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Deux ans après son entrée en vigueur : Un Code et des accidents à la pelle


Hassan Bentaleb
Lundi 8 Octobre 2012

Deux ans après son entrée en vigueur : Un Code et des  accidents à la pelle
 La loi 52-05 portant Code de la route fête son deuxième anniversaire dans les larmes et le sang. En effet, la route nationale continue à faire des victimes et à engendrer des drames. Ainsi, pas plus tard qu’avant-hier, vingt-neuf policiers ont été blessés, dont quatre grièvement dans un accident de la route près de Benguérir, impliquant quatre véhicules de police.
Un drame qui vient un jour après les deux accidents spectaculaires survenus à deux jours d’intervalle sur la rocade Rabat-Salé faisant respectivement 9 et 18 personnes blessées et d’importants dégâts matériels.
Selon un bilan statistique provisoire établi par la Direction générale de sûreté nationale (DGSN), 2.268 personnes ont été tuées sur les routes du Royaume entre janvier et juillet 2012, soit une augmentation de 1,93%, et ce, en dépit de l’entrée en vigueur du nouveau Code de la route. Des chiffres alarmants qui en disent long sur l’échec d’un dispositif considéré comme l’antidote aux maux de la route.  
Comment peut-on expliquer cet échec ?   Pour certains responsables du département de l’Equipement et des Transports, il est un peu excessif de parler d’un échec.   Selon eux, la loi 52-05 éprouve  certaines difficultés dans sa mise en œuvre, pas plus. «Parler d’échec, c’est anéantir des vrais efforts qui ont été déployés. D’ailleurs, dès le début, on savait qu’il était  impossible  de réussir la mise en œuvre, d’une manière cohérente et intégrée et dans les délais impartis», nous a précisé une source qui a requis l’anonymat avant d’ajouter : «A cet effet, on a prévu une phase transitoire de deux à trois ans avant que le nouveau Code de la route ne trouve sa vitesse de croisière». D’après elle, la multiplication des administrations et organismes concernés, la difficulté de définir le mode de gouvernance de la mise en œuvre du Code et  de  la fixation des priorités et l’élaboration des plans d’action pour chaque intervenant ont beaucoup contribué au retard des résultats escomptés.
Pour notre source, s’il y a augmentation du nombre d’accidents, c’est au niveau des comportements individuels des usagers qu’il faut chercher l’explication et non dans les dispositifs  de la loi 52-05.  «L’approche juridique ne suffit pas à elle seule pour régler les problèmes en matière de sécurité dans la mesure où près de 90% des accidents de la route ont pour origine un facteur humain.  Il est donc clair que le comportement des usagers et leurs responsabilités sont mis en cause».  A ce propos, notre source nous a rappelé les résultats d’une étude réalisée récemment et qui a démontré que 94% des chauffeurs, dans certaines villes, ne respectent pas le panneau “Stop”.  « Pour beaucoup des usagers de la route,  les règles de la loi 52-05 restent indicatives et qu’il est bon de les transgresser », nous a-t-elle confié. 
Un constat largement conforté par les rapports de la DGSN sur les accidents qui mettent en évidence plusieurs causes essentielles, à savoir l’excès de vitesse, le non-respect de la priorité,  le changement de direction non-autorisée, le dépassement non autorisé, le non-respect de la signalisation routière et la conduite en état d’ébriété. 
Du côté de certains observateurs et professionnels de la route, le son de cloche n’est évidemment pas le même.  Pour eux, il ne faut pas tout mettre sur le dos du facteur humain. Leur scepticisme, vis-à-vis du nouveau dispositif, demeure encore de mise et refait surface au moment de donner leur avis quant à son impact sur le changement de  leur comportement. A ce propos, certains conducteurs professionnels nous ont indiqué que leur façon de conduire n’a pas changé et que la crainte de se voir appliquer des sanctions en cas de non-respect des règles (amende, perte de points, annulation du permis) ne peut pas avoir l’effet escompté. 
Pour eux, le Code de la route se résume à une machine à faire gagner plus de sous à l’Etat au détriment de leur sécurité ou de leur bien-être.
Du côté des observateurs, la loi 52-05 n’aura pas d’effet tant que le sentiment de peur d’être sanctionné n’est pas ancré dans les esprits des usagers de la route. Ce sentiment ne peut être entretenu que par un contrôle présent, efficace et crédible.  
Un facteur qui fait défaut car en matière des activités de contrôle, ces dernières se portent sur certains aspects au détriment du  contrôle de l’alcoolémie, des conditions sociales des conducteurs professionnels et de l’état mécanique des autocars. 
Ils reprochent également aux corps de contrôle le manque de rigueur dans le contrôle de la surcharge technique au niveau des aires de repos des autoroutes. 
L’absence de radars et de certains décrets relatifs aux Commissions administratives d’enquête sur les responsabilités, ainsi que l’accompagnement social ont fait également partie de leurs critiques. 
 
 


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1.Posté par le marocain le 08/10/2012 20:22
Moi,je dirai que la Justice est absente dans ce code de la route.
Il y a la nonchalance de nos Policiers qui restent immobiles,alors que les conducteurs violent les "stop",les sens interdits,manque de porte de casque pour les motos toutes catégories,le téléphone portal.
La Justice n'est pas sévère envers les délinquants,et contrevenants.Même les Gardiens de la Paix ne dressent pas d'amendes "AFT"
Les cars,les camions semi remorques,et autres ne sont pas contrôlés sérieusement.
Aussi le Ministère de tutelle doit revoir sa copie des points noirs.(routes n'ayant pas plus de 5 mètres de large,virages en épingles à cheveux.
Disant que la volonté du conducteur fait défaut,et n'est pas aussi sensible aux malheurs des autres.
Il reste beaucoup à faite de part et d'autre.

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