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Entretien avec Abdellah Nounnous, directeur du Centre provincial d’information et d’aide à l’orientation (CPIAO) de Tiznit

“L’opération d’aide à l’orientation sollicite de l’élève l’appropriation active des méthodes de traitement de l’information”


ENTRETIEN REALISE PAR IDRISS OUCHAGOUR
Mercredi 1 Février 2012

Entretien avec Abdellah Nounnous, directeur du Centre provincial d’information et d’aide à l’orientation (CPIAO) de Tiznit
L’orientation
scolaire,
longtemps ignorée dans notre école, se révèle être aujourd’hui une discipline offrant un service des plus sollicités par les apprenants. Dans la mesure
où elle apporte, tout au long du  
processus de   prise de
décisions en la matière  par les étudiants, les réponses
adéquates
relatives aux
questions se
rapportant aux choix des futures  filières et   écoles  
à intégrer .Et ce, par la mise à leur disposition de
l’information   requise à même d’optimaliser leurs décisions.
La pertinence
de cette aide
à l’orientation
scolaire n’a pas tardé à montrer ses performances en contribuant
en grande partie
à réduire le taux d’échec scolaire souvent imputé aux mauvais choix en matière
d’orientation
scolaire. Zoom sur le cas du CPIAO
de la ville de Tiznit.

Libération :   Il y a quelques années, l’orientation scolaire était un concept qui ne faisait pas vraiment partie de la sémantique pédagogique de notre enseignement. Comment évaluez-vous au niveau de votre CPIAO la pertinence de son intégration dans les stratégies visant la performance scolaire ?

Abdellah Nounnous : C’est une vérité qu’on ne peut nier. Avant l’introduction de ce concept, l’opération   de l’orientation relevait des seules   compétences des conseils des professeurs. Lesquels décident à la fin de l’année de la branche scolaire à faire suivre aux apprenants. L’absence d’outils pédagogiques de rigueur pour faire réussir cette action, en sus du manque de formation auprès des professeurs en matière d’aide à l’orientation scolaire, rendaient peu performantes les décisions prises. Ce qui   ne tardait pas à se répercuter négativement sur la scolarité des élèves. Cela se traduit particulièrement en termes d’échec scolaire au bout des parcours des étudiants. Aujourd’hui, étant conscients de l’importance de cet accompagnement à l’orientation, les décideurs ont mis en place tout un processus reposant sur des méthodologies   pédagogiques et didactiques bien arrêtées (séances d’information sur soi, les filières, le monde du travail ;  entretien  personnalisé; séance  d’écoute, tests, instruction de dossiers, exercices d’animation visant le développement de la pensée exploratrice, etc.). Au niveau du CPIAO de Tiznit, selon nos analyses, les services offerts par les conseillers   en orientation du centre ont contribué activement à   soumettre aux intéressés la matière informative nécessaire à l’optimalisation de l’opération de l’orientation. Ils ont contribué également à l’adaptation des choix des étudiants aux filières et cursus scolaires proposés. Le résultat a suivi de ce fait. Les orientations opérées se sont   révélées judicieuses. On constate que des tergiversations   et changements de filières et itinéraires scolaires à cause des choix inappropriés et qui sont souvent derrière les ratages scolaires, se font de plus en plus rares pour ne pas dire inexistants. C’est que les apprenants trouvent désormais satisfaction dans leurs options et   s’y épanouissent, car ces choix   prennent en considération leurs passions, leurs penchants personnels et profils. C’est ainsi   que sur les 1814 élèves poursuivant leur scolarité au Tronc commun au niveau de la province, 49% d’entre eux sont orientés vers la section littéraire, 46% vers la branche scientifique, 4% vers la branche technologique et 1% vers le tronc commun originel. Dans quelques jours, nous lancerons les journées de rencontres ouvertes avec les apprenants pour la session scolaire courante. Notamment le forum de l’étudiant dont les éditions précédentes sont de l’avis de tous, un grand exploit au niveau de la région. Et là, je dois saisir cette occasion pour saluer les  efforts des responsables de la province, de la municipalité, de la Fédération des APTE (Association des parents et tuteurs des élèves), l’Association  BANI et tous les autres intervenants pour leur esprit de coopération ; car sans eux, on ne pourrait pas organiser un forum d’une grande qualité. Nous nous attaquerons ensuite aux écoles du milieu rural qui auront à se pencher sur la même thématique.

Comment le Plan d’urgence appréhende-t-il l’action des CPIAO?

Le souci d’instaurer un système d’orientation efficace et efficient est palpable à travers les recommandations d’abord de la Charte de l’Education. Le Plan d’urgence entérine ce constat mais cette fois-ci avec beaucoup d’opérationnalisation. Et ce, à travers le septième   projet du troisième espace dit E3P7. Celui-ci a été décliné au niveau provincial depuis déjà 2009.  Le PU a procédé à la dotation   et à l’activation des   structures d’information et d’aide à l’orientation (ANIO: Agence nationale d’information et d’orientation,   CRIAO : Centre régional d’information et d’aide à l’orientation, CPIAO : Centre provincial d’information et d’aide à l’orientation). A travers ces structures, le PU s’emploie à mettre à disposition de l’information sur les enseignements et les métiers via des supports appropriés et des activités diverses. Et à la généralisation des prestations d’information et d’aide à l’orientation dès la première année collégiale. Il recourt ainsi à une procédure appropriée d’orientation active. Sans omettre pour autant  de renforcer  le rôle du conseil de classe et de l’université dans la procédure d’aide à l’orientation post baccalauréat. Sa stratégie repose autour de la généralisation du projet personnel comme démarche d’auto-orientation.  L’implication des enseignants, de l’administration pédagogique, des parents d’élèves et des professionnels dans l’effort d’aide à l’orientation est fortement préconisée. Le PU s’attache depuis son lancement à assurer la généralisation de la couverture de l’enseignement secondaire par les services des cadres d’orientation. Sans oublier la qualification de ces derniers   (par le biais de la formation continue) et l’amélioration des  conditions de travail dans les districts scolaires (espaces, équipement, outils de travail …). Ainsi, on a vu des sessions de formation dispensées au profit des enseignants et le staff administratif,  de nombreux espaces affectés aux activités des centres d’orientation ont été créés et les districts où s’activent les conseillers en orientation ont été dotés de kits de matériel informatique nécessaire. Toutefois, il est à déplorer que l’implication des enseignants reste difficilement évidente. Et ce, tant que les programmes scolaires  ne comportent pas encore de matière cognitive et didactique riche en termes d’information et de technique d’assistance à l’orientation. Il faut savoir que la réussite de l’opération d’orientation est tributaire de la participation de tous les intervenants dans le système scolaire : élèves, enseignants, conseillers en orientation, parents d’élèves, etc.

L’information reste un facteur primordial pour mener à bien ce processus pédagogique. Comment parvenez-vous à en assurer la disponibilité ?

Pour la mise à la disposition de l’information auprès des apprenants, nous comptons sur nos efforts personnels. Nous effectuons des recherches permanentes, notamment à travers le réseau du Web qui constitue la source principale. Par ailleurs, les cadres d’orientation ont créé un forum national sous le nom d’«Allajna el watania» : un espace qui se veut un lieu d’échange d’infos entre nos conseillers pour une meilleure fluidité et donc   une disponibilité de cette matière informative. Je me permets de dire que l’information dont nous disposons au niveau de notre centre est suffisante pour optimaliser notre action. Mais, tout en reconnaissant le risque de donner une information non actualisée   et non fiable. L’information dont nous disposons étant loin d’être officielle et donc sûre ! Les données statistiques relevant du marché du travail nous font largement défaut. Il faut d’abord incriminer l’apport du ministère de tutelle qui est négligeable dans ce domaine. Cela a de mauvaises répercussions sur la qualité des services dispensés par nos centres. Voilà pourquoi nous ne cessons de demander, comme stipulé dans le projet du PU dit E3P7, la création d’un portail national unique réservé à la diffusion des documents d’information officiels et fiables.

Comment expliquez-vous que les centres d’orientation continuent toutefois d’être stigmatisés par certains élèves ou leurs parents?

Vous savez, le concept des centres d’orientation et leur utilité peinent encore à faire son schmilblick auprès de certains apprenants influencés par leurs parents qui ne font pas confiance à notre activité. Cela est dû à la persistance de certains préjugés et clichés à l’encontre de l’action d’aide à l’orientation. C’est en partie que certains parents méconnaissent totalement en quoi consiste cette  opération et s’en prennent du coup aux centres d’orientation. Il faut savoir que ce   n’est pas une action qui   cultive la passivité auprès des élèves en leur fournissant une information sur mesure et toute faite. Au contraire, c’est désormais une activité pédagogique à part. Elle sollicite la participation de l’apprenant dans le processus de prise de décision par l’appropriation active   des méthodes de collecte de l’information et de son traitement pour en dégager des   choix pertinents et partant, élaborer son projet personnel d’une manière indépendante. C’est dans ce même registre que tout récemment notre centre à Tiznit a fait l’objet, à travers un support médiatique, d’une campagne de stigmatisation gratuite de la part de certains apprenants et leurs parents. Malheureusement, l’auteur de cet écrit n’a pas eu l’honnêteté de prendre notre avis et s’est contenté de propos subjectifs et infondés. On nous reproche de ne pas organiser des rencontres et forums pour étudiants dans les écoles de la ville. Une injustice à l’encontre de notre staff administratif et de nos conseillers en orientation qui travaillent souvent dans des conditions difficiles dans des régions reculées et lointaines afin de donner le meilleur d’eux-mêmes.


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1.Posté par BAKANZIE MOHAMED le 01/02/2012 11:33
Un entretien réussi sur l'orientation pédagogique et qui montre le rôle de cette dernière dans la construction du projet personnel et professionnel de l'élève.
Le CPIAO une nouvelle structure qui aide aussi les élèves et les étudiants dans leurs choix.
Une orientation réussie oblige la participation de tous les intervenants de ce domaine.
Le FORUM de Tiznit est un Forum qui est classé parmi les grands au niveau national.
bonne chance et bon courage

2.Posté par Amri le 01/02/2012 12:57
Je pense que le fait de donner aux professeurs et instituteurs le choix d'orientation dans les zones rurales serait un bon acquis pour les élèves en attendant l'instauration des centres spécialisés en matière d'encadrement scolaire. en effet, on voit pas mal d'élèves qui arrivent au Bac sans qu'ils aillent la moindre idée sur les branches et les spécialités disponibles au sein de des universités et les écoles

3.Posté par BECHKINE AZIZ. cpiao ouarzazate le 01/02/2012 14:35
Je pense que le programme d'urgence est une grande occasion dont on doit tirer profit. L'instauration de L'unité centrale d'information et d'orientation (UCIO) et CRIAO et CPIAO et les espaces d'orientation au sein des établissement n'est pas une mince victoire dans le sens du progrés du domaine d'orientation en particulier et système éducatif en général. Aussi faut la mobilisation de tous les intervenants dans le domaine éducatif afin de réussir ce vaste chantier de réforme éducative.

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