellectuel arabe a failli à son rôle avant-gardiste. Il n’est plus ce créateur qui propose des alternatives révolutionnaires et capables de faire le changement. Nous voulons des intellectuels visionnaires et audacieux qui exercent leur libre arbitre et ne dépendent d’aucun régime. Mais ils doivent payer un prix pour défendre leurs idées et leurs choix.
Selon vous, quel rôle peut encore jouer l’intellectuel arabe en appui à la cause palestinienne ?
L’intellectuel arabe doit ouvrir un horizon d’espoir pour les futures générations palestiniennes. Nous devons leur léguer une patrie qui respire et aspire à la vie et non pas à la mort. Comme Palestiniens, nous sommes appelés à faire face à la colonisation israélienne. Le monde entier, résolutions de l’ONU à l’appui, sait que c’est nous les victimes. Malheureusement, on est divisés, déchirés assoiffés de pouvoir dans d’un Etat qui n’existe toujours pas sur terre. C’est Israël qui tire profit de l’actuelle forme de résistance, tant qu’on est pris dans les enjeux des forces internationales qui ont la mainmise sur la cause palestinienne. Nous devons laisser nos différends de côté, produire un discours unifié et civilisé afin de convaincre les Occidentaux de la justesse de notre cause. Al Qods doit rester toujours au cœur de notre projet comme carrefour des civilisations. Pour ce faire, l’intellectuel doit assumer pleinement son rôle afin de sortir le peuple palestinien des ténèbres de l’exil et de la colonisation.
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