Autres articles
-
Jérôme Despey : A mon arrivée à la présidence du SIA, je voulais vraiment mettre un pays ami à l'honneur comme le Maroc
-
Pr Simon Jonas Ategbo : «Mutualiser les efforts des différentes sociétés africaines de pédiatrie»
-
Fethallah Mohammed : "Le manque de soutien et de formation ainsi que l’absence de relève ont précipité le déclin de la Renaissance Sportive de Settat"
-
Redouane Jiyed : Nous sommes appelés à apporter tout le soutien à la nouvelle génération d'arbitres et leur offrir l’opportunité de démontrer leurs compétences
-
Aurore Vinot : Je suis fascinée par la vitalité et la diversité de la scène artistique marocaine

L’orientation
scolaire,
longtemps ignorée dans notre école, se révèle être aujourd’hui une discipline offrant un service des plus sollicités par les apprenants. Dans la mesure
où elle apporte, tout au long du
processus de prise de
décisions en la matière par les étudiants, les réponses
adéquates
relatives aux
questions se
rapportant aux choix des futures filières et écoles
à intégrer .Et ce, par la mise à leur disposition de
l’information requise à même d’optimaliser leurs décisions.
La pertinence
de cette aide
à l’orientation
scolaire n’a pas tardé à montrer ses performances en contribuant
en grande partie
à réduire le taux d’échec scolaire souvent imputé aux mauvais choix en matière
d’orientation
scolaire. Zoom sur le cas du CPIAO
de la ville de Tiznit.
Libération : Il y a quelques années, l’orientation scolaire était un concept qui ne faisait pas vraiment partie de la sémantique pédagogique de notre enseignement. Comment évaluez-vous au niveau de votre CPIAO la pertinence de son intégration dans les stratégies visant la performance scolaire ?
Abdellah Nounnous : C’est une vérité qu’on ne peut nier. Avant l’introduction de ce concept, l’opération de l’orientation relevait des seules compétences des conseils des professeurs. Lesquels décident à la fin de l’année de la branche scolaire à faire suivre aux apprenants. L’absence d’outils pédagogiques de rigueur pour faire réussir cette action, en sus du manque de formation auprès des professeurs en matière d’aide à l’orientation scolaire, rendaient peu performantes les décisions prises. Ce qui ne tardait pas à se répercuter négativement sur la scolarité des élèves. Cela se traduit particulièrement en termes d’échec scolaire au bout des parcours des étudiants. Aujourd’hui, étant conscients de l’importance de cet accompagnement à l’orientation, les décideurs ont mis en place tout un processus reposant sur des méthodologies pédagogiques et didactiques bien arrêtées (séances d’information sur soi, les filières, le monde du travail ; entretien personnalisé; séance d’écoute, tests, instruction de dossiers, exercices d’animation visant le développement de la pensée exploratrice, etc.). Au niveau du CPIAO de Tiznit, selon nos analyses, les services offerts par les conseillers en orientation du centre ont contribué activement à soumettre aux intéressés la matière informative nécessaire à l’optimalisation de l’opération de l’orientation. Ils ont contribué également à l’adaptation des choix des étudiants aux filières et cursus scolaires proposés. Le résultat a suivi de ce fait. Les orientations opérées se sont révélées judicieuses. On constate que des tergiversations et changements de filières et itinéraires scolaires à cause des choix inappropriés et qui sont souvent derrière les ratages scolaires, se font de plus en plus rares pour ne pas dire inexistants. C’est que les apprenants trouvent désormais satisfaction dans leurs options et s’y épanouissent, car ces choix prennent en considération leurs passions, leurs penchants personnels et profils. C’est ainsi que sur les 1814 élèves poursuivant leur scolarité au Tronc commun au niveau de la province, 49% d’entre eux sont orientés vers la section littéraire, 46% vers la branche scientifique, 4% vers la branche technologique et 1% vers le tronc commun originel. Dans quelques jours, nous lancerons les journées de rencontres ouvertes avec les apprenants pour la session scolaire courante. Notamment le forum de l’étudiant dont les éditions précédentes sont de l’avis de tous, un grand exploit au niveau de la région. Et là, je dois saisir cette occasion pour saluer les efforts des responsables de la province, de la municipalité, de la Fédération des APTE (Association des parents et tuteurs des élèves), l’Association BANI et tous les autres intervenants pour leur esprit de coopération ; car sans eux, on ne pourrait pas organiser un forum d’une grande qualité. Nous nous attaquerons ensuite aux écoles du milieu rural qui auront à se pencher sur la même thématique.
Comment le Plan d’urgence appréhende-t-il l’action des CPIAO?
Le souci d’instaurer un système d’orientation efficace et efficient est palpable à travers les recommandations d’abord de la Charte de l’Education. Le Plan d’urgence entérine ce constat mais cette fois-ci avec beaucoup d’opérationnalisation. Et ce, à travers le septième projet du troisième espace dit E3P7. Celui-ci a été décliné au niveau provincial depuis déjà 2009. Le PU a procédé à la dotation et à l’activation des structures d’information et d’aide à l’orientation (ANIO: Agence nationale d’information et d’orientation, CRIAO : Centre régional d’information et d’aide à l’orientation, CPIAO : Centre provincial d’information et d’aide à l’orientation). A travers ces structures, le PU s’emploie à mettre à disposition de l’information sur les enseignements et les métiers via des supports appropriés et des activités diverses. Et à la généralisation des prestations d’information et d’aide à l’orientation dès la première année collégiale. Il recourt ainsi à une procédure appropriée d’orientation active. Sans omettre pour autant de renforcer le rôle du conseil de classe et de l’université dans la procédure d’aide à l’orientation post baccalauréat. Sa stratégie repose autour de la généralisation du projet personnel comme démarche d’auto-orientation. L’implication des enseignants, de l’administration pédagogique, des parents d’élèves et des professionnels dans l’effort d’aide à l’orientation est fortement préconisée. Le PU s’attache depuis son lancement à assurer la généralisation de la couverture de l’enseignement secondaire par les services des cadres d’orientation. Sans oublier la qualification de ces derniers (par le biais de la formation continue) et l’amélioration des conditions de travail dans les districts scolaires (espaces, équipement, outils de travail …). Ainsi, on a vu des sessions de formation dispensées au profit des enseignants et le staff administratif, de nombreux espaces affectés aux activités des centres d’orientation ont été créés et les districts où s’activent les conseillers en orientation ont été dotés de kits de matériel informatique nécessaire. Toutefois, il est à déplorer que l’implication des enseignants reste difficilement évidente. Et ce, tant que les programmes scolaires ne comportent pas encore de matière cognitive et didactique riche en termes d’information et de technique d’assistance à l’orientation. Il faut savoir que la réussite de l’opération d’orientation est tributaire de la participation de tous les intervenants dans le système scolaire : élèves, enseignants, conseillers en orientation, parents d’élèves, etc.
L’information reste un facteur primordial pour mener à bien ce processus pédagogique. Comment parvenez-vous à en assurer la disponibilité ?
Pour la mise à la disposition de l’information auprès des apprenants, nous comptons sur nos efforts personnels. Nous effectuons des recherches permanentes, notamment à travers le réseau du Web qui constitue la source principale. Par ailleurs, les cadres d’orientation ont créé un forum national sous le nom d’«Allajna el watania» : un espace qui se veut un lieu d’échange d’infos entre nos conseillers pour une meilleure fluidité et donc une disponibilité de cette matière informative. Je me permets de dire que l’information dont nous disposons au niveau de notre centre est suffisante pour optimaliser notre action. Mais, tout en reconnaissant le risque de donner une information non actualisée et non fiable. L’information dont nous disposons étant loin d’être officielle et donc sûre ! Les données statistiques relevant du marché du travail nous font largement défaut. Il faut d’abord incriminer l’apport du ministère de tutelle qui est négligeable dans ce domaine. Cela a de mauvaises répercussions sur la qualité des services dispensés par nos centres. Voilà pourquoi nous ne cessons de demander, comme stipulé dans le projet du PU dit E3P7, la création d’un portail national unique réservé à la diffusion des documents d’information officiels et fiables.
Comment expliquez-vous que les centres d’orientation continuent toutefois d’être stigmatisés par certains élèves ou leurs parents?
Vous savez, le concept des centres d’orientation et leur utilité peinent encore à faire son schmilblick auprès de certains apprenants influencés par leurs parents qui ne font pas confiance à notre activité. Cela est dû à la persistance de certains préjugés et clichés à l’encontre de l’action d’aide à l’orientation. C’est en partie que certains parents méconnaissent totalement en quoi consiste cette opération et s’en prennent du coup aux centres d’orientation. Il faut savoir que ce n’est pas une action qui cultive la passivité auprès des élèves en leur fournissant une information sur mesure et toute faite. Au contraire, c’est désormais une activité pédagogique à part. Elle sollicite la participation de l’apprenant dans le processus de prise de décision par l’appropriation active des méthodes de collecte de l’information et de son traitement pour en dégager des choix pertinents et partant, élaborer son projet personnel d’une manière indépendante. C’est dans ce même registre que tout récemment notre centre à Tiznit a fait l’objet, à travers un support médiatique, d’une campagne de stigmatisation gratuite de la part de certains apprenants et leurs parents. Malheureusement, l’auteur de cet écrit n’a pas eu l’honnêteté de prendre notre avis et s’est contenté de propos subjectifs et infondés. On nous reproche de ne pas organiser des rencontres et forums pour étudiants dans les écoles de la ville. Une injustice à l’encontre de notre staff administratif et de nos conseillers en orientation qui travaillent souvent dans des conditions difficiles dans des régions reculées et lointaines afin de donner le meilleur d’eux-mêmes.
scolaire,
longtemps ignorée dans notre école, se révèle être aujourd’hui une discipline offrant un service des plus sollicités par les apprenants. Dans la mesure
où elle apporte, tout au long du
processus de prise de
décisions en la matière par les étudiants, les réponses
adéquates
relatives aux
questions se
rapportant aux choix des futures filières et écoles
à intégrer .Et ce, par la mise à leur disposition de
l’information requise à même d’optimaliser leurs décisions.
La pertinence
de cette aide
à l’orientation
scolaire n’a pas tardé à montrer ses performances en contribuant
en grande partie
à réduire le taux d’échec scolaire souvent imputé aux mauvais choix en matière
d’orientation
scolaire. Zoom sur le cas du CPIAO
de la ville de Tiznit.
Libération : Il y a quelques années, l’orientation scolaire était un concept qui ne faisait pas vraiment partie de la sémantique pédagogique de notre enseignement. Comment évaluez-vous au niveau de votre CPIAO la pertinence de son intégration dans les stratégies visant la performance scolaire ?
Abdellah Nounnous : C’est une vérité qu’on ne peut nier. Avant l’introduction de ce concept, l’opération de l’orientation relevait des seules compétences des conseils des professeurs. Lesquels décident à la fin de l’année de la branche scolaire à faire suivre aux apprenants. L’absence d’outils pédagogiques de rigueur pour faire réussir cette action, en sus du manque de formation auprès des professeurs en matière d’aide à l’orientation scolaire, rendaient peu performantes les décisions prises. Ce qui ne tardait pas à se répercuter négativement sur la scolarité des élèves. Cela se traduit particulièrement en termes d’échec scolaire au bout des parcours des étudiants. Aujourd’hui, étant conscients de l’importance de cet accompagnement à l’orientation, les décideurs ont mis en place tout un processus reposant sur des méthodologies pédagogiques et didactiques bien arrêtées (séances d’information sur soi, les filières, le monde du travail ; entretien personnalisé; séance d’écoute, tests, instruction de dossiers, exercices d’animation visant le développement de la pensée exploratrice, etc.). Au niveau du CPIAO de Tiznit, selon nos analyses, les services offerts par les conseillers en orientation du centre ont contribué activement à soumettre aux intéressés la matière informative nécessaire à l’optimalisation de l’opération de l’orientation. Ils ont contribué également à l’adaptation des choix des étudiants aux filières et cursus scolaires proposés. Le résultat a suivi de ce fait. Les orientations opérées se sont révélées judicieuses. On constate que des tergiversations et changements de filières et itinéraires scolaires à cause des choix inappropriés et qui sont souvent derrière les ratages scolaires, se font de plus en plus rares pour ne pas dire inexistants. C’est que les apprenants trouvent désormais satisfaction dans leurs options et s’y épanouissent, car ces choix prennent en considération leurs passions, leurs penchants personnels et profils. C’est ainsi que sur les 1814 élèves poursuivant leur scolarité au Tronc commun au niveau de la province, 49% d’entre eux sont orientés vers la section littéraire, 46% vers la branche scientifique, 4% vers la branche technologique et 1% vers le tronc commun originel. Dans quelques jours, nous lancerons les journées de rencontres ouvertes avec les apprenants pour la session scolaire courante. Notamment le forum de l’étudiant dont les éditions précédentes sont de l’avis de tous, un grand exploit au niveau de la région. Et là, je dois saisir cette occasion pour saluer les efforts des responsables de la province, de la municipalité, de la Fédération des APTE (Association des parents et tuteurs des élèves), l’Association BANI et tous les autres intervenants pour leur esprit de coopération ; car sans eux, on ne pourrait pas organiser un forum d’une grande qualité. Nous nous attaquerons ensuite aux écoles du milieu rural qui auront à se pencher sur la même thématique.
Comment le Plan d’urgence appréhende-t-il l’action des CPIAO?
Le souci d’instaurer un système d’orientation efficace et efficient est palpable à travers les recommandations d’abord de la Charte de l’Education. Le Plan d’urgence entérine ce constat mais cette fois-ci avec beaucoup d’opérationnalisation. Et ce, à travers le septième projet du troisième espace dit E3P7. Celui-ci a été décliné au niveau provincial depuis déjà 2009. Le PU a procédé à la dotation et à l’activation des structures d’information et d’aide à l’orientation (ANIO: Agence nationale d’information et d’orientation, CRIAO : Centre régional d’information et d’aide à l’orientation, CPIAO : Centre provincial d’information et d’aide à l’orientation). A travers ces structures, le PU s’emploie à mettre à disposition de l’information sur les enseignements et les métiers via des supports appropriés et des activités diverses. Et à la généralisation des prestations d’information et d’aide à l’orientation dès la première année collégiale. Il recourt ainsi à une procédure appropriée d’orientation active. Sans omettre pour autant de renforcer le rôle du conseil de classe et de l’université dans la procédure d’aide à l’orientation post baccalauréat. Sa stratégie repose autour de la généralisation du projet personnel comme démarche d’auto-orientation. L’implication des enseignants, de l’administration pédagogique, des parents d’élèves et des professionnels dans l’effort d’aide à l’orientation est fortement préconisée. Le PU s’attache depuis son lancement à assurer la généralisation de la couverture de l’enseignement secondaire par les services des cadres d’orientation. Sans oublier la qualification de ces derniers (par le biais de la formation continue) et l’amélioration des conditions de travail dans les districts scolaires (espaces, équipement, outils de travail …). Ainsi, on a vu des sessions de formation dispensées au profit des enseignants et le staff administratif, de nombreux espaces affectés aux activités des centres d’orientation ont été créés et les districts où s’activent les conseillers en orientation ont été dotés de kits de matériel informatique nécessaire. Toutefois, il est à déplorer que l’implication des enseignants reste difficilement évidente. Et ce, tant que les programmes scolaires ne comportent pas encore de matière cognitive et didactique riche en termes d’information et de technique d’assistance à l’orientation. Il faut savoir que la réussite de l’opération d’orientation est tributaire de la participation de tous les intervenants dans le système scolaire : élèves, enseignants, conseillers en orientation, parents d’élèves, etc.
L’information reste un facteur primordial pour mener à bien ce processus pédagogique. Comment parvenez-vous à en assurer la disponibilité ?
Pour la mise à la disposition de l’information auprès des apprenants, nous comptons sur nos efforts personnels. Nous effectuons des recherches permanentes, notamment à travers le réseau du Web qui constitue la source principale. Par ailleurs, les cadres d’orientation ont créé un forum national sous le nom d’«Allajna el watania» : un espace qui se veut un lieu d’échange d’infos entre nos conseillers pour une meilleure fluidité et donc une disponibilité de cette matière informative. Je me permets de dire que l’information dont nous disposons au niveau de notre centre est suffisante pour optimaliser notre action. Mais, tout en reconnaissant le risque de donner une information non actualisée et non fiable. L’information dont nous disposons étant loin d’être officielle et donc sûre ! Les données statistiques relevant du marché du travail nous font largement défaut. Il faut d’abord incriminer l’apport du ministère de tutelle qui est négligeable dans ce domaine. Cela a de mauvaises répercussions sur la qualité des services dispensés par nos centres. Voilà pourquoi nous ne cessons de demander, comme stipulé dans le projet du PU dit E3P7, la création d’un portail national unique réservé à la diffusion des documents d’information officiels et fiables.
Comment expliquez-vous que les centres d’orientation continuent toutefois d’être stigmatisés par certains élèves ou leurs parents?
Vous savez, le concept des centres d’orientation et leur utilité peinent encore à faire son schmilblick auprès de certains apprenants influencés par leurs parents qui ne font pas confiance à notre activité. Cela est dû à la persistance de certains préjugés et clichés à l’encontre de l’action d’aide à l’orientation. C’est en partie que certains parents méconnaissent totalement en quoi consiste cette opération et s’en prennent du coup aux centres d’orientation. Il faut savoir que ce n’est pas une action qui cultive la passivité auprès des élèves en leur fournissant une information sur mesure et toute faite. Au contraire, c’est désormais une activité pédagogique à part. Elle sollicite la participation de l’apprenant dans le processus de prise de décision par l’appropriation active des méthodes de collecte de l’information et de son traitement pour en dégager des choix pertinents et partant, élaborer son projet personnel d’une manière indépendante. C’est dans ce même registre que tout récemment notre centre à Tiznit a fait l’objet, à travers un support médiatique, d’une campagne de stigmatisation gratuite de la part de certains apprenants et leurs parents. Malheureusement, l’auteur de cet écrit n’a pas eu l’honnêteté de prendre notre avis et s’est contenté de propos subjectifs et infondés. On nous reproche de ne pas organiser des rencontres et forums pour étudiants dans les écoles de la ville. Une injustice à l’encontre de notre staff administratif et de nos conseillers en orientation qui travaillent souvent dans des conditions difficiles dans des régions reculées et lointaines afin de donner le meilleur d’eux-mêmes.