-
Faux mariage à 102 ans pour prouver qu 'il est vivant
-
De la joie à l'ouverture du premier cinéma pour personnes autistes au Venezuela
-
Au Pakistan sous les inondations, personne ne sait plus où est son village
-
Des fleurs pour l'anniversaire de Janus la plus vieille tortue à deux têtes
-
Les inondations au Pakistan emportent dots et projets de mariage
Du graffiti antique au street-artAFP
Jeudi 10 Juillet 2014
Autres articles
"Daniele, magne-toi, tatie est impatiente!", "Chiara est née et pèse 3.70kg", "17-05-2014, bienvenue à notre petit Mattia" : de telles inscriptions sont légion sur les murs des maternités romaines et pas seulement. A Rome, le graffiti, antique phénomène, est omniprésent mais ne suscite pas toujours l'unanimité. Des riches quartiers nord de la capitale italienne nichés entre le Monte Mario et le Tibre, aux faubourgs plus populaires tels que Testaccio ou San Lorenzo, fleurissent nombre de messages, souvent rédigés en dialecte, sur les façades de la Cité éternelle. Critiques du pouvoir en place, souvent teintées d'humour, célébrations des exploits footballistiques de la Roma sur la Lazio et vice-versa, déclarations d'amour pleines de poésie ou plus primaires, mais aussi inscriptions insultantes, parfois fascisantes ou racistes, les murs de Rome sont une surface infinie sur laquelle le Romain s'exprime depuis l'époque de César. "La plupart des messages qui ornaient les rues de la Rome antique étaient des messages à caractère publicitaire. Mais il existait aussi des inscriptions à la gloire des gladiateurs ou encore d'autres vantant de +prétendues+ performances sexuelles comme celles retrouvées sur les murs de lupanars", explique à l'AFP Angela Donati, épigraphiste spécialiste de l'Antiquité romaine. "Malheureusement les exemples d'inscriptions découvertes sur les vieilles parois romaines sont rares, mais on peut supposer que ce qui était vrai à Pompéi, l'était aussi à Rome", poursuit la professeure près de l'Université de Bologne. Pour l'experte, ces inscriptions sont surtout "révélatrices du haut niveau d'alphabétisation qui régnait à l'époque, contrairement à ce que l'on s'imagine aujourd'hui". 2.000 ans plus tard, simples tags réalisés à la bombe de peinture par des inconnus le long des boulevards du quartier Prati, ou imposantes fresques de la rue Tiburtina, les modes d'expression sur les murs sont aussi variables que leur interprétation: certains n'y voient que du vandalisme, d'autres de l'art à l'état brut. Agostino Iacurci, jeune street-artiste en vue, a eu "sa période tag", aujourd'hui son talent s'exprime à travers des "murales" (fresques murales), souvent fruits de projet de rénovation de zones populaires: "Avant, je n'en avais rien à faire de l'avis des gens, mais désormais j'ai envie de m'exprimer tout en ayant un retour en tant qu'homme et artiste: la rue offre ce jugement de tous les moments au gré du passage des piétons". "L'art urbain ne parle pas de lui, ni même de l'artiste, mais des gens, de ce qui l'entoure, de l'actualité et le fait de façon esthétique", complète MauPal, artiste romain et père de l'oeuvre "Superpope" -un pape en superman- qui fit la une de l'actualité en janvier avant d'être effacée, moins d'un jour plus tard, par l'AMA, le service d'entretien municipal. Une vision partagée par les "Poeti der Trullo", collectif de jeunes poètes de la banlieue de Rome qui offrent aux flâneurs leurs vers soigneusement calligraphiés sur les murs de la ville, "un parfait support poétique": "Notre objectif est de respecter notre Rome en lui donnant quelque chose en plus, sans la défigurer. Peut-être tirera-t-on un sourire ou une larme au promeneur qui lira nos vers". Avec ses centaines d'interventions, l'AMA repeint annuellement pour 700.000 m2 de murs, deux fois la surface du Vatican. "Entre les hommes et les véhicules mobilisés sur le terrain et les produits utilisés pour effacer les inscriptions, les dépenses de nettoyage atteignent entre 1,2 et 1,5 million d'euros par an", estime Anselmo Ricci, commandant du corps de police municipale en charge de la préservation du centre historique. Un coût très lourd pour la ville de Rome qui, en février dernier, annonçait un déficit budgétaire de 816 millions d'euros. "Ce n'est pas suffisant", regrette Massimiliano Tonelli, fondateur du site internet Romafaschifo.com ("Rome est dégoûtante" en français, ndlr.): "Plus les murs sont sales, plus les gens seront enclins à continuer à les salir, cela s'appelle la théorie de la voiture rayée." Le commandant Ricci, bien conscient de la situation, reste malgré tout mesuré : "Même si cela reste un délit grave, c'est vrai qu'il y a des inscriptions qui me font sourire, elles sont révélatrices du caractère sympathique du Romain".
Lu 737 fois
Nouveau commentaire :
Dans la même rubrique :
Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe |
|
||||
|