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Ils sont comédiens, réalisateurs, artistes peintres, romanciers, poètes et nouvellistes, toutes et tous tiennent pour qualité commune : la création. Libé les rencontre pour parler de leurs derniers travaux et informer de quelques activités estivales. Rachid Bromi, un jeune compositeur musical qui n’aime pas les fausses lumières :
Libé : On vous connaît compositeur musical, mais qui travaille beaucoup dans l'ombre. Pourquoi ce choix d'anonymat?
Rachid Bromi :Je n’ai jamais compris ce que « travailler dans l’ombre » signifie vraiment excepté que c’est plus reposant que de travailler sous un soleil ardent … Non, la question est simple : je travaille le plus souvent avec des artistes qui assurent un minimum artistique et qui, entre autres, respectent une certaine démarche esthétique et répondent à mes choix au niveau du travail créatif. Et, malheureusement, des travaux tels que je les désire ne courent pas les rues. C’est pourquoi mes compositions que ce soit par rapport au théâtre (la plus grande part), télévision ou cinéma, sont peu nombreux. Heureusement que l’écriture et la composition de chansons comblent un peu cette rareté, ce qui me permet de me produire sur les scènes de temps en temps. La scène ‘’artistique’’ marocaine telle qu’elle se présente ne permet pas à tous les artistes de travailler, la facture par rapport à l’intégrité est lourde à payer.
Composer de la musique pour films, pièces de théâtre, chorégraphies ... demande plus d'attention envers les autres genres artistiques. Comment faites-vous pour cerner cette problématique artistique ?
C’est vrai que composer de la musique pour le théâtre ou un autre genre n’est pas chose évidente pour tous les musiciens parce, en plus de la perfection en termes techniques de composition musicale, le théâtre et les arts vivants en général exigent une parfaite connaissance de la chose dramatique si j’ose dire. Comme la musique, le théâtre par exemple, dispose de son propre silence, son rythme, son tempo et ses formes qu’il faudra prendre en considération pour réaliser le but de l’accompagnement musical : véhiculer une plus grande émotion. Le pouvoir d’évocation de la musique continue d’être sans rival. Ensuite vient l’étape d’échange avec l’équipe du travail et qui est très importante, vu qu’elle s’ouvre sur toutes les sensibilités qui déterminent la singularité de l’œuvre; c’est notamment le travail avec le metteur en scène, le scénographe et parfois les comédiens.
J’ai bossé récemment sur un travail d’Asmaa Houri qui est une adaptation de la célèbre pièce de la Britannique Sarah Kane «4 :48 Psychose». La collaboration m’a tellement remis sur le sens que je donne à la composition dans le théâtre, en ce sens que la musique peut constituer le point de départ pour la création théâtrale et vice-versa et c’est cet échange qui réussit à mon sens à légitimer cette entreprise.
A-t-on toujours recours à la composition musicale originale ? Si oui, comment vous organisez-vous avec les autres artistes?
Oui, c’est une question de principe pour moi. Ma mission consiste à apporter une musique originale sinon toute la question serait dépourvue de plaisir. Et en plus, lorsqu’on prétend être professionnel ou faisant partie d’un genre professionnel, la question devient évidente bien que plusieurs artistes continuent, délibérément, de mettre des musiques trouvées via Internet.
Pour l’organisation avec les autres musiciens (instrumentalistes et vocalistes) qui m’aident à finaliser ma musique, c’est selon la nature du travail, soit enregistré au studio ou joué sur scène, mais c’est généralement des répétitions et beaucoup de collaboration.
Quel est le dernier livre que vous avez lu?
Récemment, j’ai fini un petit livre de Mohamed Berrada et Mohamed Choukri, intitulé «Ward wa ramad» qui regroupe un nombre de lettres et correspondances entre les deux auteurs. Dommage que le nombre de lettres de Choukri soit limité comparé à celui de Berrada. Ça parlait de l’écriture, de la maladie, des prostituées et de souffrances. J’ai appris que Choukri écoutait beaucoup de musique.
Quel est le dernier film que vous avez vu?
« Les locataires » un film de Kim Ki- Duk , un réalisateur coréen autodidacte indépendant. Un chef - d’œuvre qui lui a valu le Lion d’argent au Festival de Venise en 2004. De quoi ça parle ? Un jeune homme arpente les rues à moto ; il laisse des prospectus sur les poignées de portes. Quand il revient quelques jours après, il sait qu’elles sont désertées. Il y pénètre et occupe ces lieux inhabités sans rien prendre. Un jour, il s’installe dans une maison aisée où loge une jeune femme maltraitée par son mari. C’est le début d’une histoire d’amour surréaliste.
Libé : On vous connaît compositeur musical, mais qui travaille beaucoup dans l'ombre. Pourquoi ce choix d'anonymat?
Rachid Bromi :Je n’ai jamais compris ce que « travailler dans l’ombre » signifie vraiment excepté que c’est plus reposant que de travailler sous un soleil ardent … Non, la question est simple : je travaille le plus souvent avec des artistes qui assurent un minimum artistique et qui, entre autres, respectent une certaine démarche esthétique et répondent à mes choix au niveau du travail créatif. Et, malheureusement, des travaux tels que je les désire ne courent pas les rues. C’est pourquoi mes compositions que ce soit par rapport au théâtre (la plus grande part), télévision ou cinéma, sont peu nombreux. Heureusement que l’écriture et la composition de chansons comblent un peu cette rareté, ce qui me permet de me produire sur les scènes de temps en temps. La scène ‘’artistique’’ marocaine telle qu’elle se présente ne permet pas à tous les artistes de travailler, la facture par rapport à l’intégrité est lourde à payer.
Composer de la musique pour films, pièces de théâtre, chorégraphies ... demande plus d'attention envers les autres genres artistiques. Comment faites-vous pour cerner cette problématique artistique ?
C’est vrai que composer de la musique pour le théâtre ou un autre genre n’est pas chose évidente pour tous les musiciens parce, en plus de la perfection en termes techniques de composition musicale, le théâtre et les arts vivants en général exigent une parfaite connaissance de la chose dramatique si j’ose dire. Comme la musique, le théâtre par exemple, dispose de son propre silence, son rythme, son tempo et ses formes qu’il faudra prendre en considération pour réaliser le but de l’accompagnement musical : véhiculer une plus grande émotion. Le pouvoir d’évocation de la musique continue d’être sans rival. Ensuite vient l’étape d’échange avec l’équipe du travail et qui est très importante, vu qu’elle s’ouvre sur toutes les sensibilités qui déterminent la singularité de l’œuvre; c’est notamment le travail avec le metteur en scène, le scénographe et parfois les comédiens.
J’ai bossé récemment sur un travail d’Asmaa Houri qui est une adaptation de la célèbre pièce de la Britannique Sarah Kane «4 :48 Psychose». La collaboration m’a tellement remis sur le sens que je donne à la composition dans le théâtre, en ce sens que la musique peut constituer le point de départ pour la création théâtrale et vice-versa et c’est cet échange qui réussit à mon sens à légitimer cette entreprise.
A-t-on toujours recours à la composition musicale originale ? Si oui, comment vous organisez-vous avec les autres artistes?
Oui, c’est une question de principe pour moi. Ma mission consiste à apporter une musique originale sinon toute la question serait dépourvue de plaisir. Et en plus, lorsqu’on prétend être professionnel ou faisant partie d’un genre professionnel, la question devient évidente bien que plusieurs artistes continuent, délibérément, de mettre des musiques trouvées via Internet.
Pour l’organisation avec les autres musiciens (instrumentalistes et vocalistes) qui m’aident à finaliser ma musique, c’est selon la nature du travail, soit enregistré au studio ou joué sur scène, mais c’est généralement des répétitions et beaucoup de collaboration.
Quel est le dernier livre que vous avez lu?
Récemment, j’ai fini un petit livre de Mohamed Berrada et Mohamed Choukri, intitulé «Ward wa ramad» qui regroupe un nombre de lettres et correspondances entre les deux auteurs. Dommage que le nombre de lettres de Choukri soit limité comparé à celui de Berrada. Ça parlait de l’écriture, de la maladie, des prostituées et de souffrances. J’ai appris que Choukri écoutait beaucoup de musique.
Quel est le dernier film que vous avez vu?
« Les locataires » un film de Kim Ki- Duk , un réalisateur coréen autodidacte indépendant. Un chef - d’œuvre qui lui a valu le Lion d’argent au Festival de Venise en 2004. De quoi ça parle ? Un jeune homme arpente les rues à moto ; il laisse des prospectus sur les poignées de portes. Quand il revient quelques jours après, il sait qu’elles sont désertées. Il y pénètre et occupe ces lieux inhabités sans rien prendre. Un jour, il s’installe dans une maison aisée où loge une jeune femme maltraitée par son mari. C’est le début d’une histoire d’amour surréaliste.