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La Journée internationale de la propriété intellectuelle n'a jamais été célébrée avec autant d'éclat et aussi solennellement comme ce fut le cas en cette belle soirée du mercredi 9 mai.
Une soirée marquée par le vibrant hommage rendu à notre «Moussiqar», le grand musicien et chanteur Abdelwahab Doukkali.
L'homme méritait largement un tel hommage et cette cérémonie de gratitude et reconnaissance de la part des responsables et aussi de tous ses pairs et amis, chanteurs, chanteuses et critiques d'art et journalistes venus de tous les horizons et qui ont tenu à consacrer l’homme qui a façonné la chanson marocaine tout au long du dernier demi-siècle.
En effet, cela fait plus de cinquante ans qu'Abdelwahab Doukkali règne en maître incontesté sur la chanson marocaine et aussi maghrébine et arabe.
Un parcours exemplaire qu'il commença dès la fin des années cinquante, et qu'il poursuit jusqu'à nos jours, toujours avec un succès exceptionnel auprès du public marocain et du public arabe.
Plus qu'un simple chanteur ou musicien, Abdelwahab Doukkali est devenu un symbole, un synonyme de créativité ayant constamment un ascendant positif au Maroc, au Maghreb et dans le monde arabe. Un maestro qui ne cesse de collectionner les meilleurs tubes que la chanson au Maroc n'a jamais eus.
«Libé» a rencontré en exclusivité, le maestro Abdelwahab Doukkali qui nous livre ici ses impressions sur cet hommage qui lui a été rendu ainsi que sur le passé et le présent de la chanson au Maroc.
Libé : Quelle est votre impression après cette cérémonie organisée en votre honneur au Théâtre Mohammed V ?
Abdelwahab Doukkali : D'abord ma joie était immense, quand j'étais dans ce théâtre où il est rare qu'il soit plein de monde, et surtout parce que dehors, il y avait encore quelques centaines de personnes qui, hélas ! n'ont pu trouver de place dans la salle.
Ce qui m'a aussi touché, c'est la présence de plusieurs amis artistes de tous les domaines. Comme quoi, malgré le changement de gouvernement et de responsables, l'art demeure et reste toujours au sommet , comme quelque chose de très respecté, qu'on apprécie et qu'on admire. J'étais ravi par la présence de plusieurs responsables tel. le ministre de la Communication. Cela m'a fait beaucoup plaisir. Et je dis à cette occasion, que les artistes ne doivent pas s’inquiéter, tout se passera bien et il n'y aura pas de problèmes.
Quelles sont les choses qui vous ont le plus marqué lors de cette cérémonie ?
Ce qui m'a marqué, c'est avant tout le nombre d'amis artistes et de personnes et aussi le nombre impressionnant de journalistes et de photographes ainsi que les bouquets de fleurs et surtout de roses qui m'avaient été offertes. Il y a eu aussi ces « youyous » qui retentissaient dans la salle et qui m'ont fait beaucoup plaisir.
Je remercie tous mes amis qui ont interprété mes chansons, l'amie Fella qui est une star algérienne, nos chanteuses et chanteurs Latifa Raafat, Nadia Ayoub, Houda Amenna et Bachir Abdou. Honnêtement, j'ai été gagné par une forte admiration. C'est comme si j'entendais pour la première fois ces chansons. Je les remercie encore une fois.
Je dois aussi rendre hommage au directeur du Bureau marocain des droits d'auteur M. Ouadghiri qui était pour beaucoup dans la réussite de cette soirée. On le trouvait partout, dans la confection des affiches, les photos, etc. Il a tout fait pour que ce soit un succès et je remercie également la direction du théâtre Mohammed V qui était aussi à la hauteur.
Que peuvez-vous nous dire sur la chanson et la musique marocaines d'hier et d'aujourd'hui ? Et quelles sont tes prévisions pour l'avenir de cette chanson marocaine ?
La musique d'hier, il y avait un public, artistiquement cultivé et à l'époque, il n'y avait pas beaucoup d'invasion, il y avait seulement les Egyptiens qui dominaient le monde arabe et c'était quelque chose de très intéressant, heureusement.
On ne parlait alors que de Mohammed Abdelwahab, Oum Keltoum, Abdelhalim, Farid El Atrache et Asmahane. Il y avait au Liban Feyrouz et les frères Rahabani, Le public de cette époque savait apprécier les bonnes paroles, les belles mélodies, les poèmes et les belles voix. Maintenant hélas, avec tout ce qui nous entoure, tout est devenu commercial!
Pour répondre à cette question, je vais vous raconter ceci : récemment j'étais chez un ami qui était en train de voir une chaîne qui passait des clips, j'ai vu une femme très belle, vraiment belle!, je ne sais si elle était naturellement comme ça, ou si elle est restée pendant quatre ou cinq heures entre les mains des maquilleurs et des maquilleuses pour la rendre aussi belle, néanmoins elle était fascinante .
Elle chantait sur un grand lit satiné, sur un drap en satin rose. C'était une scène quelque peu osée. Ce n'était plus de la chanson, mais je dois avouer qu'il y a des gens qui aiment cela. D'ailleurs cette chanteuse est venue plusieurs fois au Maroc. Que voulez-vous ? C'est commercial.
Autre chose, j'ai vu un autre chanteur qui faisait un effort pour atteindre une note aiguë et entonner le fameux «Ya lil ya aîn», intégré dans l'une de ses chansons. Il faisait un effort, on voyait son visage déformé et ses veines étaient sur le point d'éclater. Et finalement, il chantait sur des notes absolument fausses. Mais, quand il s’est arrêté, tout le monde s'est mis à applaudir. Alors, je me suis dit: ça y est Abdelwahab, tu est dépassé! Nous sommes à une époque où les gens chantent sur de fausses notes.
Une soirée marquée par le vibrant hommage rendu à notre «Moussiqar», le grand musicien et chanteur Abdelwahab Doukkali.
L'homme méritait largement un tel hommage et cette cérémonie de gratitude et reconnaissance de la part des responsables et aussi de tous ses pairs et amis, chanteurs, chanteuses et critiques d'art et journalistes venus de tous les horizons et qui ont tenu à consacrer l’homme qui a façonné la chanson marocaine tout au long du dernier demi-siècle.
En effet, cela fait plus de cinquante ans qu'Abdelwahab Doukkali règne en maître incontesté sur la chanson marocaine et aussi maghrébine et arabe.
Un parcours exemplaire qu'il commença dès la fin des années cinquante, et qu'il poursuit jusqu'à nos jours, toujours avec un succès exceptionnel auprès du public marocain et du public arabe.
Plus qu'un simple chanteur ou musicien, Abdelwahab Doukkali est devenu un symbole, un synonyme de créativité ayant constamment un ascendant positif au Maroc, au Maghreb et dans le monde arabe. Un maestro qui ne cesse de collectionner les meilleurs tubes que la chanson au Maroc n'a jamais eus.
«Libé» a rencontré en exclusivité, le maestro Abdelwahab Doukkali qui nous livre ici ses impressions sur cet hommage qui lui a été rendu ainsi que sur le passé et le présent de la chanson au Maroc.
Libé : Quelle est votre impression après cette cérémonie organisée en votre honneur au Théâtre Mohammed V ?
Abdelwahab Doukkali : D'abord ma joie était immense, quand j'étais dans ce théâtre où il est rare qu'il soit plein de monde, et surtout parce que dehors, il y avait encore quelques centaines de personnes qui, hélas ! n'ont pu trouver de place dans la salle.
Ce qui m'a aussi touché, c'est la présence de plusieurs amis artistes de tous les domaines. Comme quoi, malgré le changement de gouvernement et de responsables, l'art demeure et reste toujours au sommet , comme quelque chose de très respecté, qu'on apprécie et qu'on admire. J'étais ravi par la présence de plusieurs responsables tel. le ministre de la Communication. Cela m'a fait beaucoup plaisir. Et je dis à cette occasion, que les artistes ne doivent pas s’inquiéter, tout se passera bien et il n'y aura pas de problèmes.
Quelles sont les choses qui vous ont le plus marqué lors de cette cérémonie ?
Ce qui m'a marqué, c'est avant tout le nombre d'amis artistes et de personnes et aussi le nombre impressionnant de journalistes et de photographes ainsi que les bouquets de fleurs et surtout de roses qui m'avaient été offertes. Il y a eu aussi ces « youyous » qui retentissaient dans la salle et qui m'ont fait beaucoup plaisir.
Je remercie tous mes amis qui ont interprété mes chansons, l'amie Fella qui est une star algérienne, nos chanteuses et chanteurs Latifa Raafat, Nadia Ayoub, Houda Amenna et Bachir Abdou. Honnêtement, j'ai été gagné par une forte admiration. C'est comme si j'entendais pour la première fois ces chansons. Je les remercie encore une fois.
Je dois aussi rendre hommage au directeur du Bureau marocain des droits d'auteur M. Ouadghiri qui était pour beaucoup dans la réussite de cette soirée. On le trouvait partout, dans la confection des affiches, les photos, etc. Il a tout fait pour que ce soit un succès et je remercie également la direction du théâtre Mohammed V qui était aussi à la hauteur.
Que peuvez-vous nous dire sur la chanson et la musique marocaines d'hier et d'aujourd'hui ? Et quelles sont tes prévisions pour l'avenir de cette chanson marocaine ?
La musique d'hier, il y avait un public, artistiquement cultivé et à l'époque, il n'y avait pas beaucoup d'invasion, il y avait seulement les Egyptiens qui dominaient le monde arabe et c'était quelque chose de très intéressant, heureusement.
On ne parlait alors que de Mohammed Abdelwahab, Oum Keltoum, Abdelhalim, Farid El Atrache et Asmahane. Il y avait au Liban Feyrouz et les frères Rahabani, Le public de cette époque savait apprécier les bonnes paroles, les belles mélodies, les poèmes et les belles voix. Maintenant hélas, avec tout ce qui nous entoure, tout est devenu commercial!
Pour répondre à cette question, je vais vous raconter ceci : récemment j'étais chez un ami qui était en train de voir une chaîne qui passait des clips, j'ai vu une femme très belle, vraiment belle!, je ne sais si elle était naturellement comme ça, ou si elle est restée pendant quatre ou cinq heures entre les mains des maquilleurs et des maquilleuses pour la rendre aussi belle, néanmoins elle était fascinante .
Elle chantait sur un grand lit satiné, sur un drap en satin rose. C'était une scène quelque peu osée. Ce n'était plus de la chanson, mais je dois avouer qu'il y a des gens qui aiment cela. D'ailleurs cette chanteuse est venue plusieurs fois au Maroc. Que voulez-vous ? C'est commercial.
Autre chose, j'ai vu un autre chanteur qui faisait un effort pour atteindre une note aiguë et entonner le fameux «Ya lil ya aîn», intégré dans l'une de ses chansons. Il faisait un effort, on voyait son visage déformé et ses veines étaient sur le point d'éclater. Et finalement, il chantait sur des notes absolument fausses. Mais, quand il s’est arrêté, tout le monde s'est mis à applaudir. Alors, je me suis dit: ça y est Abdelwahab, tu est dépassé! Nous sommes à une époque où les gens chantent sur de fausses notes.